Forum d’El Moudjahid : Hommage à l’ancien DGSN Ahmed Draïa

Ph. : T. Rouabah
Ph. : T. Rouabah

À l’occasion du 63e anniversaire de la création de la Police algérienne, une conférence a été organisée, hier, au Forum d’El Moudjahid, en partenariat avec l’association Machaâl Echahid. Cette rencontre a été marquée par un hommage appuyé au moudjahid défunt Ahmed Draïa, ancien Directeur général de la Sûreté nationale.

Occasion au cours de laquelle a été exposée l’évolution de la police en Algérie. L’événement a réuni de nombreuses personnalités du monde politique, universitaire et médiatique, venues saluer la mémoire d’un homme qui a, non seulement pris part à la Guerre de libération, mais a contribué aussi, et de manière décisive, à la mise en place des institutions sécuritaires de l’État algérien post-indépendance. Lors de son allocution d’ouverture, le PDG du quotidien El Moudjahid, M. Brahim Takheroubt, est revenu sur le slogan choisi cette année par la Sûreté nationale : «Fierté d’appartenance, professionnalisme dans la performance et fidélité au message des martyrs», un triptyque à forte portée symbolique. 
Ce slogan, a-t-il expliqué, «traduit les fondements et les missions nobles de la Sûreté nationale, institution qui a accompagné l’édification de l’État algérien depuis l’indépendance nationale, et ce, en étroite collaboration avec les autres corps constitués, notamment l’Armée nationale populaire. «Cette fierté d’appartenance illustre l’engagement d’une institution qui a participé activement à l’édification nationale. C’est une source de fierté et d’honneur», a notamment souligné M. Takheroubt. 
Le PDG d’El Moudjahid a également mis l’accent sur la notion de professionnalisme, au cœur du message porté cette année. «Chaque jour, les efforts considérables déployés par les forces de police pour garantir la sécurité des citoyens témoignent de leur engagement professionnel exemplaire. Dans le contexte actuel, ce professionnalisme est nécessaire dans tous les secteurs économique, social, sportif et, tout particulièrement, dans le domaine du journalisme», a-t-il déclaré. Abordant ensuite la dernière composante du slogan, M. Takheroubt a insisté sur la fidélité au message des martyrs, qu’il a qualifiée de valeur essentielle. «L’État algérien est aussi le fruit de la confiance léguée par les martyrs de la Révolution et ceux du devoir national, au prix de sacrifices incommensurables », a-t-il affirmé avec solennité. Enchainant justement avec les sacrifices de la Sûreté nationale, le PDG d’El Moudjahid a rendu un vibrant hommage aux martyrs du devoir national. «En ce 63e anniversaire de la création de la Sûreté nationale, je m’incline devant la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour la patrie. J’exprime toute ma confiance dans les fils de cette institution républicaine qui œuvre, aux côtés de l’Armée nationale populaire, à défendre l’Algérie contre toutes les menaces, avec courage et détermination. » De son côté, le commissaire Houcine Khalladi, du service central de communication de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a présenté une riche fresque historique, retraçant l'émergence de la police sur le territoire algérien. Selon lui, des preuves archéologiques retrouvées au temple d’El-Hofra, à Constantine, témoignent de l’existence d’un appareil sécuritaire dès l’époque numide, il y a près de deux millénaires. L’histoire montre que cette structure a évolué au fil des siècles, notamment sous les dynasties islamiques et les États médiévaux, comme celui des Zianides, jusqu’à prendre une forme théorisée, sous Abou Hammo II. Ce dernier, dans son ouvrage La conduite de la politique des rois, recommandait au prince héritier de choisir un chef de police possédant intégrité, sagesse, piété et sens politique, des qualités encore valorisées aujourd’hui dans la formation des officiers. L’intervention du commissaire a également mis en lumière le rôle crucial de l’émir Abdelkader dans la structuration d’un État moderne, doté d’une force de sécurité organisée. Plus tard, avec la lutte pour l’indépendance, des bureaux de police révolutionnaires furent mis en place, dès les premières années de la Guerre de libération. 
Ces organes avaient pour mission la collecte d’informations, le maintien de l’ordre interne et l’accompagnement des structures naissantes du futur État. Aujourd’hui, la DGSN fonde sa stratégie de développement sur quatre piliers essentiels, comme l’a détaillé le commissaire Khalladi. Le premier repose sur la formation initiale et continue des agents. Le deuxième axe concerne la modernisation des outils et des méthodes de travail. Le troisième axe concerne la proximité avec le citoyen. Et Le quatrième et dernier axe s’attache à l’amélioration des conditions sociales et professionnelles des policiers, à travers la création de structures opérationnelles, sociales et médico-sanitaires, et un suivi des besoins fonctionnels des agents. Le commissaire a également mis en avant les outils technologiques au service du signalement, comme l’application mobile «Allo Police», qui permet aux citoyens de signaler rapidement tout incident par photo, message vocal ou appel via le numéro 1548. Ce dispositif s’inscrit dans une volonté de démocratiser l’acte de signalement et de renforcer la réactivité des forces de l’ordre. Autre volet stratégique : la communication, essentielle, selon lui, pour toute institution moderne. 
La DGSN développe un plan de communication annuel, en lien avec les médias et ses partenaires, et met à disposition du public plusieurs plateformes numériques, y compris des portails interactifs et des pages sur les réseaux sociaux, dans une logique de transparence et de dialogue. Abordant les nouveaux défis sécuritaires, notamment ceux liés à la cybersécurité et à l’usage excessif d’Internet, le commissaire a indiqué que près de 15.000 actions de sensibilisation ont été menées à travers le pays au premier semestre 2025. Ces initiatives s’accompagnent de journées d’études, de portes ouvertes et de rencontres citoyennes, notamment avec la jeunesse. 
 
R. B.

 

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