
Par Mohamed Koursi
Hier comme aujourd'hui, tout envahisseur suit la même logique : l'effacement des peuples qu'il veut asservir. L'Algérien a fait face à cette terrifiante machine exterminatrice. A l'aube du colonialisme, avec les armées coloniales menées par de sinistres officiers qui ont tué, brûlé, exterminé, parqué, rasé de la surface de la Terre hommes et bêtes, récoltes et habitations. Lors du centenaire de sa présence, le colon était toujours là, croyant être à l'abri de son arrogance et sa suffisance. Il ne pouvait, aveuglé qu'il était, déceler cette rage sourde, cette révolte latente, cette colère nourrie par une mémoire toujours vivante que ne pouvait atteindre, encore moins annihiler, le colon. Et vint le grondement des Hommes. Nés libres. Ils vont souffler la colère contenue de leurs aïeux, hurler, à la face du monde, leur présence et signer, de leur sang, un serment. Ils l'ont honoré ! Regardez notre pays, celui qu'ils nous ont légué. Le plus grand d'Afrique, du bassin méditerranéen et de la région Mena. 2023 a une saveur particulière, l'Institut national de cartographie et de télédétection (INCT), qui relève du ministère de la Défense nationale, nous a appris que la longueur de notre littoral était de 2.148 km et non pas 1.622 km. Oui, 2023 a une saveur particulière. Ce double anniversaire de l'offensive du Nord-Constantinois et du Congrès de la Soummam, dont les héros étaient des stratèges en sciences militaires et visionnaires dans l'organisation politico-militaire, a fait faire à notre pays une entrée fulgurante dans l'histoire universelle, que ne pouvait plus faire taire la propagande coloniale. «Il est des évènements témoins des lourds sacrifices consentis durant la Glorieuse guerre de Libération nationale, qui constituent une halte pour nous remémorer la grandeur de l'Algérie, la détermination de son peuple libre et sa prééminence, et célébrer ces évènements historiques incarnant la bravoure d'un peuple qui a écrit, en lettres de sang, l'une des plus grandes épopées de l'histoire contemporaine, en triomphant des forces coloniales iniques et défaites.» L'histoire est notre capital, notre ciment et notre compagnon, toujours présente dans cette épopée de la Révolution nationale et de cette soixantaine d'années à l'ombre d'un pays indépendant. Bien sûr, hier comme aujourd'hui, une petite poignée de résidus d'une histoire mal assimilée, mal digérée, qui a soit offert sa soumission et vendu son honneur, soit inscrit dans cette lignée de nostalgériques, les relents de leur haine, poursuit ce que n'a pu réaliser l'envahisseur. Cet envahisseur, qui avance en piétinant les conventions et chartes internationales, ne laisse, partout, que désolation et ruines sur lesquelles se développent rapidement les descendants de la haine, qui ne font que poursuivre, par méconnaissance de leur histoire et contre leurs propres intérêts, la destruction de leur société. Des pays africains, aux sociétés gélatineuses, riches de minéraux et de matières qui font mouvoir le monde, sont pris en tenailles par des forces qui ont la démocratie à la bouche, et les armes de la destruction à la main. C'est nourri par l'histoire, formé dans l'adversité, animé de la plus farouche des convictions, à savoir l'honneur et la dignité, que l'Algérien, hier, les armes à la main et, aujourd'hui, prêt à tous les défis dans ce nouveau siècle aux enjeux du savoir et de la technologie, a pris à bras le corps la science dans toute sa diversité (historique, économique, technique...) pour livrer bataille.
M. K.