Industrie automobile : «Nous exigeons un taux d'intégration de 40 %»

Lors d'une rencontre régulière avec des représentants des médias diffusée vendredi dernier, le président Abdelmadjid Tebboune, a révélé, concernant la tâche ardue de l'industrie automobile en Algérie, sa volonté d'améliorer la qualité des produits ciblés, en évitant la "précipitation" et les pressions d'importation, compte tenu de la demande existante de nombreux consommateurs. En réponse à une question d'une journaliste concernant la demande toujours élevée sur le marché automobile algérien, le président de la République a souligné, dans ce contexte, la possibilité pour les consommateurs d'acquérir une voiture de moins de trois ans, conformément à la législation en vigueur. La même journaliste a évoqué l'existence d'une demande, dans ce contexte, qui atteint, selon elle, des centaines de milliers de véhicules par an. Le président Tebboune a toutefois confirmé l'absence de chiffre précis, ajoutant que certains parlent de 250.000 à 500.000… "Personne ne sait exactement", a-t-il dit. Il a également répondu à une autre question concernant les délais d'achèvement des projets de construction automobile. Le chef de l'État a mis l'accent à ce propos sur l'importance de garantir des produits de qualité fiable, loin de toute précipitation. Diverses sources avaient précédemment rapporté que la demande intérieure de voitures en Algérie s'élève à environ 300.000 unités par an. Sur ce dossier, le président de la République est intransigeant. Il a en effet insisté sur l'exigence d'atteindre le niveau de 40 % de taux d'intégration que ces constructeurs automobiles doivent impérativement satisfaire dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie traitant de l'industrie automobile. "Nous avons fixé des modèles de voitures pour une production locale avec une intégration significative, en impliquant les sous-traitants nationaux", a-t-il déclaré, citant l'exemple de Fiat, qui a accepté ces conditions, contrairement à Renault, dont le taux d'intégration "n'avait pas dépassé 5% en sept ans". Et de poursuivre : "Si la maison Renault arrive au taux d'intégration que nous demandons, elle peut rouvrir." Le président a également évoqué l'arrivée prochaine de "grandes marques automobiles", tout en fustigeant les pratiques passées : "Nous avons perdu des milliards de dollars dans ce secteur à cause d'une importation déguisée de véhicules. Les concessionnaires faisaient payer les clients avant même l'importation, sans garantir les pièces de rechange.
Ce dossier a été stoppé car le secteur avait dérivé", ajoutant que la question a été entachée par un « jeu sale » de certains concessionnaires qui importaient des véhicules semi-finis avant d'assembler les roues, prétendant les fabriquer.

Z. G.

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