CREAD : L’impact sur le plan socio-économique

Ph : Louiza
Ph : Louiza

Réalisés durant le premier semestre de 2020 par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement, les études algériennes consacrées à l’impact socio-économique de la pandémie de Covid-19 seront relancées incessamment pour être actualisées, à la faveur des améliorations enregistrées sur le terrain, a déclaré, jeudi, le DG du CREAD, en marge des travaux d’une journée d’études organisée à l’École nationale d’administration (ENA). M. Moundir Lassassi, après avoir expliqué que l’objectif de cette rencontre scientifique est de disséminer les résultats de neuf études réalisées par le CREAD, au début de l’épidémie, a précisé qu’il est surtout question, à travers ces études, de mesurer l’impact de la COVID sous les différents aspects, à l’image de la mobilité pendant le confinement et le post-confinement, mais aussi des tendances de consommation, le niveau de vie, l’impact socio-économique, l’enseignement à distance, le tourisme, etc.
Le DG du CREAD a indiqué que «les principaux résultats de ces études ont montré que le cadrage institutionnel n’est pas alors tout à fait prêt, et ce eu égard au fait qu’on faisait alors face à une situation inédite, laquelle demande des actions dans l’urgence». Cela dit, poursuit le scientifique, «force est de constater qu'on observe actuellement, une nette amélioration dans toutes les institutions et autres établissements, d’où l’importance de relancer ces études afin de pouvoir évaluer l’état d’avancement de la situation». Citant, à titre d’exemple, l’enseignement à distance, le directeur du CREAD met en avant la mise en place de toute une batterie de mesures visant à améliorer le contenu et la qualité des cours. «En fait, les progrès ont touché de nombreux domaines. C’est pourquoi il est nécessaire à présent de mener d’autres enquêtes, pour apprécier cette amélioration», a soutenu le même responsable. Cette journée d’étude a été marquée par la présentation de communications, sachant que sur les 130 articles de chercheurs ayant été réceptionnés, 22 seulement ont été sélectionnés pour publication. Notons également que les résultats des 9 travaux de recherche ont été présentés, jeudi, en trois sessions successives ; la première était consacrée à l’impact de la pandémie sur les citoyens, la seconde a concerné l’impact sur le plan socio-économique avec un zoom sur l’adaptation des entreprises à cette crise sanitaire inédite et enfin la troisième session a porté sur «La propagation de la COVID, prévisions et tendances». Dans l’exposé intitulé «Pandémie COVID-19 en Algérie : Étude de post-confinement», le chercheur Idress Lahna s’est particulièrement intéressé à l’étude de «la perception algérienne à l’égard du danger lié à la propagation de la COVID-19, ainsi que son comportement au lendemain du confinement en termes de respect des mesures barrières et de la mobilité». L’étude a conclu à «un changement de comportement de la population après plusieurs mois de crise sanitaire, eu égard à moult facteurs. Ainsi, une personne ayant eu une forme légère de la maladie reverra la perception du danger à la baisse, contrairement à celle ayant développé une forme sévère qui la reverra à la hausse».
L’autre étude ayant particulièrement attiré notre attention est celle relative à l’enseignement à distance. La communication du chercheur Chamseddine Tidjani relève d’emblée que «93% des étudiants ont indiqué avoir eu accès à internet». Toutefois, et «malgré des conditions acceptables, des problèmes de compréhension et de suivi des cours ont été enregistrés, lors de cette expérience d’enseignement à distance lancée en 2020». Et d’ajouter que «moins de 20% des étudiants sondés avaient suivi les cours proposés à distance de façon continue», sachant qu’il s’agit d’une «expérience ayant constitué une première pour 60% des enseignants interrogés». Aussi, et lors des sondages, «42% des étudiants et 47% des enseignants ont estimé que «l’enseignement à distance exige un travail plus dense que l’enseignement à l’université».
Quant aux moyens utilisés pour étudier à distance, notamment via la plateforme «Moodle», 70% des professeurs et des étudiants ont eu recours à un Smartphone, alors que 15% d’entre eux ont utilisé des tablettes.
Soraya Guemmouri

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