Forum diplomatique de solidarité avec le peuple sahraoui : Un appel renouvelé au respect du droit international

Diplomates, représentants de la société civile et défenseurs des droits des peuples ont salué la persévérance du peuple sahraoui dans sa lutte pour l’autodétermination. La 6ᵉ édition du Forum diplomatique de solidarité avec le peuple sahraoui, hier au siège de l’ambassade de la République d’Afrique du Sud à Alger, a été l'occasion, pour les participants, de réaffirmer unanimement leur soutien à un référendum d'autodétermination, comme seule voie légitime pour garantir les droits du peuple sahraoui, conformément à la Charte des Nations unies.
Les participants ont également interpellé la communauté internationale, et particulièrement l’ONU, afin qu’elle assume pleinement ses responsabilités face à cette situation de colonisation non résolue. L’événement s’inscrit dans une année hautement symbolique, marquant le 50ᵉ anniversaire de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc. Une occupation dénoncée par les participants comme une tentative d’anéantissement de l’identité de ce peuple. Dans une déclaration à la presse, l’ambassadeur d’Afrique du Sud en Algérie, M. Ndumiso Ndima Ntshinga, a salué la clarté et la force du rapport présenté par son homologue sahraoui, qui a mis en lumière la gravité de la situation sur le terrain.
Il a rappelé que, malgré les prises de position officielles de l’Union africaine (UA) et des Nations unies en faveur du droit sahraoui à l’autodétermination, les actions concrètes tardent à suivre. «Il est temps que ces institutions aillent au-delà des déclarations, pour agir de manière décisive», a-t-il insisté. Le diplomate sud-africain a également dénoncé les tentatives de certains acteurs dont la puissance occupante de contourner les résolutions de l’UA et de l’ONU, estimant que toute décision allant à l’encontre de ces cadres est «illégale et moralement inacceptable».
Dans cet esprit, il a annoncé la création d’un nouveau comité de solidarité regroupant plusieurs pays, dont l'Algérie, le Nicaragua, le Venezuela, le Mozambique et l’Afrique du Sud. Ce groupe, présidé par l'Afrique du Sud, tiendra très prochainement sa première réunion pour renforcer la coordination diplomatique en faveur de la cause sahraouie. De son côté, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Khatri Addouh Khatri, a souligné que le forum vise avant tout à réaffirmer le soutien international à la cause sahraouie. Il a dénoncé les manœuvres politiques qui cherchent à détourner la question du Sahara occidental de son cadre juridique, défini par les résolutions onusiennes, à savoir une question de décolonisation. Selon M. Khatri, la proposition marocaine visant à intégrer le territoire dans un statut d’autonomie sous souveraineté marocaine est contraire au droit international et déconnectée de la réalité historique et juridique. Il a rappelé que le Sahara occidental figure toujours parmi les 17 territoires non autonomes recensés par les Nations unies.
L’ambassadeur sahraoui a également interpellé les membres du Conseil de sécurité, en particulier les membres permanents, les appelants à se conformer aux résolutions onusiennes et à ne pas chercher à légitimer un fait accompli d’occupation. «Il est temps de défendre la justice, de respecter le droit et d’assumer les responsabilités historiques et politiques envers le peuple sahraoui», a-t-il déclaré. Et souligne qu’après un demi-siècle de lutte, de résistance et de sacrifices, le peuple sahraoui mérite une solution fondée sur l’équité et le respect du droit international, et non des compromis imposés au détriment de sa souveraineté.
Par ailleurs, les participants, issus de plusieurs pays africains et soutiens historiques de la cause sahraouie, ont réaffirmé leur appui à la lutte pour l’autodétermination. Les participants ont également insisté sur la nécessité de renforcer la couverture médiatique de la cause sahraouie, en utilisant les technologies numériques, pour contrer la désinformation et la propagande. Le Forum a exprimé sa reconnaissance à l’Algérie, pour son soutien constant.

R. B.

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