
La situation au Niger, où le Président Mohamed Bazoum est retenu, hier, par des membres de la Garde présidentielle (GP), a suscité une «profonde préoccupation» chez la communauté internationale qui a appelé à la préservation de la stabilité politique et institutionnelle de ce pays du Sahel.
L'Algérie a dit suivre avec une «profonde préoccupation» les développements de la situation au Niger, condamnant «avec force» la tentative de coup d’État qui s’y déroule. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, elle a réaffirmé «son attachement aux principes cardinaux qui guident l’action collective des États africains au sein de l’Union africaine, dont le rejet catégorique des changements anticonstitutionnels de gouvernement». L'Algérie demande «instamment que soit mis fin à cette atteinte inacceptable à l’ordre constitutionnel et à cette violation grave des exigences de l’Etat de droit» et souligne «l’impératif pour tous d’œuvrer à la préservation de la stabilité politique et institutionnelle de la République du Niger (...)».
Sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a ensuite pris attache téléphoniquement avec son homologue nigérien, Massaoudou Hassoumi. De son côté, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné «avec la plus grande fermeté toute tentative de prise de pouvoir par la force et d'atteinte à la gouvernance démocratique, à la paix et à la stabilité au Niger» et «appelé tous les acteurs concernés à faire preuve de retenue et à assurer la protection de l'ordre constitutionnel», selon son porte-parole Stéphane Dujarric. Dans un communiqué du président de sa Commission continentale, Moussa Faki Mahamat, l'Union africaine (UA) a, pour sa part, condamné «fermement de tels agissements» de la part de membres de la Garde présidentielle, «en totale trahison de leur devoir républicain», leur demandant «de cesser immédiatement» cette «inacceptable entreprise». La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a, quant à elle, condamné «avec la plus grande fermeté la tentative de prise du pouvoir par la force» en cours au Niger et appelé ses auteurs à «libérer immédiatement et sans condition» le président Bazoum. Les Etats-Unis se sont déclarés «profondément préoccupés» par la situation
au Niger, appelant également à la libération immédiate du Président Mohamed Bazoum.
«Nous condamnons fermement toute tentative de détenir ou d'entraver le fonctionnement du gouvernement démocratiquement élu du Niger, dirigé par le Président Bazoum», a affirmé, dans un communiqué, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan.
Depuis Bruxelles, l'Union européenne a condamné, par la voix de son chef de la diplomatie, Josep Borrell, «toute tentative de déstabiliser la démocratie et (de) menacer la stabilité du Niger».
Borrell s'est dit «très préoccupé par les événements en cours à Niamey», dans un message diffusé sur le réseau social Twitter. Même son de cloche du côté de la France qui s'est associée «aux appels de l'Union africaine et de la Cédéao pour rétablir l'intégrité des institutions démocratiques nigériennes».