Formation et enseignement professionnels : Augmenter le nombre des apprentis à 70%

Ph. : Archives
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  • Apprentissage : S’adapter aux mutations socioéconomiques
  • Conseil économique, social et environnemental  : Encadrer les jeunes dans les domaines prioritaires
  • Entreprises : Révision des mécanismes d’apprentissage
  • Industrie : Créer un pôle d’excellence
  • Recommandations  : Mise en place d’une politique prospective

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La ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Hoyem Benfreha, a affirmé, jeudi dernier à Alger, que le secteur visait à atteindre un taux de 70%, car ce mode de formation constitue un mécanisme efficient en matière d’emploi.

Dans son allocution à l’ouverture d’un séminaire sur le mode de formation par apprentissage comme mécanisme efficient dans l’emploi des jeunes, Mme Benfriha a précisé que son secteur s’était fixé pour objectif la formation de 70% du nombre global des stagiaires en mode d’apprentissage à court terme. Après avoir souligné l’importance de ce mode de formation en matière de lutte contre le chômage, elle a mis en avant la volonté de développer un système de formation et d’enseignement professionnels dans cette optique en vue de permettre aux jeunes d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances «à travers l’adoption d’un mode de gestion efficace aidant au développement de l’esprit entrepreneurial».
Evoquant «le lien interactif» entre les entreprises économiques et les établissements de formation, Mme Benfriha a appelé à offrir aux jeunes une formation conciliant la théorie et la pratique afin d’acquérir les compétences qui les habilitent à intégrer le monde du travail ou à créer leur entreprises. Le gouvernement a promulgué les textes d’application de la loi définissant les règles applicables en matière d’apprentissage, a ajouté la ministre. Elle cite le décret exécutif fixant les modalités de versement du présalaire à l’apprenti, le décret exécutif fixant les modalités et critères d’attribution des prix d’encouragement ainsi que les mesures incitatives pour les parties qui se sont particulièrement distinguées en matière d’apprentissage, le décret exécutif fixant les conditions de désignation du maître d’apprentissage, ses missions ainsi que les modalités d’octroi de la prime d’encadrement pédagogique des apprentis, outre un arrêté ministériel fixant les modèles-types du contrat d’apprentissage.
La ministre a fait état d’un projet de décret exécutif fixant les modalités du contrôle technique et pédagogique par le corps des inspecteurs en milieu professionnel pendant la période de la formation pratique et dans l’établissement public de formation professionnelle pendant la période de la formation théorique». Elle a annoncé, également, un autre projet de décret exécutif fixant les modalités de fonctionnement de la Commission de réconciliation et de règlement des litiges liés à l’apprentissage, précisant que l’élaboration de ces deux textes «touche à sa fin».

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Apprentissage
S’adapter aux mutations socioéconomiques

Le sous-directeur de l’apprentissage au ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Lahcen Chihi, a affirmé jeudi dernier à Alger que le ministère avait fixé les priorités pour développer et adapter le mode de formation par apprentissage aux mutations socioéconomiques, l’apprentissage étant un mécanisme efficient pour assurer des postes d’emploi. Intervenant aux travaux du séminaire sur le mode de formation par apprentissage, le même responsable a expliqué que le ministère avait fixé les priorités et mobilisé les moyens pour renforcer et développer ce mode de formation en vue de son adaptation aux mutations socioéconomiques, et ce à travers l’implication des organismes employeurs. Il a indiqué, dans ce cadre, que le ministère s’était fixé pour objectif d’augmenter le taux d’apprentis de 57%, actuellement, à 70% du total des inscrits dans la formation professionnelle. Soulignant que le ministère œuvrait à moyen terme à affecter plus de 600.000 postes budgétaires pour la formation par apprentissage, M. Chihi a soutenu que le secteur avait pris plusieurs mesures ces dernières années pour assurer une formation de qualité dans les métiers et spécialités prioritaires pour l’économie nationale.
Pour M. Chihi, le mode de formation par apprentissage vise à mieux répondre aux exigences des entreprises économiques, en termes de main-d’œuvre qualifiée et améliorer l’employabilité des diplômés de la formation professionnelle.
A cet égard, le secteur a adopté une nouvelle politique pour réaliser les objectifs nationaux dans le domaine du développement des ressources humaines, et ce dans le but d’améliorer la compétitivité des entreprises économiques et promouvoir le produit national, dans le cadre d’une vision stratégique reposant sur le développement de partenariats, notamment au niveau local, une plus grande ouverture des établissements de formation sur leur environnement socioéconomique, et améliorer la qualité de la formation, notamment du mode d’apprentissage.

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Conseil économique, social et environnemental
Encadrer les jeunes dans les domaines prioritaires

Le président du Conseil national, économique, social et environnemental (CNESE), Réda Tir, a plaidé jeudi dernier à Alger pour la mise en place d’une stratégie nationale en matière de formation reposant sur la création de pôles d’excellence dans des spécialités données avec l’implication des entreprises économiques. Dans son allocution à l’occasion d’un séminaire sur le mode de formation par apprentissage, M. Tir a mis en avant l’importance de l’élaboration d’une stratégie visant à «attirer, former et encadrer les jeunes compétences dans les domaines prioritaires pour construire une forte économie diversifiée».
A ce propos, M. Tir a affiché la disponibilité du Conseil à accompagner et soutenir tous les efforts du ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels dans le but de mettre en place un système efficace dans les domaines de la formation, de l’apprentissage et de la qualification de l’élément humain. Par ailleurs, le président du CNESE a considéré que la formation revêtait une importance majeure, vu son rôle dans la réalisation d’une «transition économique efficiente basée sur des secteurs vitaux et diversifiés». «La Formation professionnelle jouit désormais d’une importance capitale dans les pays développés et en voie de développement, eu égard à son rôle axial dans la garantie de la main-d’œuvre qualifiée notamment celle maîtrisant les technologies de l’information et de la communication (TIC), constamment demandée par plusieurs secteurs», a-t-il déclaré.

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Entreprises
Révision des mécanismes d’apprentissage

Des participants au séminaire ont souligné l’importance d’intéresser les jeunes et de faciliter leur insertion professionnelle. Le président par intérim du Club des entreprises et industriels de la Mitidja, Rédha Salem Hachelaf, a préconisé l’introduction dans les programmes scolaires des plans de visites des élèves dans des entreprises et l’organisation des rencontres professionnelles dès la troisième année du palier primaire.
De son côté, le secrétaire général du groupe public Cosider, Abdelkader Hadj Sadok, a souligné l’importance de la formation par apprentissage, assurant que ce mode constitue un dispositif efficace pour la politique de promotion d’emploi. Selon le même responsable, le groupe Cosider emploie 40.000 salariés et dispose de ses propres instituts et centres de formation.
Il a rappelé qu’une convention-cadre de coopération avait été signée avec le ministère de la Formation en matière d’adaptation et d’organisation de formation et de stages.
Des représentants d’entreprises privées à l’instar des groupes Poval de Médéa et de Tayal de Relizane ont affirmé que les industriels ont «une responsabilité partagée dans la réussite des cycles de formation par apprentissage», estimant que les jeunes ayant opté pour ce mode de formation ont «plus de chance de trouver un emploi, voire de créer leur propre activité».

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Industrie
Créer un pôle d’excellence

Le ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha, a indiqué jeudi dernier à Alger que son département comptait créer «un pôle d’excellence» dédié aux métiers industriels et d’avenir. Le ministère de l’Industrie compte procéder à un recensement des besoins actuels et futurs des entreprises industrielles à travers l’Institut national de la productivité et du développement industriel, a précisé le ministre. Des programmes adaptés aux besoins de formation des établissements du secteur de l’industrie seront ainsi mis en place en sus de l’activation du fonds spécial du ministère en tant qu’outil de financement.
Soulignant l’extrême importance du secteur de la formation professionnelle dans les différents centres de formation, M. Bacha a estimé que «le rapprochement de l’industrie du monde de la formation est devenu une nécessité impérieuse et une voie indispensable pour répondre aux besoins croissants des établissements industriels en matière de compétences».
Le secteur de l’industrie compte actuellement 1,5 million de travailleurs, dont 60 % activent dans le secteur privé, ce qui fait ressortir de grands besoins en matière de formation, a-t-il expliqué.
Selon les estimations des responsables des établissements industriels économiques, plus de 40.000 formations peuvent être assurées par le secteur de la formation à travers des sessions à court terme, a précisé M. Bacha.

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Recommandations
Mise en place d’une politique prospective

Les participants au séminaire sur le mode de formation par apprentissage ont appelé à la nécessité de dessiner une politique prospective pour ce mode de formation devant examiner les véritables besoins des partenaires économiques, dans le but d’être au diapason des évolutions survenant dans le domaine économique.
Les participants qui ont représenté plusieurs secteurs et départements ministériels et des entreprises économiques, à cette rencontre qui a été couronnée d’un ensemble de recommandations, ont souligné l’importance d’actualiser de manière périodique les cartographies pédagogiques, en vue de les adapter aux exigences du marché d’emploi, ainsi que la nécessité d’une évaluation continue du mode de formation par apprentissage. Les participants ont insisté sur l’importance de trouver des mécanismes de renforcement de la prise en charge des apprenants dans certaines spécialités, dont la construction, les travaux publics et l’irrigation, de valoriser les efforts des entreprises économiques dans le développement du mode de formation par apprentissage, et de consolider le partenariat entre les secteurs, en vue d’adapter la formation à l’environnement économique.
Les recommandations ont mis l’accent sur l’importance d’asseoir une politique de communication entre le partenaire économique et l’établissement de formation, d’instaurer un appui périodique aux compétences des formateurs et de soumettre les enseignants de la Formation professionnelle au recyclage périodique, notamment dans le domaine de l’ingénierie pédagogique.
L’accent a également été mis sur l’importance d’être au diapason des évolutions survenant dans le domaine des nouvelles technologies, notamment dans le domaine de la numérisation. Les participants ont également préconisé l’importance de focaliser sur le rôle de l’accompagnement qui est représenté, en sus des cadres du secteur, par les conseillers des différents dispositifs d’emploi et d’accorder l’importance au rôle des incubateurs dans l’aide aux diplômés de la formation professionnelle en termes de création de leurs projets, d’élargir la mission d’intervention des conseillers d’orientation dans le secteur de la formation professionnelle pour englober l’accompagnement des apprenants en milieu professionnel.
Dans son allocution au terme de cette rencontre, la ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Hoyam Benfriha, a estimé que ces recommandations seront «une feuille de route» dans la politique du secteur et qu’une Commission sera chargée de «fixer les mécanismes indispensables à sa réactivation».
Concernant le cadre juridique relatif à l’apprentissage, la ministre a fait savoir que «dans les prochaines semaines», le reste des «des projets de décrets exécutifs» seront présentés.

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