
Alors que l’Algérie traverse une période estivale marquée par des vagues de chaleur intenses, un fait notable retient l’attention des consommateurs comme des observateurs économiques : les prix des climatiseurs sont restés stables, voire en baisse malgré une demande accrue. Cette évolution, loin d’être le fruit du hasard, résulte d’une stratégie méthodique menée par le ministère du Commerce et de la Régulation du marché sous la houlette de Tayeb Zitouni.
Dès le mois d’avril, le département ministériel a enclenché un dispositif d’anticipation inédit pour contenir les effets de la spéculation saisonnière, traditionnellement exacerbée à l’approche de l’été. Une série de concertations a ainsi été engagée avec les industriels, importateurs et distributeurs, dans l’objectif d’assurer la disponibilité des appareils de climatisation sur l’ensemble du territoire et de garantir des prix soutenables pour les ménages.
Concertation, surveillance et concurrence : une synergie efficace
La démarche du ministère repose sur trois piliers : la planification en amont, la régulation active et la transparence. D’un côté, la mise en œuvre d’une feuille de route claire a permis d’anticiper les besoins du marché, d’ajuster les stocks et de fluidifier les circuits logistiques. De l’autre, les services de contrôle ont été renforcés pour surveiller rigoureusement les prix affichés, repérer les pratiques abusives et rassurer les consommateurs.
Résultat : une offre abondante, diversifiée et concurrentielle. Sur le terrain, les observateurs relèvent une baisse des prix pouvant atteindre 15% sur certains modèles par rapport à l’année précédente. Cette tendance s’explique par la montée en puissance des marques locales, la rationalisation des importations et la pression concurrentielle accrue qui pousse les acteurs à proposer des promotions attractives, notamment durant la Foire internationale d’Alger 2025.
Au-delà du cas des climatiseurs, cette gestion exemplaire illustre une inflexion stratégique dans la politique commerciale du pays. Elle témoigne d’un passage d’une logique réactive à une culture de l’anticipation, de la coordination sectorielle et de la régulation proactive.
Le ministère du Commerce n’agit plus en simple arbitre des conflits de marché, mais en stratège économique, capable de fédérer les acteurs autour d’une vision partagée. Cette dynamique s’inscrit dans un cadre plus large de transformation de l’appareil économique national, où la protection du pouvoir d’achat ne repose plus uniquement sur des subventions, mais aussi sur une gouvernance intelligente des filières.
L’exemple du marché des climatiseurs en 2025 démontre qu’une régulation bien pensée peut produire des effets concrets sur le quotidien des citoyens. En alliant concertation, contrôle et ouverture à la concurrence, l’État algérien parvient à stabiliser un secteur hautement saisonnier, tout en renforçant la confiance des consommateurs et la crédibilité des institutions.
Ce succès constitue une base solide pour étendre cette méthode à d’autres segments sensibles, tels que l’électroménager, les fournitures scolaires ou les produits alimentaires stratégiques. À l’heure où les défis climatiques et économiques s’entrelacent, l’anticipation devient non seulement un outil de régulation, mais une exigence de gouvernance.