Hadj Abdelkader Benaïssa : «C’est une date inoubliable !»

Hadj Abdelkader Benaïssa, un ancien membre de l’ALN, âgé actuellement de 95 ans, est le reflet de l’intérêt que portent les Algériens, en général, et ceux qui y ont participé, en particulier, à cette lutte. À l’instar de ses compagnons, l’ancien maquisard n’a pu retenir ses larmes, conséquence de l’émotion qui l’a envahi dans de telles circonstances.

«Certes le premier  coup de feu a été tiré symboliquement dans les Aurès par les moudjahidine en signe de lutte contre l’occupant, mais il y a lieu de signaler, qu’au même moment, soit dans la nuit du 1er novembre 1954, une vague d’attentats s’est déroulée sur l’ensemble du territoire de notre pays. Les indigènes que nous étions, comme ils nous appelaient, sont restés éveillés pour écouter la moindre information. Mon papa avait l’oreille collée à une petite radio.
Le lendemain, la nouvelle s’est répandue et la vigilance restait de mise». 

Telle une pièce de théatre à laquelle il a participé, notre interlocuteur ajoute : «Ainsi l’appel à l’insurrection du FLN a été entendu et, par conséquent, ces actions ont été initiées pour marquer le début de la Guerre d’Algérie. Nul ne peut effacer de la mémoire des Algériens cette date qui reste ancrée, car elle matérialise le début de l’affrontement armé et organisé face à la puissance de l’occupant».

Pour lui, c’est indéniable puisque : «La mobilisation des combattants s’est effectuée bien avant le premier Novembre, car une  opération de cette ampleur nécessite une préparation minutieuse. Tous les Algériens, qui  avaient adhéré à cette décision, étaient à l’écoute de la moindre information  émanant des dirigeants du FLN, et nous, en tant que jeunes, restions disponibles et manifestions notre volonté à rejoindre le maquis, car nous étions contraints de fixer notre choix entre cette option ou effectuer le service militaire au sein de l’armée française.

Cette nuit-là, nous n’avons pas dormi et nous sommes restés attentifs, car, selon les informations communiquées par le FLN, les combattants avaient commis plusieurs attentats et actes de sabotage, qui ont fait des victimes dans les rangs de l’armée française. Cette période est inoubliable pour les Algériens que nous étions, et même pour ceux qui avaient douté des capacités des combattants, raison pour laquelle la date du premier Novembre revêt une importance particulière» a déclaré, en substance, l’ancien moudjahid Abdelkader Benaïssa. Dans ce contexte, tous les témoignages peuvent donc faire référence à l’impact de ces évènements qui ont déclenché une guerre de plus de 7 ans.

Modestie oblige, Hadj Abdelkader Benaïssa évite de s’étaler sur sa participation à cette lutte, car dit-il : «À l’instar de tous les jeunes Algériens de cette époque, ma contribution reste une fierté et les souvenirs des accrochages et autres affrontements avec les éléments de l’armée française restent vivants dans ma mémoire.

À 18 ans, j’ai rejoint, en 1956, le maquis, avec un groupe de 4 autres jeunes. Nous étions affectés dans la zone 6, pour renforcer un groupe d’une vingtaine de moudjahidine. Le début a été très dur, mais au fur et à mesure je me suis adapté. Notre séjour dans les différentes casemates était très difficile. Nous étions contraints d’effectuer souvent des déplacements, pour échapper à l’ennemi. J’ai été blessé à deux reprises, mais, avec une bonne prise en charge, je reprenais toujours du service après quelques jours seulement de repos.

A. B.

Sur le même thème

Multimedia