
Le président de l’Observatoire national de la société civile, Noureddine Benbraham, a appelé, hier à Aïn Témouchent, à la nécessité de faire de la question de la lutte contre la drogue et les psychotropes, une priorité nationale au sein de la société civile et de tous les partenaires.
Dans une déclaration aux médias, en marge de sa visite dans la wilaya, M. Benbraham a souligné que «l’ampleur des menaces et des risques qui planent sur la ressource humaine et la jeunesse est une réalité et une affaire très dangereuse au vu de ce que nous voyons et suivons quotidiennement à travers les médias, ce qui nécessite de redoubler d’efforts et de faire de la lutte contre les stupéfiants et des substances psychotropes une priorité nationale pour la société civile et tous les partenaires».
Il a également appelé à adopter une approche de communication que les jeunes peuvent assimiler, en activant l’esprit créatif et en s’appuyant sur les technologies modernes et ce que les médias sociaux offrent, soulignant le redoublement des efforts dans le travail de sensibilisation selon une approche de communication moderne.
Lors de sa supervision de l’ouverture du troisième symposium national du Syndicat national des pharmaciens privés à la bibliothèque principale de lecture publique Malek-Bennabi, M. Benbraham a appelé «toutes les associations, dans toutes leurs composantes, à unir les efforts de protection de la ressource humaine de l’État, qui est en danger».
Il a souligné qu’«au début de chaque semaine, plus de 11,5 millions d’Algériens portent leur cartable pour aller à l’école, ce qui est une richesse humaine» à laquelle un pays voisin essaie de «porter atteinte avec des drogues et des substances psychotropes».
Dans le même cadre, le responsable de l’Observatoire national de la société civile a appelé à lancer une campagne nationale de sensibilisation selon une approche de projet, qui sera à caractère annuel, avec l’implication de tous les acteurs, pharmaciens, imams de mosquées, clubs sportifs, artistes et influenceurs sur les réseaux sociaux.
M. Benbraham a également visité une exposition sur la lutte contre la drogue, qui s’est tenue au niveau du groupement des stades de proximité de la ville d’Aïn Témouchent, qui a connu la participation de la police, de la Gendarmerie nationale, des Douanes, du secteur de la santé, des associations de la jeunesse et sportives.
Dans un entretien avec des représentants de plusieurs associations participant à la même manifestation de sensibilisation, le même responsable a réitéré la nécessité de privilégier le travail de proximité et la continuité dans leurs activités de sensibilisation, soulignant que «la protection des jeunes contre divers fléaux sociaux est la priorité des priorités dans le plan de travail de l’Observatoire national de la société civile».
Il a également visité le Centre El- Wassit de traitement des toxicomanes à Aïn Témouchent, qui a pris en charge environ 830 cas au cours de l’année écoulée.
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Une menace croissante
Les associations constituent un «partenaire incontournable» dans la lutte et la prévention contre les stupéfiants, et une «interface» entre la société et les institutions, s'accordent à dire, dans des déclarations à l'APS, des spécialistes. Dans ce sens, le responsable de la promotion de la santé mentale au ministère de la Santé, le Pr Mohamed Chakali, a tenu à mettre en garde contre la menace «croissante» des stupéfiants en Algérie, touchant en particulier les jeunes, considérant que la société civile «a un rôle très important à jouer dans le cadre des efforts de prévention, de sensibilisation et d'accompagnement menés sans relâche par les pouvoirs publics». Il a suggéré de faire contribuer les associations, mais aussi les anciens toxicomanes, aux efforts de lutte, à travers leurs témoignages.
Le Pr Chakali a mis en avant l'importance d'impliquer tous les secteurs dans les campagnes de sensibilisation, insistant sur «la multiplication des formations complémentaires dédiées au personnel médical spécialisé dans la prise en charge des personnes sous l'emprise de la drogue».
Il a rappelé, à ce propos, que «le ministère de la Santé avait formé, depuis 2018, quatre promotions de médecins généralistes. Une démarche, a-t-il estimé, qui demeure insuffisante». Le Pr Messaoudi Abdelkrim, chef de service à l'Établissement hospitalier spécialisé (EHS) de psychiatrie de Chéraga, a regretté, pour sa part, «la propagation des différentes drogues en Algérie, surtout dans le milieu des jeunes, cible des réseaux criminels», constatant que «de plus en plus de jeunes consomment des drogues dures qui agissent directement sur le cerveau». «Le centre de soins intermédiaires des addictions ouverts en 2014 a été érigé en 2016 en unité de soins des addictions, qui reçoit des patients venus de toutes les wilayas du pays, avec une moyenne de 40 consultations par jour», a précisé le spécialiste. Il a expliqué que «son unité a entamé, depuis l'année dernière, des soins par substitution par méthadone (médicament qui soulage les douleurs de la dépendance), en plus des soins nécessaires aux malades addicts sur les plans psychologique, médical et biologique, mais aussi la prise en charge et l'accompagnement à domicile des toxicomanes».
Le Pr Messaoudi a indiqué, en outre, que la prise en charge des personnes dépendant de la drogue «doit être pluridisciplinaire et reposer le plus souvent sur l'association d'une prise en charge psychologique individuelle et collective, d'un traitement médicamenteux pour les addictions à certaines substances et d'un accompagnement social». Il a mis en avant «le rôle des acteurs de la société civile et des associations dans le domaine de la prévention de la toxicomanie, en appui aux efforts déployés par les pouvoirs publics, ainsi que le rôle des parents dans le contrôle et le suivi des comportements de leurs enfants, en vue d'agir au moment opportun». Le Pr Rachid Belhadj, chef de service de médecine légale au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha, a également mis en garde contre «les proportions que prend le phénomène en Algérie», soulignant que le nombre de toxicomanes que reçoit son service est en hausse chaque semaine.
Il a fait savoir qu'un projet de création d'une unité de prise en charge de toxicomanes, dotée d'équipements de pointe, est en cours de réalisation au niveau du CHU, pour faciliter aux services des urgences et réanimation de poser le bon diagnostic. «Nous sommes aussi en train de réfléchir à la création d'unités d'addiction multidisciplinaires», a-t-il conclu.
Le Pr Chakali a mis en avant l'importance d'impliquer tous les secteurs dans les campagnes de sensibilisation, insistant sur «la multiplication des formations complémentaires dédiées au personnel médical spécialisé dans la prise en charge des personnes sous l'emprise de la drogue».
Il a rappelé, à ce propos, que «le ministère de la Santé avait formé, depuis 2018, quatre promotions de médecins généralistes. Une démarche, a-t-il estimé, qui demeure insuffisante». Le Pr Messaoudi Abdelkrim, chef de service à l'Établissement hospitalier spécialisé (EHS) de psychiatrie de Chéraga, a regretté, pour sa part, «la propagation des différentes drogues en Algérie, surtout dans le milieu des jeunes, cible des réseaux criminels», constatant que «de plus en plus de jeunes consomment des drogues dures qui agissent directement sur le cerveau». «Le centre de soins intermédiaires des addictions ouverts en 2014 a été érigé en 2016 en unité de soins des addictions, qui reçoit des patients venus de toutes les wilayas du pays, avec une moyenne de 40 consultations par jour», a précisé le spécialiste. Il a expliqué que «son unité a entamé, depuis l'année dernière, des soins par substitution par méthadone (médicament qui soulage les douleurs de la dépendance), en plus des soins nécessaires aux malades addicts sur les plans psychologique, médical et biologique, mais aussi la prise en charge et l'accompagnement à domicile des toxicomanes».
Le Pr Messaoudi a indiqué, en outre, que la prise en charge des personnes dépendant de la drogue «doit être pluridisciplinaire et reposer le plus souvent sur l'association d'une prise en charge psychologique individuelle et collective, d'un traitement médicamenteux pour les addictions à certaines substances et d'un accompagnement social». Il a mis en avant «le rôle des acteurs de la société civile et des associations dans le domaine de la prévention de la toxicomanie, en appui aux efforts déployés par les pouvoirs publics, ainsi que le rôle des parents dans le contrôle et le suivi des comportements de leurs enfants, en vue d'agir au moment opportun». Le Pr Rachid Belhadj, chef de service de médecine légale au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha, a également mis en garde contre «les proportions que prend le phénomène en Algérie», soulignant que le nombre de toxicomanes que reçoit son service est en hausse chaque semaine.
Il a fait savoir qu'un projet de création d'une unité de prise en charge de toxicomanes, dotée d'équipements de pointe, est en cours de réalisation au niveau du CHU, pour faciliter aux services des urgences et réanimation de poser le bon diagnostic. «Nous sommes aussi en train de réfléchir à la création d'unités d'addiction multidisciplinaires», a-t-il conclu.