Le chef de l’Etat : Le peuple revendique le changement qui est à sa portée à travers les élections

Lors de l’entrevue avec des représentants des médias nationaux, le président de la République a apporté plus d’un éclaircissement aux questions d’actualité nationale et internationale.

D’emblée, le président déclare que les élections locales «constituent une opportunité» pour amorcer le changement souhaité par le Algériens. «Le rôle de la jeunesse et de la société est important. Je souhaite que les citoyens participent avec force à ces élections», a-t-il espéré. Comparées aux législatives qui «pourraient ne pas intéresser beaucoup de citoyens (…)», affirme le Chef, les élections locales concernent la gestion des affaires courantes du citoyen. «Si le peuple veut le changement, il est grand temps qu'il l'opère lui-même». La méthode adoptée pour amorcer le changement est sous-tendue, dit-il, par les critères de probité (des candidats), sans immixtion de l’argent sale. «Des candidats jeunes, porteurs de nouvelles idées pour la redynamisation des communes et la réalisation de réformes». Le changement se fera en tenant compte de «trois critères : la jeunesse, la société civile et la probité», précise-t-il. Dans la foulée, le président Tebboune annoncera un « changement radical» du code communal afin de conférer de larges prérogatives aux élus et davantage de moyens. «Accorder de larges prérogatives sans les moyens (qui vont avec) n'a aucun sens, d’où l’intérêt de la révision du code des impôts».

Des ateliers pour  la révision des codes communal et de wilaya

Il est ainsi attendu l’organisation, au début de l’année prochaine, d’ateliers pour la révision des codes communal et de wilaya. «Il est temps que l'Etat renonce à certaines prérogatives centrales en les attribuant aux élus locaux. Il s'agit par cette démarche d’opérer un changement radical dans la gestion des communes, principale cellule de la nouvelle République», a-t-il estimé, jugeant «inconcevable» d’appliquer les mêmes standards à toutes les communes. «Sur les 1.541 communes du pays, 900 sont pauvres et dépendent des aides de l'Etat. La plupart des projets qui y sont réalisés sont financés par le Trésor, ce qui requiert aussi une révision du système fiscal. Les agissements du passé ont lourdement pesé sur les communes pauvres. Il incombe, de ce fait, à l'Etat de veiller à atténuer la charge sur ces collectivités». Anticipant sur les chantiers à venir, le président de la République annonce également l’entame de «réformes structurelles, économiques et sociales, en sus de la reconstruction des bases sociales et économiques de l'Etat afin de mettre en place un Etat moderne».

Les aides sociales se poursuivront

Concernant la révision de la politique des subventions, le Chef de l’Etat a été catégorique quant au maintien du caractère social de l’Etat Algérie. Cette politique se poursuivra, a assuré le président, par «devoir et fidélité au serment de nos vaillants martyrs et à la Proclamation du 1er-Novembre 1954». Quant à l’augmentation des salaires de la fonction publique, elle est toute aussi acquise. «La revalorisation des salaires à travers l'augmentation du point indiciaire est une démarche juste ayant pour objectif d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens». Synthèse SAM

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Politique extérieure :
«Nous riposterons à toute attaque quel que soit l’adversaire »

«La diplomatie algérienne sera une vitrine reflétant l'image de l'Algérie et les efforts déployés à tous les niveaux. Aujourd'hui, beaucoup de gens ignorent la réalité de l'Algérie. Les médias, notamment occidentaux, ne véhiculent pas les points positifs mais focalisent plutôt sur le négatif», a affirmé le Chef d’Etat qui a relevé que l'Algérie a un immense réseau routier et construit plus de 75 barrages. «Beaucoup ignorent que 12 millions d'élèves poursuivent leurs études, pris en charge par le budget de l'Etat et que nous avons plus de 100 centres universitaires et quelque 12 écoles supérieures. L'on ne rapporte que du négatif». Au plan santé, les «réalisations de l’Algérie n'ont pas été mises en évidence», citant à titre d'exemple les cadres de l'Etat qui ont réussi à contenir la Covid-19 et «faire reculer» le nombre de contaminations au moment où les grandes puissances enregistrent des milliers de cas. Le président Tebboune a déploré le black-out médiatique sur l'évolution positive qu'a connue l'Algérie. «Cela intervient au moment où les mêmes médias passent sous silence des développements dans d'autres pays où les peuples souffrent d'oppression et de famine, et n'évoquent en aucun cas leurs affaires internes». Invité à commenter les hostilités nourries contre l’Algérie, le président répond du tac-au-tac : «La diplomatie algérienne adopte aujourd'hui la politique d'égal à égal. Nous riposterons à toute attaque quelle que soit la nature de l'adversaire».

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Une Inspection pour suivre l’application  des décisions du gouvernement

Parmi les annonces faites, la création prochaine d'une inspection générale. «Notre objectif est de parvenir à la création d'une inspection générale rattachée à la présidence de la République et dont le rôle consiste à contrôler le travail et les activités des responsables à travers des visites inopinées», a-t-il confié avant de révéler qu’en 2017, il en avait fait les frais.
«C’est la raison pour laquelle, dit-il, il a été mis fin à mes fonctions de Premier ministre car cette inspection était rejetée à l'époque. Elle sera relancée au niveau de la Présidence de la République alors qu'elle existait déjà au niveau du Premier ministère. L'organisation de cette inspection n'est pas facile». Abdelmadjid Tebboune a ainsi relevé que des citoyens se sont plaints de la non application des décisions du gouvernement citant, entre autres, la prime du Covid-19 destinée aux personnels médicaux.
«C'est à cause de cela que j'ai mis fin aux fonctions de plusieurs walis et ministres. Celui qui n'applique pas les décisions du gouvernement doit partir», prévient-il. «Chaque remaniement ministériel est effectué sur la base des résultats réalisés. A l’issue des réunions du Conseil des ministres, des décisions sont prises dans le souci d'améliorer la situation sociale des citoyens, mais ces derniers sont déçus quand ils se rendent compte de la non application de ces décisions. Je peux vous citer l'exemple de la création d'une école supérieure pour sourds-muets, dont la décision a été prise il y a plus de cinq ou six mois, mais malheureusement, rien n'a été entrepris à ce jour».
Synthèse SAM

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Révision de l'accord d'association avec l’UE :
«L’accord d’association avec l’UE est le résultat  d'une faiblesse de l'Etat algérien»

À une question sur l'accord d'association avec l'Union européenne, le Chef de l’Etat a soutenu que sa révision permettrait à l'Algérie de bénéficier des exonérations douanières de façon à «conforter» son économie et ses exportations. «Je pense que l'accord d'association avec l'UE est le résultat d'une faiblesse de l'Etat algérien. L'UE est inévitable et l'accord d'association est nécessaire, néanmoins, tout accord doit être mutuellement bénéfique», a-t-il souligné. Toujours au volet économique, le président de la République a déclaré que la politique d’investissement tenait compte des besoins du pays. «Des investisseurs algériens ont préféré investir dans d'autres pays où ils créent de la valeur ajoutée et des emplois avec des fonds provenant de l'Algérie».

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Relations algéro-françaises :
«Un retour à la normale  contionné au traitement  d'égal à égal»

S’agissant des relations algéro-françaises, le président Tebboune a estimé que le retour à la normale est inéluctable. «Cela ne se fera que sur la base d'un traitement d'égal à égal». Exiger un traitement d'égal à égal n'est nullement une «provocation» mais le «garant de la souveraineté d'un pays, arrachée au prix de 5.630.000 martyrs tombés au champ d'honneur entre 1830 et 1962».

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«L’allocation chômage  est garantie…»

Prévue par la loi de finances 2022, l’allocation chômage sera proche du Salaire national minimum garanti (SNMG) et devra être versée au chômeur jusqu'à obtention d’un poste de travail. «Le versement de cette allocation requiert la mise en place de mécanismes de contrôle pour qu’elle soit versée aux véritables chômeurs», insiste le Chef de l’Etat.

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«Le prochain Sommet arabe doit être unificateur»

Concernant le prochain sommet de la Ligue arabe, prévu le 22 mars prochain à Alger et le probable come-back de la Syrie, le président de la République ne l’écarte pas. «L'Algérie est un Etat qui rassemble. Cette rencontre devrait être unificatrice. Lorsque nous organisons un Sommet arabe, il faut qu'il soit rassembleur. La Syrie est censée y participer», a-t-il répondu, souhaitant que ce Sommet puisse constituer un «nouveau départ» pour un monde arabe «déchiré». «L'Algérie n'applaudit pas la discorde et la division. Nous sommes un Etat qui fédère en Afrique, dans le monde arabe et même en Europe et dans les Balkans». Abordant la réforme de la Ligue arabe, Tebboune a rappelé que cette dernière n'a pas changé depuis 1948, contrairement à toutes les organisations internationales. «Je vous signale que l’ONU s’appelait par le passé la Société des nations (SDN) et l'Union africaine (UA) était connue par l’appellation de l’OUA, l’Organisation de l'unité africaine, régies actuellement par des règlements intérieurs efficients. Nos relations sont d'abord méditerranéennes, maghrébines et arabes. Nous entretenons de bonnes relations avec l'ensemble des pays musulmans, hormis ceux qui nous sont hostiles. L'Algérie n'a de haine pour aucun pays». Synthèse SAM

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