
La révision de la loi 14-05 du 24 février 2014, relative au secteur des mines, obéit à un objectif d’attractivité des investissements
La démarche du département des mines, basée sur une vision intersectorielle, vise à contribuer à la diversification de l’économie du pays à travers la valorisation du potentiel minier national. Une approche qui a pour assise la refonte du cadre législatif et réglementaire régissant les activités minières, dans le but de stimuler la dynamique des investissements nationaux et étrangers dans le secteur. Elle tend également à garantir la disponibilité de connaissances et de données permettant de disposer de cartes géologiques utiles à l’exploration et la prospection de nouveaux gisements miniers, notamment ceux contenant des matières minérales de large consommation industrielle, a souligné, hier, le ministre des mines, lors de son passage au Forum du quotidien Echaâb.
Mohamed Arkab a également indiqué que la démarche de son secteur accorde un intérêt particulier à la recherche minière pour promouvoir l’exploration de nouveaux gisements, améliorer les capacités de production et élargir la base minière du pays.
La convention-cadre signée avec le ministère l’Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique s’inscrit dans cet objectif qui consiste à associer les cadres et chercheurs universitaires dans l’encadrement et l’accompagnement des grands projets, a-t-il affirmé. A ce propos, il dira que le mégaprojet de production de phosphate de Tébessa, la mine de zinc d’Oued Amizour (Béjaïa) et celle de Ghar Djebilet pour le fer située dans la wilaya de Tindouf devront contribuer à l’allègement de la facture des importations et à l’encouragement des exportations de produits miniers.
Le partenariat est l’autre axe priorisé dans le cadre de cette démarche pour l’attrait des capitaux et le transfert de technologies nécessaires à l’industrie minière, en plus de la numérisation et la formation-recyclage des ressources humaines pour répondre aux besoins nouveaux du secteur des mines, a déclaré le ministre. Dans cette optique, il parlera d’un projet de fusion entre l’école des mines (EAM) et l’institut algérien des mines (IAM). Sur un autre registre, et concernant l’exploration aurifère, le ministre a fait savoir que son département a entrepris récemment la délivrance de 218 autorisations d’exploration artisanale au profit de coopératives de jeunes sur la base de cahier des charges définissant les conditions d’exercice de cette activité, notamment le respect de l’environnement. Mohamed Arkab a affirmé, à ce propos que le nombre de périmètres éligibles à l’exploration sont au nombre de 230, dont 92 à Tamanrasset et 128 à Illizi, avec une capacité prévisionnelle de production estimée à 250 kg. Le programme sur les trois prochaines années cible une production de 500 kg. D’autres nouveaux périmètres découverts à Adrar et au sud de Tindouf sont mis à la disposition de ces micro-entreprises pour exploration. Cette initiative des pouvoirs publics est censée mettre fin, à-t-il dit, à l’exploration anarchique de l’or dans le sud du pays saluant au passage les efforts de l’ANP pour la préservation de cette richesse nationale. Aussi, le ministre a affirmé que son département s’attelle à évaluer toutes les réserves d’or du pays pour une meilleure appréciation du potentiel aurifère national.
Les besoins en fer de l’Algérie évalués à 12 millions de tonnes
Dans sa lancée, le ministre des mines a déclaré que les études concernant la mine d’oued Amizour (plomb et zinc) se poursuivent encore et le projet devrait entrer dans la phase de production au courant de ce premier trimestre.
D’autre part, concernant le lancement du mégaprojet de Tébessa pour le phosphate qui enregistre un retard, le ministre a annoncé la finalisation de la première phase à travers l’élaboration du cahier des charges précisant que le partenaire sera désigné au cours des prochaines semaines.
Le projet est dans sa phase d’exploitation à Bled Hedhba (Bir El Ater) avec une production de plus de 3 millions de tonnes de phosphate/an.
Pour le gisement de fer de Ghar Djebilet, le ministre a qualifié ce projet de structurel bénéficiant d’un plan spécial pour son développement.
Mohamed Arkab a fait part de l’achèvement des négociations avec le partenaire chinois concernant ce projet qui renferme des réserves évaluées à 3,5 milliards de tonnes à forte concentration phosphorique soit 0,8%, a-t-il précisé. En conséquence, l’exploitation de ce minerai exige une déphosphorisation à 0,1%.
Le projet en question sera lancé en mars prochain et l’exploitation fin 2023. Le ministre a, par la même occasion,indiqué que les besoins en fer du pays sont évalués à 12 millions de tonnes, selon une étude projetée sur l’échéance 2025, alors que la production actuelle est de 5 Mt seulement. Le portefeuille du secteur, qui englobe 26 projets d’exploitation de 13 matières minérales réparties sur 17 wilayas pour un montant d’investissement estimé à 48 milliards de dinars, englobe également les minéraux et métaux rares, notamment le lithium qui figure au programme de l’activité d’exploration, pour la première fois, a fait savoir, M. Arkab.
Cartes géologiques : 76 projets retenus en 2021
Le ministre des Mines a déclaré d’autre part que 76 projets de cartes géologiques ont été retenus au programme de son département pour l’année 2021.
Il s’agit d’une initiative qui mettra à la disposition des investisseurs des données et connaissances, détaillées et précises, sur les réserves minières par région.
Aussi, pour la première fois, précisera-t-il, recours sera fait à la géophysique aéroportée technique pour une topographie des régions ciblées avec le concours des services de la défense nationale et l’agence spatiale algérienne (ASAL).
Mohamed Arkab a également affirmé que la révision de la loi 14-05 du 24 février 2014 relative au secteur des mines obéit à un objectif d’attractivité des investissements.
En effet, la révision de certaines dispositions de la loi est dictée par ce souci qui consiste à introduire davantage d’incitations pour les opérateurs, a-t-il expliqué.
En fait, fera remarquer le ministre, les investissements nationaux, privés en particulier, sont concentrés sur les carrières et les sablières du fait de l’hésitation et l’appréhension à s’engager dans d’autres activités minières, par crainte de l’inefficience de l’exploration ou encore par rapport aux délais en matière de retour de l’investissement.
En conséquence, dira-t-il, le département des mines a préparé des projets, à moyen terme, pour encourager les investissements dans le secteur, entre autres dans le segment du marbre.
D. Akila