Dans un contexte mondial marqué par la mutation rapide des échanges commerciaux et l’avènement du tout-numérique, l’Algérie réaffirme sa volonté inébranlable de protéger son économie et ses consommateurs. C’est sous le thème «Propriété intellectuelle & souveraineté numérique : enjeux de la lutte contre la contrefaçon», que s’ouvre, aujourd’hui à Alger, la 8e édition du Colloque international sur la lutte contre la contrefaçon. Organisé par le World Trade Center Alger (WTCA), en partenariat avec le cabinet Alconsi, cet événement rassemble, le temps d’une journée, les acteurs clés de l’écosystème économique, représentants du ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, experts internationaux et juristes spécialisés.
L’objectif de cette rencontre est de dresser un état des lieux sans concession et élaborer des mécanismes de riposte face à un fléau qui menace non seulement la santé publique et la sécurité, mais aussi la souveraineté économique de l’État. La contrefaçon n’est plus ce phénomène artisanal d’autrefois. Elle est devenue une industrie parallèle souterraine, une saignée pour le Trésor public et une véritable concurrence déloyale qui étouffe l’entreprise nationale productrice. En Algérie, comme l’ont souligné les organisateurs, cette menace touche les secteurs vitaux. Du médicament contrefait, mettant en péril la vie des citoyens, aux pièces de rechange automobiles non conformes, provoque de nombreux accidents, jusqu’aux logiciels et contenus numériques piratés, aucun domaine n’est épargné. Cette 8e édition intervient à un moment charnière, où l’Algérie accélère sa transformation numérique.
La mondialisation et la numérisation, si elles offrent des opportunités de croissance, ont également ouvert la voie à de nouveaux circuits de distribution illicites. Les plateformes en ligne et les réseaux sociaux sont devenus, bien souvent, des déversoirs de produits contrefaits, fragilisant la confiance des consommateurs et sapant les fondements de la propriété intellectuelle. Le choix du thème de cette année n’est pas fortuit. Lier la propriété intellectuelle à la souveraineté numérique traduit une prise de conscience des pouvoirs publics et des experts : la bataille contre la contrefaçon se gagne désormais sur le terrain technologique. Face à l’ingéniosité des contrefacteurs, la réponse doit être technique et coordonnée. Les débats de ce colloque mettent ainsi l’accent sur la nécessité impérieuse de renforcer la coopération internationale. L’événement offre un cadre d’analyse pertinent sur l’impact du numérique, non plus comme une menace, mais comme une solution.
M. M.
