Journée algéro-allemande de l’énergie : Pour accélérer la cadence

L’intention des autorités algériennes de développer la filière de l'hydrogène vert et ses usages pour la transition énergétique, exprimée dans le plan d’action du gouvernement, est réaffirmée à chaque rencontre des responsables concernés avec les représentants des partenaires étrangers.
Ainsi la 4e édition de la Journée algéro-allemande de l’énergie, qui sera organisée le 20 décembre par le ministère de l’Energie et des Mines, en collaboration avec le ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, avec le soutien du ministère allemand de l’Économie et de l’Énergie, sera l’occasion de placer le potentiel et les perspectives de coopération entre l’Algérie et l’Allemagne dans la promotion de «nouvelles solutions énergétiques durables». Le programme de cette édition comportera notamment des exposés sur les stratégies, les instruments, et les perspectives de développement de l’hydrogène en Algérie, en partenariat avec l’Allemagne.
Outre l’évocation de l’importance accordée au développement de la filière de l’hydrogène vert, et à la formation et la recherche appliquée dans les domaines de la transition énergétique et des énergies renouvelables, les mécanismes, outils et stratégies de développement des énergies alternatives, seront au cœur des débats. La question de l’hydrogène vert sera inscrite également au centre des discussions entre des experts des deux pays.
L'Algérie a préparé une base solide et complète pour accélérer la transition énergétique, et ce par l'adoption et la mise en œuvre d'une feuille de route et d’un programme national de développement des énergies renouvelables qui ambitionne de produire, à l'horizon 2035, 15.000 mégawatts d'électricité d'origine renouvelable, en parallèle à un plan national de développement de l'hydrogène vert, qui est considéré aujourd'hui comme le combustible propre de substitution stratégique des prochaines décennies. Le pays dispose également des ressources solaire et éolienne extraordinaires, ainsi que la production de l'hydrogène vert qui aura un rôle important pour une transition énergétique propre. C’est un vecteur appelé à devenir essentiel, à l'avenir, pour l’économie algérienne. Le directeur de l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (ANVREDET) le Pr Nadjib Drouiche, explique que le chemin vers une industrie de l'hydrogène vert viable sera «long et difficile», même pour un pays comme l’Algérie qui jouit d'importantes ressources de gaz, d’une grande capacité d'énergie renouvelable et d'une situation financière plus ou moins favorable. «Atteindre l'étape de la capacité de production d'hydrogène vert, à grande échelle, prendra du temps, probablement au-delà de 2030-2035.» Pour une augmentation de la capacité d'hydrogène bleu et vert commercialement viable, les marchés du carbone doivent être sécurisés. Il faut cependant préciser que le prix de revient du kg d’hydrogène vert demeure actuellement très élevé par rapport à l’hydrogène bleu ou gris produits essentiellement à partir du méthane. Néanmoins, il est prévu une avancée technologique rapide qui lui permettra d’être compétitif à l’horizon 2030.
Cet intérêt pour l’hydrogène en tant que vecteur d’énergie dans les piles à combustible ou encore la pétrochimie n’est pas étonnant. Selon certains experts, les besoins de l’Europe pourraient s’élever jusqu’à 80.000 GW à l’horizon 2030. Il faut ajouter que, en tant que pays africain idéalement situé à proximité du continent européen, l’Algérie bénéficie de surcroît et sans conteste possible du plus fort potentiel photovoltaïque existant en Afrique.

Tahar Kaidi

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