L’axe Alger - Moscou renforcé

Attendue depuis longtemps, la visite du président de la République à Moscou aura tenu toutes ses promesses.
Ponctuée par une déclaration de partenariat stratégique approfondi, la visite a permis de renforcer une coopération déjà ancienne, et pas seulement sur le plan militaire.
Les deux pays qui sont les plus grands de leurs continents respectifs doivent jouer un rôle important sur la scène mondiale. Autant dire que leur partenariat a été suivi par les observateurs internationaux qui n’ont pas manqué d’accorder une attention particulière au déplacement du président de la République à Moscou.
Les deux pays peuvent faire beaucoup pour la stabilité dans le monde, eux qui ont déjà apporté une grande contribution pour la satisfaction des besoins énergétiques d’une grande partie du globe, dans le cadre de l’OPEP+.
Déjà, au Conseil de sécurité, dont l’un est membre permanent et l’autre non permanent, la Russie et l’Algérie ont un grand devoir de défense des causes justes à travers le globe, comme elles l’ont fait quand la première était le principal pays du bloc soviétique et la seconde leader des non-alignés et du tiers-monde, en général.
La déclaration de partenariat stratégique montre justement combien leur vision est commune, à propos de plusieurs de ces causes, comme la Palestine et le Sahara occidental occupés. Les citoyens de ces pays qui souffrent du joug colonial fondent de grands espoirs sur cette action étroite de la Russie et de l’Algérie, pour appuyer leur combat pour l’autodétermination. Mais la coopération, qui a connu une accélération certaine, grâce aux accords signés, en plus de la déclaration de partenariat stratégique approfondi, vise d’abord à améliorer les conditions de vie des habitants des deux pays.
En effet, pas moins de huit conventions ont été paraphées par les membres des deux délégations, en présence du président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, d’un côté, et son homologue russe, de l’autre. Elles portent sur les secteurs de la justice, des télécommunications, de l’agriculture, de la culture, des ressources en eau et de l’exploration de l’espace à des fins pacifiques. Un accord de coopération entre les hommes d’affaires des deux pays a été également paraphé.
Ce nombre traduit clairement, selon le président de la République, l’ambition de l’Algérie et de la Russie d’élargir les perspectives de coopération entre les deux pays. D’ailleurs, Tebboune était accompagné de plusieurs chefs d’entreprises algériennes. Il a même lancé un appel aux opérateurs russes, pour venir s’installer dans notre pays. Rappelant les atouts certains de l’Algérie dans ce domaine, le chef de l’État, qui était l’hôte de marque du forum de Saint-Pétersbourg, a évoqué les avantages offerts également par la réglementation algérienne en matière d’investissement. Ces perspectives, qui sont un exemple de coopération réussie entre deux pays lointains géographiquement, mais proches politiquement, peuvent rayonner sur les deux régions que ces derniers couvrent. L’Algérie, qui est le plus vaste pays en Afrique, peut aider ses voisins à être plus prospères, entreprise qu’elle a commencée dans cette voie, au demeurant.
Les pays de l’Afrique de l’Ouest consomment des produits made in Algeria, dont le transport profite à toute la population des zones frontalières. Il en sera de même pour l’Afrique de l’Est. Avec l’aide de nos amis russes, nous pouvons œuvrer à un meilleur développement du continent. Les Russes, quant à eux, gagnent, grâce à l’Algérie, un partenaire fiable qui peut accompagner la relance de l’économie russe et, partant, celles de toute l’Europe de l’Est. On comprend pourquoi les Russes appuient l’entrée de l’Algérie au groupe des BRICS, une étape qui constitue un nouveau pôle de progrès et un barrage à la domination occidentale qui va à l’encontre des intérêts des pays de la région.
L’axe Alger-Moscou, qui se renforce inexorablement, dérange peut-être. Mais il pèse lourdement. En jetant les bases d’une coopération mutuellement profitable, il apporte une nouvelle vision de l’ordre économique mondial, orienté actuellement sur l’exploitation des ressources des pays du Sud au profit de ceux du Nord.
L’Algérie et la Russie peuvent donner un nouveau modèle à suivre pour les autres pays. Des rapports gagnant-gagnant pour le bien de leurs populations respectives.

F. D.

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