
Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, a appelé, hier, les pouvoirs publics à renforcer le partenariat économique avec l’Italie.
Fraîchement revenu d’une visite de travail dans ce pays, M. Boulenouar , qui était à la tête d’une délégation de représentants de son organisation, a mis en avant tous les bénéfices que les deux pays auraient à engranger, si les initiatives se libéraient. Lors d’une rencontre avec la presse, au siège de son association situé à la Safex, M. Boulenouar expliqué que cette visite a été initiée dans le cadre d’une invitation de la Chambre italienne de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers d’artisanat, et également de l’organisme «World Trade Center», qui s’occupe de la promotion des relations commerciales de 80 pays à travers le monde.
Pour sa part, l’ANCA dispose d’une douzaine de représentations à l’étranger, dont l’Italie, où son bureau est très actif, grâce au rôle prépondérant de Mme Souhila Hadef. Évoquant l’importance de l’Italie en tant qu’acteur économique majeur en Europe et dans le bassin méditerranée, M. Boulenouar a rappelé le fait que ce pays est le 2e client de l’Algérie et son 3e fournisseur, venant directement après la Chine et la France. «Bon an, mal an, la valeur annuelle de nos échanges oscille entre 8 et 9 milliards de dollars. C’est dire l’importance de ce grand partenaire», dit-il, indiquant avoir visité les deux plus importants ports de ce pays, à savoir Genova et Trieste, qui traitent annuellement plus de 150 millions de tonnes de marchandises. «J’ai rencontré les directeurs de ces deux ports qui ont indiqué tous les deux vouloir initier un partenariat dans ce domaine en proposant à leurs partenaires algériens des tarifs préférentiels afin de leur permettre de faire transiter leurs marchandises vers les Balkans et les pays d’Asie mineure», ajoute-t-il.
Idem pour des responsables de grandes firmes internationales rencontrés et qui ont tous émis le souhait de travailler avec l’Algérie et de venir y investir, a également précisé notre interlocuteur qui a mis en avant le fait que les Italiens ont «de tout temps» été de très bons partenaires économiques et commerciaux de l’Algérie. «Aussi, notre rôle est de faire en sorte de relier ces deux parties, surtout depuis que le Président Tebboune a exhorté les organisations professionnelles à multiplier les initiatives pour engranger des devises au pays», dit-il.
Le renforcement des opportunités d’investissement est d’autant plus bénéfique que les deux pays partagent des relations politiques d’excellence, rappelle Boulenouar. «Nos relations bilatérales sont très bonnes ; en plus, l’Algérie offre des avantages indéniables et qui ont énormément intéressé les hommes d’affaires de ce pays.» De ce fait, il a été convenu d’organiser des rencontres avec les pouvoirs publics algériens et les partenaires privés, lors de la prochaine visite de la délégation italienne qui devrait intervenir au cours du premier trimestre 2022, annonce le président de l’ANCA. Une délégation composée de 120 à 150 hommes d’affaires.
Première foire de la production algérienne en Italie, l’année prochaine
Pour ce qui est des secteurs d’activité concernés, M. Boulenouar cite, pêle-mêle, le transport, l’environnement, le traitement des déchets, le tourisme, l’agriculture, l’industrie agroalimentaire, les textiles... «Notre pays regorge de potentialités, et l’Italie dispose d’un savoir-faire et d’une haute technicité dont elle pourrait faire bénéficier nos entreprises», explique-t-il. Parmi les autres accords conclus, lors de cette visite, M. Boulenouar annonce la tenue prochaine de la première foire de la production algérienne, qui devrait se dérouler l’année prochaine en Italie, et la création d’une instance regroupant les hommes d’affaires des deux pays, afin d’examiner les opportunités de rapprochement vers les pays dont ils sont limitrophes. Soit aider l’Italie à se rapprocher des pays africains voisins de l’Algérie, et aider l’Algérie à se rapprocher des pays européens voisins de l’Italie. «Comme vous voyez, les opportunités sont multiples, c’est pour cela que nous avons décidé d’effectuer des visites bilatérales régulières», dit-il. Par ailleurs, M. Boulenouar indique que son association a pris l’initiative de répertorier les opportunités d’exportation dans tous les secteurs, en partenariat avec les opérateurs économiques et de les remettre aux départements concernés. «Nous devons participer à l’effort de réduction de la facture d’importation, qui demeure importante. Les orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en la matière, sont déjà très incitatives. Chacun doit y mettre du sien». Ne s’arrêtant pas en aussi bon chemin, l’ANCA escompte également servir d’intermédiaire entre les producteurs et les exportateurs, pour les aider à placer le produit algérien sur les marchés africain et européen, et cela afin de contribuer à la diversification de l’économie nationale. M. Boulenouar a rappelé qu’il existe actuellement plus de 3.500 importateurs, dont bon nombre pourraient passer à l’exportation. «L’idéal ce serait de permettre à l’Algérie de réduire sa facture d’importation annuelle de 2 à 3 milliards de dollars. Ce n’est pas beaucoup, mais ce serait déjà un premier pas dans l’implication du secteur privé dans l’effort national», a-t-il conclu. Renforcer le partenariat avec les Italiens serait donc, pour l’ANCA, une opportunité indéniable.
Amel Zemouri