
La visite du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, en Algérie, intervient dans un cadre particulier de la crise en Ukraine où les solutions diplomatiques peinent à trouver une issue acceptable par toutes les parties, affirme, à El Moudjahid, Hassan Kacimi. Sollicité, l’expert en questions géopolitiques dira que le monde traverse une crise «appelée à durer» et estime que l’économie mondiale «s’enfonce» dans une crise «sans précédent», déstabilisant gravement les États. «L’Occident a choisi l’usage de la force pour le règlement de la crise ukrainienne, en lançant contre la Russie une batterie de sanctions. De telles postures ne sont plus rentables. Le monde doit sortir de ces relations de domination coloniale pour un monde multiforme, plus équilibré», explique-t-il. Les sanctions économiques contre la Russie ont eu un effet ‘‘boomerang’’ : récession, inflation…etc. Pour lui, l’Occident doit éviter la politique du pourrissement et doit absolument «respecter» la Russie, qui est une «grande nation». «L’OTAN ne doit plus s’étendre, dangereusement, vers les frontières de la Russie, qui considère cela comme une hostilité belliqueuse et déclarée». Commentant les déclarations de Lavrov qui a affirmé que son pays apprécie «la position pondérée, objective et équilibrée de l’Algérie», Kacimi affirme que l’Algérie a «toujours œuvré» pour la paix et s’est placée à équidistance des protagonistes. «L’Algérie a des relations équilibrées, sur le plan international, et c’est cela qui fait sa force d’écoute et de règlement des conflits». Comment pérenniser cet équilibre ? Pour l’expert : «Les relations diplomatiques entre nos deux pays sont vieilles et stratégiques. Nos relations portent sur plusieurs volets, économique, commercial et sécuritaire. Dans une conjoncture marquée par une instabilité chronique, les deux parties étudieront tous ces aspects, dans l’intérêt mutuel, par le renforcement de notre coopération bilatérale.»
Farida Larbi