
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a effectué hier une visite au siège de la Direction générale de la Protection civile algérienne, à l’occasion de la visite d’État du Président français Emmanuel Macron en Algérie, depuis jeudi dernier. L'occasion pour la Protection civile algérienne de montrer son savoir-faire. Le ministre français était accompagné de son homologue algérien M. Kamel Beldjoud et du Directeur général de la Protection civile, le colonel Boualem Boughelaf, des cadres de l’institution, ainsi que du directeur de l’École nationale de la Protection civile. La délégation a suivi une présentation détaillée sur la gestion administrative, ainsi qu’opérationnelle de la Protection civile algérienne, et ses différentes missions, notamment dans le domaine préventif et le rôle des différentes unités d’intervention. À l’occasion, un exposé exhaustif a été également présenté sur les unités spécialisées de la PC, dont celles créées dans le cadre du partenariat entre l’Algérie et la France, dans le domaine de la formation. La délégation a visité aussi le Centre national de coordination de la Protection civile, le cœur battant de l’institution. Ce centre est chargé de la gestion des différentes interventions quotidiennes, ainsi que les équipements, l’analyse et l’exploitation des données transmises par les directions de wilayas et les différentes institutions, à travers la plateforme numérique sur les activités quotidiennes et les risques majeurs. Le ministre français a également visité la cellule de suivi au sein de ce centre et a reçu des explications sur le suivi des incidents exceptionnels et d’autres, dans le cadre de la gestion des crises lors des catastrophes. Le musée, situé au sous-sol de la DGPC, a été au menu de cette visite. Il constitue une fenêtre sur les différentes étapes du développement et la modernisation de cette institution en matière de ressources humaines et d’équipements. La Protection civile algérienne est aujourd’hui dans les couloirs des grandes institutions, selon l’OIPC (Organisation Internationale de la Protection civile). Elle a fait ses preuves lors des grandes catastrophes à l’étranger. Le ministre français a mis en avant, à l’issue de cette visite, «le partenariat particulièrement dense et fructueux dans le domaine de la Protection civile», déjà engagé depuis le début des années 2000, suite à la signature d’une convention sur «le renforcement des capacités opérationnelles de la Protection civile algérienne», dans le cadre d’un Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) de plus de 2 millions d’euros. Plus de 6.000 stagiaires ont été formés, en France ou en Algérie, dans 32 domaines de spécialités, avec à la clé de nombreux diplômes universitaires de la médecine d’urgences, au risque chimique et radiologique, en passant par la plongée subaquatique, l’intervention en milieu périlleux et les systèmes d’information géographique. Un simulateur de situations opérationnelles a été mis en place à l’École nationale de la Protection civile. La coopération entre les deux pays dans ce domaine repose sur trois axes principaux : le développement des formations, en particulier pour les formateurs, une participation aux exercices de simulation d'accidents majeurs et une assistance mutuelle opérationnelle en cas de catastrophe ou d'accident grave. De nombreuses simulations d'accidents de tramway, de métro et de télécabine ont été organisées, ces dernières années, entre les Protections civiles des deux pays. Des unités de la sécurité civile française ont participé aux manœuvres internationales organisées par l’Algérie, dont «SEISMEEX» à Bouira. Un mastère de gestion des crises et des risques de protection civile a été créé au sein de l’université de Médéa et de l’École nationale de cette institution. Un centre national de prévention a vu le jour et des études ont été réalisées en vue de la création de trois autres centres nationaux, l’un pour la formation à l’intervention en milieu périlleux, un autre pour la formation à la plongée, et un troisième pour la formation à la conduite tout-terrain. La coopération est marquée aussi par des échanges et une étroite collaboration. Un détachement du DRPI (Détachement de renfort et de première intervention) de la PC algérienne a participé aux opérations d’extinction de feux de forêts ayant ravagé le sud de la France en 2003. Des agents de la sécurité française ont, pour leur part, participé aux opérations de secours lors des inondations de Bab El-Oued en 2001 et le séisme de Boumerdès en 2003.
Neila Benrahal