
L’Institut national d’études de stratégie globale (INESG) a organisé, dimanche à Alger, une journée d’étude, à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation au problème des mines et de l’assistance à la lutte anti-mines.
L’optimisation des mécanismes de prise en charge et d’insertion socioprofessionnelle des victimes des mines antipersonnel a été réitérée hier par les participants à la rencontre. L’événement, tenu sous l’égide du SG de l’INESG, Ahcène Gherabi, a été rehaussé par la présence de l’ambassadeur de la RASD, Abdelkader Taleb Omar, de représentants de départements ministériels et d’instances nationales tel le Conseil national des droits de l’homme.
Des membres d’associations de défense des victimes des mines antipersonnel, des universitaires et des psychologues ont évoqué la question sous ses différents aspects. Un hommage a été rendu à cette occasion à l’ANP pour ses efforts dans la neutralisation de ces engins.
En vertu de la Convention d’Ottawa, l’Algérie a procédé à la destruction de 165.000 mines antipersonnel, indique Ahcène Gherabi qui a mis en exergue le professionnalisme des équipes de l’ANP mobilisées dans l’opération de démantèlement des mines. Il a mis en relief l’engagement de l’Algérie dans la lutte contre les mines antipersonnel et son expérience dans la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa.
Une deuxième opération est confiée exclusivement à l’ANP, après celle exécutée de 1963 à 1988. Le SG de l’INESG fera savoir que l’armée coloniale a procédé à la mise en place de champs de mines à partir de 1956, avec une forte densité de mines antipersonnel par habitant dans les régions frontalières. 4.830 victimes sont enregistrées durant la Révolution et 2.470 autres au lendemain de l’indépendance avec un minimum de 20 % d’invalidité, relève Gherabi. Plus de
2,5 % de la population handicapée l’a été du fait d’une explosion, a-t-il fait savoir. L’Algérie a été parmi les premiers pays à signer la Convention d’Ottawa. L’objectif zéro mine, zéro victime est consacré et l’expérience algérienne sert d’exemple, comme l’ont souligné plusieurs intervenants, pour les autres pays de la région tels le Niger, la Libye mais aussi le Sahara occidental dont le territoire est répertorié parmi les dix pays les plus exposés aux dangers des mines antipersonnel. Les intervenants ont plaidé en faveur d’une prise en charge des victimes en recourant à une stratégie globale traitant des aspects liés à leur intégration socioéconomique dans le cadre d’une dynamique de développement local. Mme Nalia Hamiche, psychologue au CHU Lamine-Debaghine de BEO, a souligné les conséquences irréversibles subies par les victimes : handicap physique, traumatismes de tous genres (altération de la personnalité, troubles somatiques, névrotiques, anxiété, asthénie) d’où la nécessité de mettre en place un système national de prise en charge. Mme Othmani Naïma de l’université de Saïda a traité des névroses post-traumatisme chez les victimes, tandis que Messaoud Lalouani, vice-président de l’Association nationale de défense des victimes des mines, a mis exergue les mesures d’accompagnement des victimes. L’expérience sahraouie dans la lutte contre les mines antipersonnel a été évoquée à travers une intervention en visioconférence d’Aziz Haidar, président de l’Association des victimes sahraouies des mines.
Karim Aoudia