Il est des dates qui ne s’effacent pas. Elles ne sont pas seulement des anniversaires ou des repères symboliques, mais des points d’ancrage, des balises qui rappellent d’où l’on vient et à quel prix l’on tient debout. Le 5 Juillet 1962 appartient à ces dates cardinales.
Ce jour-là, après 132 ans de domination coloniale, l’Algérie redevenait maîtresse de son destin. Ce jour-là, un peuple accédait à la liberté par la voie la plus rude, celle du sang, du sacrifice et aussi de la résistance. Aucune conquête moderne ne résonne avec autant de force que celle de l’indépendance du pays. Fruit d’un combat collectif, long, structuré et assumé, le 5 Juillet reste l’expression d’une volonté nationale inébranlable.
Les générations qui l’ont portée l’ont fait avec le sens de l’Histoire et de la justice. Rien n’a été cédé sans effort. Rien n’a été obtenu sans douleur. Tout fut gagné de haute lutte.
Le 5 Juillet symbolise la fin d’un ordre imposé et le début d’un projet de société forgé dans la lutte. Ce jour-là, un peuple relevait la tête et affirmait sa souveraineté sur sa terre, ses ressources, sa culture et son destin. Ce basculement historique redonne tout son sens à la liberté de choisir son destin. Chaque anniversaire ravive cette mémoire vive, celle d’un peuple debout, lucide et uni dans l’adversité.
Commémorer l’indépendance revient à honorer les sacrifices, mais aussi à reconnaître la portée fondatrice de ce moment pour la nation algérienne. La mémoire nationale ne se résume pas à un devoir, mais elle représente un héritage à faire fructifier, un fil vivant reliant les anciens et les jeunes, les combattants d’hier et les bâtisseurs d’aujourd’hui et de demain. Aucun pays ne peut avancer sans s’arrimer à sa mémoire.
Celle du 5 Juillet n’est pas une page tournée, mais un socle. D’elle découle l’attachement profond à la liberté, à la souveraineté et à l’unité nationale. L’indépendance est un point de départ, jamais une fin en soi, car elle exige chaque jour des actes à la hauteur de l’esprit qui l’a rendue possible. Les défis changent, l’esprit de résistance demeure. Le souffle du 5 Juillet continue d’inspirer une nation attachée à sa dignité et consciente des responsabilités que porte chaque génération. Soixante-trois ans après cette conquête, l’élan initial continue d’éclairer le chemin. Le devoir de transmission, la fidélité aux principes de Novembre et la vigilance historique composent tout simplement les piliers d’un avenir fidèle à la promesse du 5 Juillet, celui de rester libre, digne et surtout souverain.
A. F.
