
Par Farid Bouyahia
Le président de la République a annoncé que l'année 2024 sera marquée par la réalisation de zones franches entre l'Algérie et cinq pays africains, en l'occurrence la Mauritanie, la Tunisie, la Libye, le Mali et le Niger. Il a également souligné l'attachement de l'Algérie à atteindre les objectifs de développement économique et d'intégration continentale, et l'importance d'œuvrer à améliorer l'efficacité des processus d'intégration économique en Afrique.
Perçues comme des outils de développement, les zones franches, dont les règles sont fixées par la loi du 20 juillet 2022, se veulent un moyen de la diversification des structures économiques. L’implantation des zones franches dans les ports et le long des infrastructures d’intégration régionale favorise la diffusion du libre-échange. Parmi les mesures dérogatoires qui leur sont octroyées, figure toute une panoplie d’exemptions fiscales et douanières, totales ou partielles, s’inscrivant parfois dans le cadre de dispositifs territoriaux plus larges, destinés à promouvoir l’activité industrielle et commerciale, dans les régions concernées. Des dispositions relatives à l’assouplissement du droit du travail pourraient être adoptées, mais ce n’est pas la règle. Et dans le domaine des échanges commerciaux, les entreprises tirent leur épingle du jeu.
Selon François Bost, professeur de géographie économique à l’université de Reims, Champagne Ardennes (2007), les zones franches sont «l'expression par excellence de la libéralisation accélérée des échanges depuis le milieu des années 1980, de l’ouverture de la quasi-totalité des pays de la planète à l’économie de marché ou encore de l’envolée sans précédent du commerce international et des investissements directs étrangers (IDE) ».
Ainsi, au cours des dernières décennies, la constitution de zones franches s’est accélérée dans les pays en voie de développement. Par leur poids, elles créent de la richesse et sont pourvoyeuses d'emplois. Globalement, l’intérêt des zones franches est surtout lié à leur rôle de développement et d’insertion régionaux et internationaux. Elles se déclinent sous diverses formes comme outil des politiques d’industrialisation par substitution aux importations et de rééquilibrage spatial, comme instrument destiné à stimuler l’intégration régionale ou comme fer de lance de l’insertion dans le marché mondial. Dans certains pays, les zones franches enregistrent des volumes d’échanges se chiffrant en milliards de dollars d'exportations et d'importations.
En effet, les zones franches constituent, aux côtés des zones industrielles, des zones d’investissement spéciales susceptibles de stimuler les exportations et les IDE, mais aussi de permettre l’acquisition de nouvelles technologies et l’émergence de pôles de compétitivité sectorielle et de niche.
F. B.