Gestion urbaine à Alger : Que reste-t-il des beaux quartiers ?

Les quartiers résidentiels changent de visage à cause de l’apparition de tours d’habitation à l’initiative de sociétés de promotion immobilière et de centres commerciaux gérés par des investisseurs. C’est dans ce contexte que des habitants de la commune de Hydra à Alger ont relevé ce phénomène et soulignent que l’APC a lancé une enquête commodo et incommodo pour statuer sur un nouveau plan d’occupation du sol prévoyant la construction de centres d’affaires et de commerce, d’hôtels, de blocs administratifs et autres infrastructures. Ils évoquent le risque des destructions de villas «qui représentent le patrimoine» de cette commune pour dégager des assiettes foncières. Les habitants notent que les jardins doivent être préservés et que des arbres ne doivent pas être abattus pour satisfaire les promoteurs immobiliers. Cette série de projets ne viseraient pas une amélioration urbaine puisque les boulevards et rues de la ville perdraient ainsi leur caractère original. L’image de la ville ne serait plus attrayante et les zones d'habitation seront confondues avec des espaces commerciaux avec un recul de quiétude des résidents de quartiers. Lancer des chantiers et des projets en agglomération urbaine ne contribue pas à améliorer les conditions de vie des habitants avec toutes les nuisances que cela suppose. Des immeubles en hauteur entravent l’ensoleillement des résidences alors que la densification du tissu urbain pose d’autres contraintes lié à l’approvisionnement en eau, l’assainissement, la circulation routière, l’élimination des déchets, la pollution… Les habitants insistent pour être associés à la gestion de la ville en évoquant les dispositions de la loi 10-02 du 29 juin 2010 portant approbation du Schéma national d'aménagement du territoire traitant de la manière de répondre aux déséquilibres de localisation de la population et des activités dans le territoire. Il s’agit aussi de la création des zones intégrées de développement industriel et des villes nouvelles à partir desquels seront mis en œuvre les mécanismes qui permettront de diffuser la croissance sur l’ensemble du territoire «Aménager le territoire signifie que l’État n’abandonne aucun territoire à son destin. Chaque espace est une composante du patrimoine national à laquelle on reconnaît le droit de se développer et de prospérer. C’est considérer que l’homme n’est pas sans racines. A l’échelle locale, il importe de créer les conditions pour qu’il puisse vivre et travailler dans l'espace qu’il désire, tout en recréant le lien avec le territoire». Dès que l’APC a lancé une enquête commodo et incommodo, des habitats ont signé une pétition dans laquelle ils expriment leur opposition à ces projets s’ils sont maintenus en l’état et ils proposent des modifications au plan proposé et alertent les autorités à ce sujet. Y-a t-il là un entre-soi social ou un entre-soi résidentiel comme le suggèrent les sociologues ? Que faire des demandes de logement social dans cette commune ? Comment faire coïncider des cercles différents dans un même espace: les beaux quartiers ?

Ahmed Mesbah

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