
Une nouvelle feuille de route semble se dessiner entre Alger et Paris. Ses contours, qui tiennent compte des intérêts de l'Algérie, ont été fixés par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans son message de félicitation adressé au président français, Emmanuel Macron, au lendemain de sa réélection le 24 avril dernier pour un second mandat. «Au moment où vous inaugurez un second quinquennat que je souhaite fort pour une relation algéro-française à refonder, je mesure l'importance de l'opportunité historique qui s'offre à nous deux d'envisager et de prendre en charge l'avenir avec ambition, courage et responsabilité», a indiqué le président de la République. Et d'ajouter : «Qu'il s'agisse de mémoire, de relations humaines, de consultations politiques ou de projections stratégiques, de coopération économique et d'interactions dans toutes les sphères de travail en commun, la vision rénovée, pleinement respectueuse des souverainetés et de l'équilibre des intérêts, que nous partageons, a le potentiel d'ouvrir à nos deux pays de vastes horizons d'amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses.» Un message qui a le mérite de la clarté quant aux attentes de la partie algérienne soucieuse avant tout de recadrer une relation qui parfois a semblé échapper à l'Elysée, dont le locataire tenu aussi par des considérations de politique intérieure a eu quelques dérapages qui ont suscité l'indignation et la colère de ce côté de la Méditerranée. Si sa réélection semble être porteuse d'un espoir nouveau, elle est surtout à même de permettre aux deux pays d'envisager une nouvelle ère dans leurs relations bilatérales. La communication téléphonique de jeudi a permis aux deux Présidents, selon le communiqué de la présidence, de «passer en revue» les différents aspects de cette coopération et «d’examiner les moyens de les développer dans nombre de domaines au mieux des intérêts des deux peuples, ainsi que des questions régionales et internationales d'intérêt commun». Lors de sa visite en Algérie effectuée avant le second tour de l'élection présidentielle française, le chef de la diplomatie française avait ainsi affirmé que «les deux pays souhaitaient inscrire ces relations dans la durée avec la perspective d'une réunion prochaine du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN)» qui ne s'est pas réuni depuis 2017. Alger et Paris veulent ainsi tourner la page des différends et des malentendus qui ont brouillé un temps leurs relations. Mais pouvait-il en être autrement au regard des liens particuliers et profonds qui unissent les deux pays ? A charge pour la partie française de donner les gages de sa volonté de faire de l'Algérie un partenaire privilégié dans le cadre de ce partenariat stratégique qu'elle souhaite instaurer depuis de longues années. Elle a l'avantage de connaître ce qui est attendu d'elle à Alger.
N. K.