
Signe qui ne trompe pas : notre pays revient au centre du grand échiquier international sur les plans politique et diplomatique. Il faut dire que la réputation qu'a l'Algérie en termes de médiation internationale et le talent de ses diplomates lui permettent de jouer un grand rôle dans la résolution des conflits mondiaux. Alger prend part, à titre d'exemple, à la résolution du conflit en Ukraine, à travers sa participation à la tête du Groupe de contact arabe. L'expérience de notre pays en termes de médiation, qui remonte à bien loin —de la libération des otages américains en 1981, en Iran, au règlement des discussions entre l'Irak et l'Iran, en passant par les accords de Taëf ayant mis fin à la guerre civile au Liban en 1989—, rend la contribution de l'Algérie très appréciable, et partant, permettant, à la médiation internationale de gagner en efficacité et à la diplomatie de gagner ses lettres de noblesse. De plus, de l'avis de nombreux experts, la neutralité de l'approche algérienne, qui repose sur le strict respect du droit international, est un exemple en la matière, ce qui lui confère davantage de force et de crédibilité aux yeux de la communauté internationale. Le succès de notre diplomatie dans sa médiation au Mali en sa qualité de chef de file, en sus de la défense des droits inaliénables du peuple sahraoui, en sont la parfaite illustration, sans parler de l'historique poignée de main entre le président palestinien Abbas et le leader du mouvement Hamas Ismaïl Hanniyeh, à l'occasion du soixantenaire du recouvrement de notre souveraineté nationale. Une scène retransmise sur tous les écrans du monde. L'Algérie, qui souhaite unir la famille arabe, organisera, d'ici quelques mois, un grand rendez-vous diplomatique, le Sommet arabe ; une occasion pour la diplomatie algérienne de devenir un acteur essentiel dans l'équation régionale et d'aller de l'avant dans ses efforts pour résoudre les différends bilatéraux et multilatéraux. D'autant plus que coïncidant avec ce grand évènement, Alger devrait abriter la conférence unificatrice des factions palestiniennes permettant de resserrer les rangs afin que le peuple palestinien frère, en lutte pour son indépendance contre l’occupant sioniste, puisse parler d'une seule voix. Sur un autre registre, la diplomatie algérienne a toujours aspiré à la paix et à la justice entre les pays en conflit, et est pleinement convaincue que tout conflit interne de quelque pays que ce soit ne peut être réglé que par la diplomatie et le dialogue inclusif, et la recherche de solutions pacifiques contre l'ingérence politique ou armée des puissances étrangères. C'est le cas, dans le dossier libyen, où Alger n'a cessé d'appeler à la solution inclusive, loin de toute ingérence dans les affaires internes de ce pays frère, tout en insistant sur l'impératif d'aider nos voisins libyens à concrétiser leur union. Enfin, en 2021, le journal gouvernemental égyptien Al Akhbar avait, dans un numéro spécial, affirmé que la diplomatie algérienne amorçait, depuis des semaines, une nouvelle ère marquée par une activité intense et une célérité remarquable en vue de trouver des solutions pacifiques à nombre de crises et consolider le rôle diplomatique de l'Algérie aux plans régional et international. Des efforts qui pourraient, selon le quotidien, être couronnés par un rôle important dans le règlement de la crise du barrage de la Renaissance au mieux des intérêts de toutes les parties, à travers un accord juste, contraignant et garantissant tous les droits. Une belle reconnaissance…
Sami Kaidi