
Sonelgaz a annoncé, mardi dernier, un nouveau record de consommation électrique nationale enregistré le jour même, à 13h56, avec un pic à 19.994 mégawatts. Cette situation exceptionnelle, conséquence directe de la vague de chaleur intense accompagnée d’une humidité élevée touchant plusieurs wilayas, souligne la forte pression exercée sur le réseau au cœur de cet été, particulièrement chaud. Ce pic est le deuxième enregistré en l’espace d’une semaine, un signe révélateur des défis imposés par des conditions climatiques extrêmes. Face à cette envolée de la demande, le recours massif à la climatisation et aux équipements de refroidissement est la principale cause, renforcée par l’urbanisation rapide et la croissance démographique qui tendent à faire grimper les besoins énergétiques, notamment dans les grandes agglomérations. En effet, la consommation moyenne d’électricité par habitant, est d’environ 1.484 kWh par an. Cela correspond à une puissance moyenne continue de 570 watts, qui "reste dans les normes". Cependant, la consommation moyenne d’un foyer algérien est estimée entre 1.800 et 2.000 kWh par an, soit près de dix fois supérieur à la norme internationale, qui se situe entre 200 et 250 kWh par an. Cette consommation domestique élevée s’explique notamment par plusieurs facteurs : un coût de l’électricité faible et peu dissuasif, l’utilisation d’appareils électriques obsolètes et peu efficaces, ainsi que le recours fréquent aux résistances électriques pour le chauffage durant l’hiver. L’Algérie dispose d’infrastructures électriques parmi les plus développées d’Afrique, structurées autour d’un réseau de plus de 25.000 kilomètres de lignes haute tension, qui relient les régions productrices du Sud aux majeures zones de consommation du Nord. Avec une capacité installée de plus de 21.000 MW, principalement assurée par des centrales thermiques à gaz, mais aussi complétée par l’hydroélectricité et les énergies renouvelables en expansion, le parc national offre une base solide pour répondre à la demande. Dans ce contexte, les autorités publiques poursuivent leurs efforts d’investissement et de modernisation, visant à améliorer la résilience du système. De nouveaux projets de production voient régulièrement le jour, tandis que le réseau fait l’objet d’une maintenance renforcée et de mises à niveau technologiques pour minimiser les pertes et anticiper les risques liés aux fortes chaleurs. Malgré la consommation record, Sonelgaz affirme avoir assuré "la continuité et la stabilité" de la fourniture électrique à l’ensemble du territoire national. Faisant preuve de grande robustesse, le système a même permis de maintenir sans interruption les exportations d’électricité vers la Tunisie, illustrant la solidité du réseau algérien et la coordination efficace entre opérateurs et autorités. Pour l’avenir, l’Algérie mise sur la diversification de son mix énergétique avec l’intégration accrue des énergies renouvelables, un atout essentiel pour répondre durablement à la demande croissante. Parallèlement, le développement des interconnexions régionales vise à renforcer les échanges énergétiques avec les pays voisins. Enfin, la sensibilisation des citoyens à une utilisation rationnelle de l’électricité apparaît comme un levier indispensable à la pérennité du système. Malgré les tensions inédites engendrées par une canicule exceptionnelle, le réseau électrique algérien fait preuve d’une résilience exemplaire, portée par des infrastructures solides et une stratégie rigoureuse, garantissant ainsi la continuité du service public d’électricité dans des conditions particulièrement difficiles.
T. K.