Le contrôle des finances publiques au cœur de la réunion du gouvernement : L’Etat compte ses sous

«Le Premier ministre, Monsieur Nadir Larbaoui, a présidé, hier, une réunion du gouvernement, consacrée à l'examen d'un nombre de dossiers, parmi lesquels la promotion de la gouvernance de la finance publique qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la loi relative aux règles de comptabilité publique et de gestion financière, visant à consacrer une nouvelle approche du contrôle des dépenses, en introduisant plus de transparence à la gestion pour un meilleur suivi des finances publiques», a précisé le communiqué du Premier ministère.

À l'issue de l'adoption de la loi par le Conseil de la nation, en mai dernier, le ministre des Finances, Laâziz Faïd, a affirmé que cette loi vient «remédier à des insuffisances majeures qui limitaient le rôle du système de comptabilité comme outil moderne de gestion des finances publiques».
Ladite loi permettra «d'introduire les normes comptables internationales dans le système national, afin d'améliorer la performance dans la maîtrise du prévisionnel comptable, de définir la responsabilité de chaque intervenant dans le processus des entrées et des sorties d'argent, et de fournir des informations de qualité, pour une meilleure gestion des dettes et de la trésorerie», a-t-il ajouté.
Le texte consacre également, précise M. Faïd, «plus de transparence dans le contrôle de la mobilisation et de l'utilisation des fonds publics», expliquant que ces normes permettent également d'obtenir des informations de qualité qui favorisent une gestion optimale des dettes et redevances, et une gestion efficace et efficiente de la trésorerie publique.
Le texte de loi permette aussi «une lecture claire des comptes de l'État, et, partant, un contrôle des gestionnaires à l'aide d'indices de performance et d'efficacité», a-t-il expliqué, notant que cette loi permet aux deux chambres du Parlement d'avoir accès à toutes les informations, afin d'évaluer et de suivre la situation financière réelle de l'État.
La réforme de la comptabilité vise à opérer une transition progressive d'une comptabilité des recettes et dépenses prévue par la loi d'août 1990, relative à la comptabilité publique vers la comptabilité des droits constatés telle que prévue par la loi organique no 18-15 portant lois de finances.
Parmi les «lacunes» jusque-là enregistrées, il a cité «l'absence d'une évaluation comptable de tous les biens des instances publiques et l'absence d'un système d'information reliant les responsables de l'exécution des dépenses, à savoir les ordonnateurs et les comptables publics».
Le nouveau texte consacre trois types de comptabilité : une comptabilité publique qui permet de prendre en charge toutes les opérations effectuées par les ordonnateurs, lors de l'exécution du budget, sur la base des droits constatés et des obligations. Elle permet également d'avoir une connaissance des biens des organismes publics, et d'apporter une vision à long terme et une grande capacité de prévision aux décideurs, selon les explications du ministre.
La comptabilité budgétaire permet, elle, de «suivre le recouvrement des recettes et le paiement des dépenses, pour un exercice financier donné», alors que la comptabilité analytique «permet de mesurer les coûts des services fournis dans le cadre des programmes, ce qui constitue un outil de prise de décision». Sachant que le gouvernement avait déjà examiné, lors de sa réunion tenue en novembre
dernier, quatre projets de textes d'application de la loi relative aux règles de comptabilité publique et de gestion financière.

Mise en place des 7 nouvelles circonscriptions administratives

Le gouvernement a également entendu une communication sur la mise en place des sept nouvelles circonscriptions administratives que Monsieur le président de la République a décidé de créer en date du 28 décembre 2023, et qui s'inscrit dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre de son engagement relatif à la réforme de l'organisation territoriale et du fonctionnement de l'administration locale en phase avec les aspirations des citoyens concernant le rapprochement de l'Administration du citoyen.

Garantir l’approvisionnement des citoyens en eau potable

Il a été également question de l’examen des mesures et dispositions prises, pour assurer l'approvisionnement de la population en eau potable, et ce en application des instructions de Monsieur le président de la République à cet effet.
Le président de la République avait affirmé, à maintes reprises, que l'approvisionnement de la population en eau potable «figure en tête des priorités» de l'État.
Lors de l'une de ses entrevues périodiques avec la presse nationale, le Président Tebboune avait expliqué que les projets en cours dans le domaine de l'hydraulique, s'agissant notamment des stations de dessalement de l'eau de mer, sont à même d'assurer un approvisionnement régulier en eau potable pendant au moins 15 ans, sans perturbations, soulignant la possibilité de lancer des projets de transfert d'eau dans le sud du pays.
«L'Algérie a occupé, en peu de temps, la première place à l'échelle africaine et la troisième sur le plan arabe en matière de dessalement d'eau de mer, notamment grâce aux stations de dessalement en cours de réalisation au niveau de cinq wilayas, dont la première pierre a été posée l'année dernière. Ces stations permettront de produire 2,5 mds m3 d'eau dessalée par an, pour mettre fin au stress hydrique», avait indiqué le président de la République, lors de l’une de ses entrevues. La production nationale d'eau, qui s'élève à près de 11 mds m3/an, est répartie sur 3,4 mds m3 d'eau potable, 600 millions de m3 pour l'usage industriel et près de 7 mds m3 destinés à l'usage agricole.

L’achèvement des travaux d’aménagement d’Oued El-Harrach en mars prochain

Enfin, le gouvernement s'est enquis des dernières étapes de la réalisation du projet d'aménagement et de dépollution d'Oued El-Harrach, dont les travaux devraient être achevés en mars de cette année. Le projet d'aménagement d'Oued El-Harrach, d'une longueur de 67 km, dont 18,2 km dans la capitale, englobe des opérations qui s'articulent autour des opérations de dragage et de protection des talus et de réalisation de murs de soutènement, des aménagements paysagers, ainsi que la dépollution du bassin d'Oued El-Harrach, qui traverse quatre wilayas du centre du pays.
Il prévoit aussi la modernisation et l'embellissement de la façade maritime d'Alger, à travers l'aménagement de plusieurs espaces verts et lieux de loisirs et de détente.
Lancés en juin 2012, les travaux d'aménagement d'Oued El-Harrach ont accusé un grand retard.
En avril 2021, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la relance du projet de développement du périmètre d'Oued El-Harrach, avant d'enjoindre, début 2022, d'accélérer le parachèvement des travaux du projet intégré d'Oued El-Harrach, pour que ce projet stratégique pour la capitale et ses environs puisse enfin voir le jour. Les secteurs concernés par ce projet sont les ministères de l'Environnement et des Énergies renouvelables, de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, des Travaux publics et des Infrastructures de base, et de l'Hydraulique.

K. A. A.

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