
La drogue de tous types enregistre une croissance fulgurante ces derniers temps et le trafic des réseaux transnationaux qui ciblent l'Algérie utilisent tous les moyens pour ancrer davantage ce dangereux phénomène au sein de la société algérienne. Il faut que tout le monde s'implique en utilisant les moyens les plus efficaces pour sauver les enfants et leurs familles de l'enfer de la drogue et de la nouvelle substance comme la «tchouchna».
Aujourd'hui, tous les Algériens parents et jeunes ont conscience que «le mal est très profond en provenance d'un pays voisin dont la politique est de cibler et détruire tous ce qui concerne l'Algérie avec les tonnes de produits toxiques qui prennent la forme de drogues qui essaye d'acheminer vers les territoires algériens», a affirmé Noureddine Benbrahem, président de l'Observatoire national de la Société civile (ONSC).
Ces activités illicites, a-t-il indiqué, sont une réelle menace et un danger qui guette tout d'abord la santé morale et physique des jeunes mais aussi la cohésion sociale et cible le moteur de l'économie nationale et son développement à savoir la ressource humaine composée essentiellement de jeunes.
«A travers cette prise de conscience vous avez quelque part une source permanente du mal qui cible notre jeunesse qui en vérité est un potentiel important pour notre pays dans tous les secteurs», a estimé le premier responsable de l'ONSC.
Le président de l'Observatoire a appelé la société civile à se mobiliser pour lutter contre ce danger et de sortir de toute forme de groupes sociaux ou des thématiques avec toutes leurs diversités et considérer que la drogue est un mal qui menace fortement tous les Algériens, particulièrement les jeunes. «Il faudrait que la société civile se mobilise et renforce le partenariat avec les institutions publiques en innovant à travers la mise en place de nouvelles méthodes et approches pour obtenir des résultats probants en délaissant les anciennes pratiques comme la distribution des flyers et des dépliants sans lendemain, méthodes qui ne mènent à rien du tout», a lancé M. Benbrahem.
Évoquant le rôle de son organisme dans cette lutte féroce, notre interlocuteur a souligné que l'observatoire est membre de plusieurs structures spécialisées qui travaillent uniquement sur la question de la protection des jeunes en collaboration avec les ministères concernés et des structures dont la mission principale est la lutte contre la drogue.
Mon message aujourd'hui, a-t-il ajouté, est adressé directement aux associations pour les encourager à se mobiliser, de multiplier les efforts et travailler en partenariat avec les acteurs au niveau local à titre d'exemple l'imam, les associations sportives et culturelles, les familles et les comités de quartier qui eux peuvent apporter leur pierre à l'édifice de la lutte contre la consommation des stupéfiants. Selon lui, il est crucial que tout le monde s'implique et développe la culture du signalement pour en finir avec les dealers et les trafiquants véritables poisons mortels pour notre jeunesse.
Le danger est là, protégeons nos enfants
M. Benbrahem a également suggéré aux associations de la société civile de mettre en place une nouvelle forme d'organisation à travers les comités de quartier qui doivent se réunir pour travailler sur la protection des jeunes contre les fléaux de la société notamment les stupéfiants «on doit protéger nos jeunes le danger est là». Il a précisé que l'observatoire laisse la porte ouverte à toute forme de créativité en matière d'outils utilisés pour endiguer un tant soit peu de ce fléau destructeur «avec les services de sécurité, les autorités locales, les services de santé et les affaires religieuses on est prêt à accompagner ces comités dans leur activité pour trouver des formules fiables pour aider ces jeunes victimes de la drogue», a affirmé le patron de l'Observatoire, qualifiant la situation actuelle de «dramatiques».
M. Benbrahem a estimé qu'au sein de la société civile «grand nombre d'associations qui travaillent sur la thématique de la lutte contre la toxicomanie ne sont pas professionnelles, et le peu qu'il y a ne développe pas de nouvelles méthodes pour transmettre d'une façon limpide le message aux jeunes».
Tout le monde doit se mobiliser sérieusement pour trouver réponse à ce type de menace présent parmi nous, engendrent quotidiennement de nouvelles victimes surtout que la menace frappe à la porte des écoles, des dealers à la recherche d'une clientèle de plus en plus jeune et c'est devenu difficile de rattraper un jeune qui baigne dans la drogue dès son jeune âge. Il est utile de préciser, dira-t-il, qu'aujourd'hui la sensibilisation seule ne suffit point, certes c'est bien d'ouvrir le dialogue et de concerter néanmoins il faudrait en parallèle ouvrir des programmes concernant l'emploi, la mobilité, le sport, et le tourisme local, c'est pour cette raison qu'on doit orienter le jeunes vers des occupations qui l'éloigne du danger des stupéfiants.
La société civile devrait cibler également les établissements scolaires, les universités dans toutes les wilayas du pays, les rues et les quartiers mais aussi les réseaux sociaux avec le langage que les jeunes acceptent et adoptent, le raisonnement classic et académique n'intéresse plus les jeunes et n'attirent pas leur attention.
La catégorie des artistes et les hommes et femmes de culture doivent, eux aussi, jouer leur rôle pour bâtir un mur solide de lutte contre la consommation de stupéfiants. «D'aucun savent que les artistes ont une grande influence sur les jeunes particulièrement sur les réseaux sociaux ou ils les suivent continuellement «les jeunes de toutes les catégories sont fans des différents acteurs de la culture et c'est pour cela qu'il faut impliquer les artistes dans le programme de lutte contre la consommation de drogue», a ajouté M. Benbrahem. Il ajoutera qu’il faut en finir avec les histoires de banderoles, brochures et campagnes stériles qui n'ont pas donné de résultats satisfaisants. Aujourd'hui, les effets de la drogue sont néfastes sur la santé, les capacités de concentration diminuent et la mémoire est affectée. Sur le long terme, les risques concernent la dépression et des troubles importants de la santé mentale. On associe souvent les troubles psychiques aux drogues dites dures qui envahissent nos quartiers.
Mohamed Mendaci