Le ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaâ, a souligné, hier à Blida, que le secteur judiciaire a accompli des progrès significatifs dans le processus de transition numérique.
S’exprimant à l’ouverture d’une journée d’étude sur «La transformation numérique dans le secteur de la Justice et son rôle dans l’amélioration du travail judiciaire», le ministre a précisé que cette transition vise à renforcer la qualité du service public et à protéger davantage les droits et libertés constitutionnels.
«La transformation numérique représente aujourd’hui un levier essentiel pour réussir la modernisation du service public de la justice et répondre aux attentes croissantes des citoyens en matière de célérité, de transparence et d’accessibilité», a-t-il affirmé, rappelant que cette initiative s’inscrit pleinement dans la vision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour une Algérie numérique.
Cette vision repose sur le renforcement des infrastructures, la formation des ressources humaines, le développement de la gouvernance numérique, la promotion de l’économie digitale et la construction d’une société numérique sécurisée, dans un cadre juridique garantissant la protection des données. Le ministre a établi un parallèle avec les travaux du deuxième Congrès international de la justice consacré à la qualité judiciaire, soulignant que la transformation numérique y a été présentée comme un outil moderne et efficace pour améliorer les performances des systèmes judiciaires, renforcer la transparence des procédures et garantir une justice plus rapide et efficiente. Selon lui, l’expérience algérienne constitue désormais un acquis concret dans la modernisation du service public judiciaire. Abordant les réformes législatives, M. Boudjemaa a rappelé que leur efficacité repose sur un accompagnement numérique global.
La numérisation est devenue une priorité du ministère, portée par des compétences internes pour concevoir, mettre en œuvre et exploiter les systèmes, tout en assurant la cybersécurité et la conformité avec la stratégie nationale de transformation numérique, en coordination avec la Haute autorité de la numérisation. La stratégie de digitalisation repose sur des infrastructures solides et évolutives. Un réseau informatique interne national relie l’administration centrale à toutes les juridictions, la Cour suprême, le Conseil d’État, les pôles spécialisés, les établissements pénitentiaires et les organismes sous tutelle via des connexions en fibre optique.
Cette infrastructure est appuyée par un centre de données principales et un centre de secours, garantissant la continuité des services et la sécurité des informations judiciaires. Des programmes de formation accompagnent les magistrats, greffiers et personnels administratifs dans l’utilisation de ces outils numériques. La numérisation vise également à faciliter l’accès du citoyen à la justice grâce aux services électroniques de proximité. Des guichets numériques unifiés ont été installés dans toutes les juridictions, permettant aux justiciables et à leurs avocats de suivre les dossiers pénaux et civils, de consulter les décisions judiciaires, d’obtenir des documents officiels et d’effectuer plusieurs démarches à distance.
Ces dispositifs sont complétés par une bibliothèque juridique numérique, le développement de sites institutionnels et la généralisation progressive des moyens de paiement électroniques. Pour renforcer le suivi et le contrôle, une plateforme nationale de suivi instantané des plaintes pénales et requêtes civiles a été mise en service. Le ministre a présenté une vision de justice proactive et préventive, fondée sur l’exploitation intelligente des données judiciaires.
Cette approche permet d’anticiper les litiges, de réduire la charge pesant sur les juridictions, d’améliorer la qualité des décisions et de renforcer la sécurité juridique, tout en consolidant les principes de responsabilité, de transparence et d’évaluation fondée sur les résultats.
S. E.