La pomme de terre poursuit son envolée : Le consommateur dans la purée

«Cette situation est globale et ne concerne pas uniquement l'Algérie», précise Mohamed Alioui
«Cette situation est globale et ne concerne pas uniquement l'Algérie», précise Mohamed Alioui

Les prix des produits agricoles et de la viande blanche ne cessent de s'envoler, en dépit des mesures prises par les ministères du Commerce et de l'Agriculture pour réguler le marché et lutter contre la spéculation.

Dans une déclaration à El Moudjahid, le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) attribue cette situation aux coûts élevés sur les marchés internationaux de l'aliment et des médicaments, outre les effets de la pandémie qui a affecté l'équilibre du marché et du commerce en général. «Cette situation est globale et ne concerne pas uniquement l'Algérie», précise Mohamed Alioui, affirmant que les éleveurs ont subi de grosses pertes et n'ont pas été indemnisés.» Concernant la pomme de terre qui a également atteint des prix inimaginables, les agriculteurs, en particulier les producteurs de pomme de terre, se trouvent aujourd'hui confrontés à d’énormes problèmes relatifs aux semences et aux fécules destinées à la consommation et déplorent qu'en dépit de la disponibilité de la production, les producteurs ont subi de lourdes pertes en l'absence de soutien, de transformation et d'exportation. «Cette situation fait que beaucoup de producteurs ont été contraints de se retirer de cette filière devenue par la force des choses non rentable.»
Notre interlocuteur rappellera les circonstances ayant poussé les pouvoirs publics à réduire les importations en raison des répercussions de la pandémie. Tous ces facteurs se sont répercutés sur la production.
Le SG de l’UNPA ne manquera pas de décrier les coûts importants auxquels font face les producteurs de pomme de terre. Cultiver un hectare revient à 120 millions de centimes en termes d'engrais, de main-d'œuvre, d'eau, d'électricité, d'équipement pour travailler la terre, ce qui signifie que le coût est supérieur à la production. «Quand l'agriculteur vendait un kilo de pomme de terre pour 60 dinars, malgré les pertes qu'il subissait, pourquoi n'y avait-il personne pour défendre ses droits ?
Il est important à présent d'accorder une plus grande attention à cette filière et aux agriculteurs qui y travaillent. L’agriculteur ne peut plus continuer à travailler à perte en dépit des rencontres avec les ministères concernés et les représentants du Premier ministre, en présence des producteurs.» Pour le président de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), les raisons de la hausse des prix des légumes, des fruits et de la viande blanche sont dues à plusieurs facteurs, dont les prix élevés des poussins et leur rareté, ce qui a provoqué le retrait de nombreux petits producteurs de cette filière.
«Cela a affecté la production, entraînant la réduction de l'offre à l'origine de la flambée des prix», explique Zaki Hariz qui pointe le manque de régulation sur le marché, ainsi que la persistance des anciennes pratiques.»
Cependant, selon la FAC, la cause la plus importante de la hausse des prix est la dévaluation de la monnaie depuis des années. «Aujourd'hui, une solution radicale doit être trouvée à travers l'augmentation de la valeur du dinar, outre d'autres solutions.»
Salima Ettouahria

Sur le même thème

Multimedia