Décongestion du trafic routier de la capitale : Réhabiliter le transport collectif urbain

El Moudjahid
El Moudjahid



Le dernier Conseil des ministres a adopté deux projets de décrets exécutifs portant déclaration d’utilité publique, la réalisation d’une trémie à l’intersection de la RN 08, la RN 61 et le CW 59 aux Eucalyptus, et la réalisation du dédoublement du CW 133 sur un linéaire de 6,5 km, section située entre le CW 142 et le CW  233, y compris deux ouvrages d’art. Ces deux projets visent la décongestion du trafic routier de la capitale.

 
Le professeur Tahar Baouni, directeur de recherche «Ville, urbanisme et développement durable (VUDD)», à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger, part du constat que la problématique des transports et de la mobilité fait l’objet d’enjeux économiques, sociaux, spatiaux et environnementaux considérables et est source de conflits d’intérêts complexes.
Le chercheur note d'emblée que «la situation actuelle des transports urbains dans les villes ne fait pas exception et n’échappe pas par conséquent à cette règle, elle est en effet préoccupante, aggravée par la croissance urbaine galopante et l’incurie de la politique de gestion de l’espace. La conjonction de la croissance rapide des villes et les insuffisances de la planification urbaine, qui ne s’appuie pas sur un système de transport urbain cohérent, provoque non seulement des dysfonctionnements et des déséquilibres majeurs, avec une dégradation progressive, mais aussi une détérioration progressive du niveau de service des transports urbains en général, et celle des transports collectifs en particulier». Le directeur du laboratoire VUDD souligne qu'en axant ces dernières années le développement des infrastructures routières dans les villes, tels que les rocades, pénétrantes, dédoublement de voies, les responsables d’alors ont encouragé l’utilisation outrancière de la voiture et partiellement hypothéqué l’avenir des transports collectifs urbains. Or, la réorganisation du travail et de l’économie et l'urbanisation tous azimuts provoquent des bouleversements des modèles de gestion existants, s'ajoute à cela l’absence de données sur les déplacements, ce qui «rend difficile une réelle sur la planification des transports urbains dans une perspective de développement durable. Le développement et l’aménagement urbain, envisagés de manière durable, sont profondément dépendants du processus d’intégration des questions d’aménagement et de transport dans une même stratégie prospective». Le chercheur rappelle dans ce sillage les appels lancés par les institutions algériennes chargées de l’énergie et de l’environnement quant à l’optimisation de l’utilisation des carburants propres (GPL et GNC), par les transports routiers, dans le but de minimiser les impacts sur l’environnement. Sur la base de ses travaux de recherche, il propose des actions  ciblées  pour l’ensemble des agglomérations algériennes. «Ces actions se focalisent sur le rôle des Transports collectifs sur site propre (TCSP) dans les moyennes et grandes villes, marquées par un volume de déplacements sans cesse en augmentation, provoquant ainsi la saturation des réseaux de voirie et la pollution sonore et de l’air».

Rééquilibrer les modes de transport

Le Pr Baouni propose notamment d'intégrer les transports et l’aménagement du territoire et l'urbanisme dans une approche globale de développement durable. Il s'agit également de «repenser les transports et la mobilité urbaine dans un bassin de vie de la population». «La promotion de modes de transport collectif efficaces se pose comme alternative à la voiture individuelle dans les grandes et les petites villes, en améliorant la qualité de service».
L'autre action à envisager est de mettre en œuvre des mesures dissuasives quant à l’utilisation de la voiture individuelle à travers les restrictions d’accès, la limitation du stationnement dans les zones centrales attractives, l’augmentation de taxes. Opter pour «une politique réglementaire et tarifaire avec un équilibre des modes de transport dans le but d’inciter les usagers à utiliser le transport collectif, ainsi que l'usage des énergies renouvelables dans les transports» est une des solutions envisageables. Évidemment, la mobilisation de l'outil technologique dans la gestion de la mobilité urbaine ainsi que la bonne coordination et la coopération entre tous les niveaux des sphères de décision sont essentiels pour atteindre les objectifs du développement durable», estime le Pr Baouni.
La combinaison de tous les modes de transport dans une politique intermodale en parfaite cohérence avec les schémas de développement urbain devrait en principe satisfaire l’équilibre du développement durable dans ses principes, à savoir le social, l'environnement et l'économie.
Tahar Kaidi
 
 
Répartition des transactions par secteur d’activité

Voici la répartition, par secteur d'activités, des transactions effectuées durant l'année 2021, et leur évolution comparativement à 2020. (Source : GIE Monétique) :

Secteur Nombre de transactions / 2021 2020 Évolution

-Télécoms 6.993.135 4.210.284      66,10 %
-Transports 72.164   1.350    535,81 %
-Assurances 8.372 4.845    72,80 %
-Electricité/Eau 120.841 85.676    41,04 %
-Services administratifs 155.640 68.395   127,56 %
-Prestataires de service 457.726 213.175   114,72 %
-Vente de biens 13.468 235 5.631,06 %
-Nombre total des transactions 7.821.346 4.593.960     70,25 %
-Montant global 11.176.457.536 DA 5.423.727.075 DA  106,07 % 
 
 
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Boumerdès
Comment réduire les embouteillages
 
Le réseau routier de la wilaya de Boumerdès, a bénéficié, ces dernières années de projets importants visant son renforcement dans un objectif de désenclavement mais aussi pour rendre la circulation routière plus fluide en réduisant les embouteillages. L'un des plus importants projets inscrit, à cet effet, au profit de la wilaya est la voie d'évitement de la ville de Boumerdès en cours de réalisation et dont la mise en service est très attendue par les usagers de la route, en raison de son rôle dans la réduction des embouteillages dont souffre cette ville côtière.
Dotés d'une enveloppe financière de plus de six milliards de DA, les travaux de réalisation de ce projet ont atteint un taux de 70 % et sa livraison est prévue en août prochain, selon les délais fixés par le cahier des charges, a assuré, dans une déclaration à l'APS, le directeur local des travaux publics, Meziane Yahia.
Ce même responsable a souligné le rôle important que jouera cette voie, une fois réceptionnée et mise en service, dans l'amélioration de la circulation routière au niveau de la ville de Boumerdes qui enregistre un flux important de véhicules, notamment durant la saison estivale. Cette voie d'évitement d'une longueur totale de 15 km, comporte deux grands ouvrages d'art et 4 échangeurs principaux, dont les travaux sont en voie d'achèvement, a-t-on appris de même source. Elle permettra de relier les régions d'El Karma et Sghirat à la RN 24, en direction des villes de Cap Djinet et Dellys à l'Est, ainsi que la ville de Corso au nord et le CW 146 vers la ville de Tidjelabine à l'Est.
Ce projet très attendu par les habitants de Boumerdès et des wilayas voisines, contribuera d'une manière significative à l'élimination des embouteillages que vit la ville et à fluidifier la circulation automobile notamment durant la saison estivale période durant laquelle la ville reçoit un nombre important des vacanciers qui affluent vers ses plages. A sa réception, ce nouvel axe routier ouvrira de grandes perspectives pour la commune de Boumerdès et les localités environnantes, en termes d'amélioration de la circulation au niveau des différentes entrées du chef-lieu de wilaya, notamment dans sa partie Est. Il offrira, en effet, aux automobilistes la possibilité d'éviter la route actuelle reliant la ville de Boumerdès à la RN 5, via la commune de Tidjelabine connue pour ses embouteillages, tout au long de la semaine et qui perdurent depuis des années. Cette nouvelle voie qui va désenclaver la région qu'elle traverse, offrira également plusieurs autres possibilités pour les usagers de la route qui pourront ainsi prendre différentes directions, que ce soit vers la partie sud-est de Boumerdès ou vers les wilayas de Bouira, Tizi-Ouzou ou Alger.

160 km de nouvelles voies

Dans la même démarche visant à désenclaver différentes zones de Boumerdès, le réseau routier de la wilaya, a été renforcé entre 2020 et 2021 par la mise en service de quelque 160 km de nouvelles routes, entre routes nationales, chemin de wilaya et chemins communaux.
Ainsi, sur ces 160 km de nouvelles voies, 60 km sont de routes nationales, dont la réalisation a nécessité la mobilisation, au titre des programmes centralisés, d'une enveloppe de près de 600 millions de DA.
Parmi les projets réalisés dans ce cadre, le renforcement de la voie d'évitement autoroutière de la ville des Issers (Est de la wilaya), sur une distance de 12 km, sur deux voies, en plus d'une opération d'entretien et de réalisation de nouveaux tronçons routiers à travers le réseau de routes nationales en exploitation à travers la wilaya. Par ailleurs, ces deux dernières années ont été également marquées par la réalisation de 40 km de chemins de wilaya, pour un montant de 700 millions de dinars. Ces projets ont profité à 23 communes sur les 32 que compte la wilaya et ont porté, entre autres, sur la réalisation de nouvelles voies et la réhabilitation et l'entretien d'autres axes, ainsi que l'extension du réseau de chemins de wilaya pour réduire les embouteillages sur celles qui en souffrent.
Concernant les chemins communaux, une enveloppe de 880 millions de dinars a été mobilisée au profit de la wilaya, au titre de différents programmes, durant la même période (2020/2021) pour la réalisation de divers projets au profit des communes de Dellys, Afir, Ben Choud, Baghlia, Taourga, Sidi Daoud, Naciria et Ouled Moussa.
Ces projets s’ajoutent à ceux dont a également bénéficié Boumerdès au titre de différents programmes d'urgence visant à améliorer la circulation routière, tels que le projet de dédoublement de la RN 24 entre El Fouais, dans la ville de Boumerdès et l’entrée Est de cette même ville, sur une distance de 2,5 km, ainsi que le projet de dédoublement du CW 122 au niveau de Ouled Moussa. 
 
 

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