
Les participants au Forum de la mémoire ont affirmé, hier, que la Révolution algérienne avait inspiré l'icône de la lutte et de la libération, le défunt leader Nelson Mandela, rappelant ses positions en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
«Nelson Mandela est venu en Algérie, en 1962, avant l'indépendance du pays, afin de s'inspirer de la lutte armée menée par les moudjahidine de l'ALN», a déclaré, hier, Noureddine Djoudi, moudjahid, diplomate et président de l'Association internationale des amis de la Révolution algérienne. Lors de son allocution, à l'occasion d'une conférence intitulée «Le soutien du leader Nelson Mandela aux causes justes : le modèle de la cause sahraouie», abritée par le Forum de la mémoire du quotidien El Moudjahid, en collaboration avec l'Association Machaâl Echahid, le diplomate a affirmé que Nelson Mandela a entretenu une relation particulière avec l’Algérie, en raison de leur histoire commune.
«Le rapprochement entre le militant du Congrès national africain (ANC), qui a lutté contre l'apartheid, et les militants du Front de libération nationale (FLN), qui ont combattu, pour leur indépendance, la France coloniale, s'est opéré comme une évidence». À l'époque, Noureddine Djoudi était parmis les rares anglophones dans les rangs de l'ALN. C'est pourquoi, les représentants du FLN l'ont choisi comme l'interprète officiel de Mandela, lors de sa venue en Algérie.
«D’une manière générale, Mandela est venu chez nous pour être formé comme grand responsable politique et militaire, et non en tant que simple soldat», a-t-il fait savoir, soulignant que Mandela était aux faits des moindres détails du Mouvement national algérien.
Dans cette optique, l'intervenant a mis en évidence que Mandela a visité de nombreux pays du monde, après son départ d'Alger, mais seule l’Algérie a consenti à soutenir son combat et à défendre les causes justes, à savoir la cause palestinienne et sahrouie.
C'est pour cela que Mandela a gardé un contact très étroit avec l’Algérie. L’amabassadeur Djoudi a indiqué que Mandela a confié à son petit-fils que «l'Algérie est le seul pays qui a tendu sa main, pour continuer à défendre les causes justes et combattre l'apartheid».
L'ancien ambassadeur d’Algérie en Afrique du Sud a mis en lumière les étapes phares du parcours du défunt Mandela, quand il a rejoint l’ANC, une organisation qu’il a galvanisé grâce à ses talents de tribun et à son charisme. Il était un des partisans convaincus de la non-violence, disciple de Gandhi, plaidant pour le dialogue et le suffrage universel, rédigeant, en 1955, la Charte de la liberté. Mais au fil des années, il a compris que seul la lutte armée peut mener son pays à se libérer de l’apartheid comme l’a fait le peuple algérien contre le colonialisme français. Revenant à la question sahraouie, l’ambassadeur Djoudi a indiqué que l’Algérie a fait passer une résolution qui a été adoptée par l’OUA en 1964, dans laquelle elle affirmait le droit du peuple sahraoui à se libérer du colonialisme espagnol. «Cette résolution a été soutenue par, Hassan II, qui était alors Roi du Maroc.
Djoudi a, par ailleurs, rappelé que l’approche de Mandela vis-à-vis des mouvements de libération, notamment la cause sahrauoie, a été mal comprise par certains milieux politiques. Djoudi a noté, à ce propos, que Mandela voulait mettre Hassan II au pied du mur en lui donnant, notamment, un ultimatum de 6 mois pour faire un retour de ces propos, pour reconnaître publiquement le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Au cours de son intervention, le moudjahid a salué le président de République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a su continuer le parcours de fidélité aux martyrs et son encouragement à tout ce qui préserve la mémoire nationale et le principe sacré du droit des peuples à l’autodétermination.
Dans ce contexte, Djoudi a expliqué que les défis et les événements auxquels le monde est confronté aujourd'hui «ont poussé l'Algérie à mettre en garde contre les dangers auxquels sont confrontés les peuples vulnérables», évoquant l'accent mis par le Président, dans ses discours, sur la nécessité de faire face à ces conditions et d'adhérer aux principes de libération et de liberté des peuples.
Le diplomate a également salué les «positions fermes» de l'Algérie en faveur des causes justes dans le monde, notamment celles de la Palestine et du Sahara occidental, appelant à «intensifier les efforts, pour consolider les principes de justice et de liberté». Au terme de son allocution, Djoudi est revenu sur les massacres du colonisateur français, lors de la Bataille d'Alger, par laquelle l'armée française voulait faire oublier son humiliation, après la débacle de Diên biên phu, au Vietnam.
De son côté, Brahim Takheroubte, président-directeur général du journal El Moudjahid, a évoqué l'importance de cette rencontre, rappelant que Mandela est considéré comme l'une des icônes de liberté dans le monde, qui avait trouvé en l'Algérie un refuge. Il a mis l'accent sur les relations fraternelles qui réunissent les deux pays depuis des années, où la bravoure et le courage ne connaissent pas de frontières.
Pour sa part, le chargé de communication et représentant de l'ambassade de la République sahraouie en Algérie, Mohamed Lamine Abaâli, a souligné l'importance de cette station qui représente l'attachement indéfectible de l'Algérie aux causes justes.
Il a rappelé qu'il est important de respecter les conventions signées par le Maroc et le Front Polisario, dans l'optique d'assurer un accord de cessez-le-feu, sous l'égide des Nations unies, pour mettre fin aux hostilités dans le Sahara occidental. Au terme de son intervention, Abaâli a appelé les militants des droits de l'Homme à venir en masse pour assister à la 13e édition de l'université d'été de la RASD, qui va mettre en lumière la résistance du peuple sahraoui contre l'agression du Makhzen.
Z. G.