Diaspora - talents établis en Algérie : Création d’une plateforme de rencontre

Ph. : B.B
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«Créer des synergies entre les Algériens de l'intérieur du pays et la communauté établie à l'étranger» est l'objectif attendu de la deuxième journée de la Semaine internationale de l'entrepreneuriat, qui se déroule au Centre international des conférences CIC d’Alger et dont la clôture sera présidée, aujourd’hui, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Il s'agit, également, lors de cette journée, d'inciter les entreprises algériennes innovantes à «conquérir les marchés étrangers». Pour ce faire, de nombreux professionnels établis à l'étranger sont venus apporter, lors de cette rencontre, leurs témoignages et leurs expériences au profit des étudiants et des jeunes porteurs de projets désireux de monter leurs propres entreprises innovantes.
Dans de son allocution prononcée, en marge de cette journée, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) a indiqué, de prime abord, que parmi les missions de son organisation, figure «la création de passerelles avec notre diaspora établie dans le monde», et se dit «convaincus que notre pays a besoin de tous ses enfants, pour réussir à devenir un leader africain et méditerranéen, un pays fort économiquement et solidaire socialement».
À l'occasion, Kamel Moula a remercié très chaleureusement les entrepreneurs algériens d'avoir fait le déplacement de France, du Luxembourg, du Royaume-Uni, de Dubaï, des États-Unis d’Amérique, pour rencontrer les jeunes Algériens porteurs de projets qui assistent à cet événement. Il est important de souligner que cette démarche a été lancée suite à des «valeurs qui ont prévalu à la collaboration étroite entre le CREA et l'association Djazpora», a-t-il noté.
Le président du CREA a indiqué, à ce propos, que l'objectif majeur de ces rencontres avec les entrepreneurs établis à l'étranger est de permettre aux jeunes porteurs de projets et d'idées de profiter de leurs expériences et de leurs expertises et connaissances dans les écosystèmes internationaux. Cela permet également d'«accroître le nombre de petites et moyennes entreprises» et de mettre tous les moyens nécessaires pour réussir à «augmenter les exportations hors hydrocarbures».
Aussi, il a incité les jeunes entrepreneurs algériens à anticiper le besoin de se «développer à l'international». Mais surtout de «tirer profit», lors de ces trois journées sur l'entrepreneuriat, de la présence des membres de l'association Djazpora, pour qu'ils puissent trouver toutes les réponses à leurs questions liées au développement de leurs projets innovants.

«L’ouverture des entreprises algériennes à l’international, un pilier pour le développement économique»

La seconde journée sur «L'entrepreneuriat au cœur du renouveau économique algérien», organisée par le CREA à l'occasion de la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat, est consacrée à la thématique suivante : «De l'horizon local à l'univers international ; l'apport de la diaspora», a indiqué le président de l'association Djazpora.
Fayçal Kaddour a souligné, à ce titre, le rôle de l'association Djazpora, pour «unir les compétences, les talents et les ressources de la communauté établie à l'étranger», mais aussi «rassembler les entrepreneurs, les professionnels talentueux qui désirent contribuer activement au développement économique» du pays, a-t-il dit. Depuis quelques mois déjà, a-t-il ajouté, «nous avons constaté une nouvelle dynamique dans le pays». Ainsi, il souligne que «nous sommes présents, chefs d'entreprises, jeunes startupeurs, étudiants brillants, l'élite économique de l'Algérie, pour contribuer chaque jour à construire l'Algérie de demain». «Une Algérie que nous voulons forte et indépendante économiquement et à même de répondre aux défis d'un monde de plus en plus complexe», a-t-il soutenu. Dans ce contexte, il a exprimé sa volonté pour apporter «sa pierre à l'édifice, en créant des synergies entre les Algériens de l'intérieur du pays et la communauté établie à l'étranger», a-t-il dit, soulignant que «l'ouverture des entreprises algériennes à l'international doit être un pilier fort pour le développement économique du pays», afin de favoriser l'émergence de projets porteurs innovants, créateurs de richesse et d'emploi.
Au programme de cette deuxième journée, trois panels sont chargés d'expliciter cette thématique pertinente et d'actualité dans le cas de l'expérience algérienne.
Le premier panel est appelé à s'interroger sur les synergies à mettre en place entre les talents établis sur le territoire national et la diaspora, afin d'accélérer le développement du pays. Cette dimension s'avère stratégique pour le pays sur le moyen terme, au vu des évolutions en termes d'économie de la connaissance. Un benchmarking international est nécessaire, afin de savoir quelles sont les stratégies mises en place dans d'autres pays. C'est par rapport à cet aspect qu'il y a lieu de réfléchir sur la stratégie à adopter par l'Algérie, compte tenu de ses spécificités.
À cet égard, une réflexion a été faite par les panelistes, pour voir «comment les autres pays du monde ont mis à profit leur communauté établie à l'étranger et si certaines mesures peuvent être réplicables en Algérie».
Nabil Meziani, CIO, carrefour banque et assurance Paris, s'est étalé longuement sur les moyens nécessaires, notamment pour établir une relation de confiance entre les Algériens de l'intérieur et ceux à l'étranger. Faisant part d'une «nouvelle vision stratégique entrepreneuriale ayant un impact positif sur le développement économique en Algérie, il a fait également part, en ce sens, d'une mobilisation pour l'«identification de nouveaux partenaires» pour la création des «projets-pilotes». Pour cela, l'intervenant a estimé qu'il est important de mettre en place une «feuille de route» pour faire adhérer au maximum des entrepreneurs locaux. Comment faire pour que cette démarche soit couronnée de succès ? Pour ce professionnel, il est nécessaire de mobiliser l'ensemble des acteurs pertinents dans le cadre de ce programme mis en place, réunissant notamment le gouvernement, le patronat et la diaspora.
L'autre question qui a été soulevée, lors de ce premier panel, celle liée aux mécanismes à mettre en place pour le financement des projets innovants. Les intervenants ont constaté une «lacune liée au manque de contact pour le financement», qui peut être privé ou public, mais qui doit être établi, selon eux, sur la «base de la confiance». C'est pourquoi une nouvelle «plateforme sera, prochainement, mise en place par l'association Djazpora, permettant l'échange, le contact et l'accompagnement de certaines démarches, mais l'alignement des intérêts entre les entrepreneurs algériens ici et à l'étranger.
Enfin, les panelistes ont évoqué longuement les mécanismes de décisions à connaître, et ont donné des orientations stratégiques en faveur de nombreux étudiants et jeunes porteurs de projets présents dans la salle, et ce en termes de dialogue, de communication, de confidentialité, d’expertise, de bisness plan, de recherche des investisseurs potentiels, etc. Le second panel s'est penché sur comment définir un «go to market» à l'international, lorsqu'on est entrepreneur algérien. Ensuite, comment ajuster alors son «go to market» en fonction des zones géographiques ciblées, comme, par exemple, l'Union européenne, les États-Unis, l'Asie, etc. À ce titre, Walid Behar, CEO chez EDBRIDG Londres, a relevé les étapes à suivre pour l'«intégration du marché international», qui, selon lui, repose sur l'offre ( prix ... ), l'acquisition, recherche de clients, la mise en place des réseaux et des plateformes, la prospection, la publicité en ligne et enfin la vente. Une success story a été présentée à l'appui de l'expérience d'un entrepreneur algérien exerçant à l'international dans le domaine de l'intelligence artificielle. Enfin, le troisième panel s'est intéressé aux passerelles entre chaque porteur de projet algérien à travers le monde. Pour cela, les intervenants ont axé sur l'importance de mettre en contact les opérateurs économiques et de relayer les projets sur les réseaux sociaux, pour saisir des opportunités offertes à l'international. Plusieurs questions ont été posées par des étudiants, des propriétaires d'idées novatrices et des jeunes porteurs de projets innovants, présents à cette journée, qui concernent essentiellement la préservation de la propriété intellectuelle, la recherche d'associés, le rapprochement de la diaspora et bien d'autres points soulevés par ces derniers.
Pour clore le débat, une présentation d'une plateforme numérique a été faite, à savoir la plateforme DJAZPORA. Enfin, sept ateliers de l'entrepreneuriat ont été animés dans l'après-midi de cette journée.
Le premier atelier a pour thème «Entreprendre dans les industries culturelles et créatives», le deuxième sur «L'intelligence artificielle ; le nouvel eldorado ?» le troisième concerne «Les stratégies à mettre en place pour lancer son business», le quatrième atelier répond à la thématique de «Développer votre actif réputationnel (images et notoriété)». Quant au cinquième atelier, il est question de mettre en lumière les «bénéfices de développer rapidement son Minimum Viable Product (MVP)». Tandis que le sixième atelier s'est focalisé sur «L'alignement entre le business plan et le modèle opérationnel», et enfin le dernier atelier a pour thème le «Leadership : l'importance des softskills dans l'entrepreneuriat».

Samia Boulahlib

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