
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, et la Banque d’agriculture et de développement rural (BADR) ont signé, hier à Alger, une convention-cadre relative au crédit saisonnier «R’fig» et à celui d’investissement «Ettahadi», avec plusieurs nouveaux avantages pour inciter les investisseurs à la production dans le secteur agricole.
Cette convention a été paraphée par le directeur de l’Administration, des moyens et des ressources humaines au ministère de l’Agriculture et le directeur adjoint chargé des engagements au niveau de la BADR, en présence de cadres du secteur. A l’issue de la cérémonie de signature, le ministre de l’Agriculture et du Développement rurale, Abdelhamid Hemdani a affirmé que cette convention s’inscrit dans le cadre de la feuille de route du secteur visant à encourager les agriculteurs à l’investissement ainsi qu’à définir les modalités et les conditions requises pour obtenir les crédits «R’fig» et «Ettahadi» et prendre en charge les intérêts qui en découlent.
Selon le ministre, le crédit «R'fig» prévoit dans le cadre de la convention 2020, la réduction de la durée du traitement des dossiers de demande de crédits dans la filière des céréales à 15 jours et jusqu’à 30 jours pour les autres filières, outre l’élargissement de l’accès à ce crédit à toutes les filières agricoles.
Le ministre de l’Agriculture a indiqué que la convention signée entre les deux parties garantissait aux agriculteurs ayant bénéficié du crédit «R’fig» et ayant subi des difficultés en raison de la COVID-19, de rééchelonner les crédits et de reconduire leur durée. Détaillant le crédit «Ettahadi», le ministre a précisé que les bénéficiaires auront une réduction de la durée du traitement des dossiers à 30 jours, étant donné que ce crédit comporte plusieurs axes pour l’investissement dans le domaine de l’agriculture tels que l’irrigation, le stockage, la transformation et autres. «Toutes les entreprises économiques et les fermes pilotes sont éligibles à au Ettahadi», a-t-il dit.
Les intérêts découlant de ces crédits seront à la charge du ministère de l'Agriculture à hauteur 100% et ce tout au long de la durée du crédit, à savoir 5 ans. En cas de dépassement du délai de 6 à 8 ans, l'investisseur supportera 1% des intérêts, a expliqué le ministre qui a souligné qu'en cas de non concrétisation de l'investissement dans un délai de 10 ans, le bénéficiaire du crédit supportera la totalité des intérêts.
Par ailleurs, M. Hemdani a affirmé, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de la cérémonie de signature de la convention, que toutes les filières agricoles, au nombre de 23, sont concernées par les crédits et ce sans aucune distinction entre les filières.
Concernant le critère d'âge pour bénéficier des crédits et de l'assurance, le ministre a assuré que ce critère ne sera pas pris en considération compte tenu de la nature de l'activité agricole, insistant sur l'importance de l'assurance pour l'activité.
S'agissant des agriculteurs impactés par la pandémie du coronavirus, M. Hemdani a mis en avant leur lutte afin de maintenir la production tout au long de la crise sanitaire, relevant le rééchelonnement de ces crédits à la faveur de la décision du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en sus de l'examen de tous les dossiers des autres filières aux mêmes fins.
La question du rééchelonnement des crédits des investisseurs dont les dossiers datent de plusieurs années sera soumise à l'examen au cas par cas avant de prendre une décision par la banque, et ce conformément aux lois régissant l'activité bancaire, soit par le rééchelonnement ou le non-rééchelonnement, a poursuivi le ministre.
Interrogé sur la quantité de céréales importée récemment de Lituanie, le ministre a fait savoir qu'il s'agit d'une transaction commerciale entre deux parties, relevant que la deuxième partie n'a pas respecté le cahier de charge établi, d'où les mesures en cours.