Feuille de route, numérisation et amélioration des urgences : Aït Messaoudène booste le secteur

C’est une véritable mobilisation générale des cadres du secteur de la Santé qu’a orchestrée, jeudi dernier, le ministre de la Santé. Lors d’une réunion d’orientation stratégique regroupant l’ensemble des Directeurs de la santé et de la population (DSP) des wilayas, le premier responsable du secteur a dévoilé les contours d’une nouvelle feuille de route.

Celle-ci, fruit d’un diagnostic rigoureux, vise à concrétiser les engagements de l’État pour une couverture sanitaire équitable et de qualité, conformément aux orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Au cœur des débats qui se sont tenus au siège du ministère, la réorganisation du parcours de soins a été érigée en priorité absolue. Mohamed Esseddik Ait Messaoudène a insisté sur la nécessité impérieuse de replacer le patient au centre des préoccupations, rompant ainsi avec les dysfonctionnements bureaucratiques. Pour ce faire, il mise sur la réhabilitation des Établissements publics de santé de proximité (EPSP). Considérés comme la pierre angulaire du système, ces établissements de proximité doivent désormais offrir une plateforme technique intégrée. L’objectif est clair : désengorger les grands centres hospitaliers en garantissant des consultations spécialisées au niveau local et en assurant un système de garde opérationnel 24h/24 sur tout le territoire national. Cette approche de proximité inclut également un renforcement significatif des services de prévention sanitaire et épidémiologique. L’un des points d’orgue de cette rencontre a été l’injonction ministérielle concernant la transition numérique. Le ministre a été, à ce sujet, catégorique : le processus de numérisation du secteur doit être parachevé avant le 31 décembre de l’année en cours. Cette échéance, qui répond à une instruction présidentielle ferme, vise à moderniser la gestion hospitalière, à assurer la traçabilité des actes médicaux et à optimiser la gestion des ressources. Sur le plan de la santé publique, Ait Messaoudène a ordonné un redéploiement des efforts en matière de santé scolaire et maternelle. Il a instruit les DSP de veiller au respect strict du calendrier vaccinal et d’élargir la couverture médicale en milieu éducatif. Concernant la santé mère-enfant, la tutelle exige la réactivation du Programme national de planification familiale et l’intensification du dépistage précoce du cancer du col de l’utérus, tout en renforçant la surveillance de la mortalité néonatale.
Le dossier sensible des urgences médico-chirurgicales a également fait l’objet de directives précises. Le ministre a appelé à une refonte du système de triage médical pour fluidifier le parcours du patient dès son admission. Dans cette optique d'amélioration de la prise en charge, une attention particulière a été demandée pour les patients souffrant du pied diabétique, nécessitant une application stricte des protocoles nationaux. Parallèlement, le mécanisme de jumelage inter-hôpitaux devra être encadré réglementairement et évalué annuellement pour garantir son efficacité dans les zones reculées. Enfin, la gestion des produits pharmaceutiques et des ressources humaines n’a pas été occultée. Le ministre a exigé une vigilance accrue sur les stocks de médicaments via l'activation du système de pharmacovigilance pour prévenir toute rupture. Sur le volet social, il a plaidé pour la poursuite de la régularisation des situations professionnelles et l'intégration des diplômés, y compris ceux issus du privé. En clôture de cette réunion d'envergure, le ministre a rappelé aux directeurs de wilayas que la réussite de cette réforme repose sur le travail de terrain.
«Le ministère accompagnera toutes les initiatives, mais nous attendons un sens élevé des responsabilités pour restaurer la confiance du citoyen dans son système de santé», a-t-il conclu.

M. M.

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