Dernier rapport sur la situation économique de l’Algérie : les prévisions positives de la Banque mondiale

La Banque mondiale (BM) a prévu une croissance de 3,8% du Produit intérieur brut (PIB) sur l’ensemble de l’an 2025. C’est ce qui ressort du rapport semestriel de suivi de la situation économique de l’Algérie, rendu public, ce jeudi à 06h.

Ce taux de croissance annuel prévisionnel confirme la progression observée, lors du premier semestriel (4,1%) par rapport à l’an passé. La bonne nouvelle est que les secteurs hors-hydrocarbures, chevaux de bataille de l’État, ont enregistré une croissance significative d’un taux de 5,4%, selon le rapport. Citée dans un communiqué de la Banque mondiale, la représentante-résidente du Groupe de la Banque mondiale en Algérie, Cemile Hacibeyoglu Ceren, a commenté cette croissance : «Alors que l’Algérie renforce sa compétitivité dans un environnement mondial en mutation, le pays peut s’appuyer sur ses progrès récents pour avancer vers une croissance plus rapide, portée par le secteur privé, créatrice d’emplois de qualité et favorable à l’innovation. Des politiques claires et prévisibles, associées à des mesures qui encouragent l’investissement et l’innovation, peuvent soutenir les progrès accomplis et renforcer la compétitivité.»

La Banque mondiale annonce deux autres prévisions positives de nature à confirmer la croissance attendue pour 2025 : les projections du BM en matière de taux de croissance du PIB pour 2026 et 2027 sont de respectivement 3,5% et 3,3%. Autrement dit, l’économie algérienne continuera à croître. Lorsqu’on sait que le taux de croissance annuel de nombreux pays occidentaux est inférieur à 3%, on comprend l’importance de ces taux de croissance globalement constants. «L’allègement des pressions sur les prix et la performance soutenue des secteurs hors-hydrocarbures constituent des signaux encourageants.

Le maintien de ces avancées, grâce à la poursuite des réformes, peut soutenir une croissance plus vigoureuse, durable et diversifiée», a affirmé Daniel Prinz, économiste de la Banque mondiale pour l’Algérie. D’ailleurs, Daniel Prinz et Amel Henider, corédacteurs du rapport, ont expliqué, devant un panel de représentants des médias, la méthode utilisée pour la récolte des données et leur analyse.

Le rapport inclut les données sur les activités des hydrocarbures (production et exportation de pétrole et de gaz, prix à l’exportation), les activités hors-hydrocarbures, avec le volet demande (consommation, investissements) et le volet production (agriculture, industrie, services), le secteur extérieur (balance des paiements, flux du compte courant, taux de change, composantes des exportations et des importations), le secteur budgétaire (recettes et dépenses, déficit et financement, dette) et le secteur monétaire et financier (inflation, taux de change, masse monétaire, crédits à l’économie), en plus des perspectives et risques et d’une contribution analytique ciblée consacrée aux défis climatiques.

Le rapport note qu’au premier semestre 2025, l’économie a été résiliente, grâce à l’accélération de l’investissement. Ainsi, la consommation privée est restée robuste, alors que l’investissement a été dynamique, stimulant les importations. Durant la même période, la production de pétrole brut a progressé lentement suivant l’évolution des quotas, avec une augmentation de la consommation intérieure, stimulée par l’activité économique, ce qui a relativement réduit les volumes disponibles à l’exportation.

Les prix à l’exportation des hydrocarbures ont été en baisse, au premier semestre 2025, ce qui fait que les recettes des exportations d’hydrocarbures ont reculé de 5,3% par l’effet conjugué du recul des prix de pétrole dans un contexte de baisse de la demande mondiale et de la réduction du volume des exportations du gaz naturel liquéfié (GNL), dont le prix est supérieur à celui du gaz naturel exporté par gazoduc. Autre bonne nouvelle : l’inflation a poursuivi son ralentissement au mois de septembre 2025, notamment pour les prix des fruits et légumes et ceux des volailles, du fait de la bonne performance agricole, de la baisse des prix à l’importation et d’un taux de change globalement stable. Le rapport a cité un autre paramètre confirmant la dynamique d’investissement : l’accélération du crédit bancaire au premier semestre 2025 au moment même où la croissance de la masse salariale a ralenti.

Le taux directeur (taux d’intérêt de base de la Banque d’Algérie) a même été abaissé pour la première fois en cinq ans alors que les crédits au secteur privé ont augmenté de 10,4 % dans la même période. Se basant sur les données officielles fournies par le ministère des Finances et des organismes internationaux telle l’OPEP, le rapport semestriel de la Banque Mondiale prévoit que la dynamique hors-hydrocarbures restera solide en 2026 et 2027 grâce à une croissance attendue des secteurs hors-hydrocarbures et à un redressement progressif des recettes des hydrocarbures. Par ailleurs, le rapport inclut un focus, à titre de contribution, sur les défis climatiques, choix motivé, selon les deux économistes, par « l’impact des changements climatiques sur l’agriculture et les exportations des hydrocarbures ». « Avec la tendance mondiale à développer les énergies renouvelables, toute stratégie économique doit inclure le changement environnemental », insistent les deux experts.

Des politiques visant à renforcer une agriculture et une gestion de l’eau résilientes grâce à l’irrigation moderne, la réutilisation des eaux usées et des cultures résistantes, à protéger les ménages, entreprises et production en combinant assurance, appui agricole et dispositifs sociaux, à anticiper les risques climatiques croissants grâce aux données climatiques, aux systèmes d’alerte et à la protection des zones exposées et à adapter les infrastructures et le financement public en développant l’assurance-catastrophe et en intégrant les risques climatiques au budget.

Par ailleurs, le rapport recommande d’accélérer le développement des énergies vertes pour satisfaire les besoins nationaux, d’une part, et pour anticiper une baisse attendue, à moyen terme et à long terme, de la demande mondiale sur les énergies traditionnelles, vu que l’utilisation du pétrole et du gaz naturel va fortement baisser dans le monde d’ici à 2025.

Le rapport semestriel de la Banque Mondiale prévoit que la dynamique hors-hydrocarbures restera solide en 2026 et 2027 grâce à une croissance attendue des secteurs hors-hydrocarbures et à un redressement progressif des recettes des hydrocarbures.

«Alors que l’Algérie renforce sa compétitivité dans un environnement mondial en mutation, le pays peut s’appuyer sur ses progrès récents pour avancer vers une croissance plus rapide, portée par le secteur privé, créatrice d’emplois de qualité et favorable à l’innovation.»

F. A.

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