Cap sur le Développement des régions frontalières algéro-tunisiennes : Le sens d’une fraternité historique
Le président de la République accorde un intérêt particulier à ces régions
Dans une allocution, à l'ouverture des travaux de la 1re session de la Commission bilatérale de promotion et de développement des régions frontalières algéro-tunisiennes, coprésidés avec son homologue tunisien, Kamel Feki, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, a mis en avant l’importance de la sécurisation des zones frontalières communes, «par l’intensification de la concertation et la coordination sécuritaires, pour faire face aux nouveaux défis sécuritaires, à leur tête la migration clandestine».
Cela conformément à l’accord de coopération sécuritaire signé entre les deux pays en 2017, qui prévoit la création d’une commission de suivi des questions sécuritaires communes, rappelle le ministre. L’ouverture des travaux a été coprésidée par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, et son homologue tunisien, Kamel Feki, en présence de l’ambassadeur de Tunisie, du DGSN, Ali Badaoui, du DGPC, Boualem Boughlaf, ainsi que du délégué national aux risques majeurs, Abdelhamid Afra.
Dans son allocution, M. Merad a appelé les walis des régions frontalières des deux pays «à accorder une grande importance à l’examen de la mise en œuvre d’une série d’axes dans le cadre d’une feuille de route pratique». En ce sens, le ministre a défini cinq axes. Il s’agit, notamment, du «renforcement des postes frontaliers, pour devenir des pôles de développement». M. Merad a précisé, dans ce cadre, que «l’Algérie partage le plus grand nombre de postes frontaliers avec la Tunisie, qui revêtent une importance, notamment, en matière de circulation des personnes et des échanges commerciaux, d’où l’impératif de la renforcer pour l’adapter aux défis de développement des deux pays».
Les futurs pôles de développement
En outre, le ministre a plaidé pour la mise en place d’une stratégie commune au niveau local, pour faire face aux risques majeurs. Il a souligné que les défis liés au changement climatique et les feux de forêt nous interpellent pour une coordination permanente, afin de trouver des solutions et mesures pratiques pour protéger les habitants de ces régions, ainsi que le couvert végétal et forestier. Il a salué la dernière rencontre entre les Protections civiles algérienne et tunisienne qui a été sanctionnée par la nécessité de la coordination dans la lutte contre les feux de forêt, notamment au niveau des wilayas situées sur la bande frontalière, et la mise en place de mécanismes qui assurent la rapidité d’intervention des unités de la PC. Le troisième axe consiste en l’aménagement des régions frontalières communes, pour qu’elles soient plus attractives à l’investissement.
En ce sens, M. Merad a appelé les deux parties à «l’élaboration d’études communes sur l’aménagement de ces régions selon la spécificité de chaque région et la présentation de solutions pratiques pour son développement à court terme». En outre, le ministre a évoqué le développement durable entre les secteurs vitaux, à l’instar de la santé, de l’agriculture et du tourisme. Il a mis l’accent surl’importance du rôle de la prévention, à la lumière des nouveautés dans le domaine de la Santé, notamment avec l’apparition de nouvelles épidémies qui menacent la santé publique, d’où la nécessité de la mobilisation pour y faire face. M. Merad a souligné que «l’extrême nécessité de la coopération dans le domaine phytosanitaire et la santé animale au niveau des régions frontalières communes, d’où l’importance de la coopération durable et totale entre les deux parties», soutient-il. Aussi, le ministre a insisté sur «la promotion de la coopération dans le domaine du tourisme, à travers l’échange des expériences au niveau des wilayas frontalières».
La visite de Tebboune à Tunis en 2021
Dans ce cadre, M. Merad a indiqué que la 1re session de la commission bilatérale de développement et de promotion des régions frontalières, créée au mois d’octobre dernier, «revêt un caractère stratégique pour les deux pays. Elle constitue aussi un cadre efficace visant la création d’un partenariat et l’exploitation optimale des moyens disponibles au niveau de ces régions».
Ce pas est «un prolongement de la coopération fructueuse à tous les niveaux, en concrétisation de la volonté commune du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et son frère le Président tunisien M. Kaïs Saïed, qui œuvrent pour la promotion de la coopération bilatérale, notamment suite à la dernière visite effectuée par le chef de l’État en Tunisie, en décembre 2021».
Aussi, cette rencontre intervient à la veille de la commémoration de l’anniversaire des évènements de Sakiet Sidi-Youcef, le 8 février, un véritable témoin qui traduit la profondeur des relations bilatérales inspirées de l’histoire héroïque commune entre deux peuples frères».
Le ministre de l’Intérieur a assuré, à l’occasion , que le président de la République accorde un intérêt particulier au développement des régions frontalières, par la mise en place de différents programmes de développement et l’amélioration du cadre de vie de ses habitants d’une manière permettant la réduction des disparités et la correction des déséquilibres enregistrés. «Le gouvernement a procédé, dans le cadre du Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT), à l’élaboration de plusieurs études et programmes liés au développement des régions frontalières, dans un cadre de concertation large avec les différents partenaires et acteurs au niveau central et local.»
Dans ce cadre, M. Merad a appelé les walis à l’élaboration de projets réalisables, dans le cadre d’une approche commune et équilibrée, conformément aux recommandations de la réunion des walis des régions frontalières, tenue en 2018 à Tunis, ayant déterminé les objectifs de la coopération commune au niveau local. À l’occasion, le ministre a salué le projet d’étude sur le développement et la promotion des échanges commerciaux entre les wilayas d’El- Tarf (Algérie) et de Djendouba (Tunisie), qui constituera un modèle à généraliser aux wilayas frontalières de l’Est pour l’intérêt général.
Enfin, le ministre a souligné «l’importance de sortir avec des recommandations pratiques, réalisables sur le terrain, et tenant compte, en premier lieu, des besoins et aspirations des populations de ces régions, et de tout ce qui est à même de booster leur développement socio-économique».
Le ministre Tunisien de l’Intérieur : «La sécurité de la Tunisie est celle de l’Algérie»
Dans son allocution, le ministre tunisien de l’Intérieur, Kamel Feki, a mis en avant la coordination sécuritaire fructueuse entre les services de sécurité des deux pays, au niveau de la bande frontalière commune. «La situation régionale et internationale impose plus de vigilance et de coordination aux niveaux central et régional, pour lutter contre ces fléaux».
Il a mis l’accent, en ce sens, sur le rôle central et important des jeunes des régions frontalières dans l’appui des efforts des institutions militaires et policières dans la lutte antiterroriste, tout en plaidant pour «une approche globale basée essentiellement sur l’amélioration du cadre de vie des habitants des régions frontaliers et la création des postes d’emploi, ce qui nécessite la mise en place d’une stratégie commune pour le développement de ces régions, selon la spécificité de chaque région».
Les régions frontalières, première ligne face aux menaces
Le ministre a souligné l’engagement des Présidents des deux pays à hisser les relations bilatérales à de plus hauts niveaux dans l’intérêt commun des pays. Il a rappelé, à l’occasion, «la coordination positive des rencontres bilatérales, à travers les mécanismes de coopération fraternelle, dans le cadre de la commission commune algéro-tunisienne qui s’est tenue les 2 et 4 octobre dernier en Algérie». «Cette réunion a été sanctionnée par des recommandations qui traduisent la volonté commune à promouvoir la coopération bilatérale, par l’élargissement des domaines de coopération et la prospection des nouveaux domaines», dit-il. Il a rappelé la signature avec son homologue algérien d’un mémorandum d’entente concernant la création d’une commission bilatérale pour la promotion des régions frontalières entre la Tunisie et l’Algérie, «afin d’impulser un nouveau souffle et constitue un cadre référentiel pour l’élaboration des programmes et projets raisonnables qui visent l’amélioration du cadre de vie dans ces régions, ainsi que la conjugaison des efforts pour la consolidation de la coopération pour relever les défis communs», affirme-t-il. Il a évoqué le projet d’étude pour le développement économique et la promotion des échanges commerciaux frontaliers financé par AFTIAS, tout en saluant cette nouvelle orientation, appelant à la généralisation de ces projets dans l’intérêt commun.
La commission, «plus que nécessaire pour relever les défis sécuritaires transfrontaliers»
M. Feki aspire que cette rencontre «soit un nouveau cadre pour approfondir la concertation entre les walis sur les programmes et les projets qui visent à améliorer et à consolider les services au profit des peuples des deux pays dans les régions frontalières». Outre le lancement d’une dynamique de développement à même de consolider la sécurité et la stabilité, et l’appui des efforts dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, soutient-il.
La session sera sanctionnée par «une feuille de route» :
Une approche commune de développement
Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a indiqué, hier, que «le développement des régions frontalières algéro-tunisiennes est un objectif stratégique», à même de renforcer le développement économique et de relancer les projets vitaux au niveau de ces régions. Il s’agit de «la concrétisation des résultats de la visite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en Tunisie, en décembre 2021, couronnée par la Déclaration de Carthage».
Mohamed Meziane a affirmé que cette rencontre va permettre d’évoquer les opportunités de concrétisation de projets communs dans les deux régions frontalières et définir les priorités des projets réalisables. «Les priorités seront définies dans le cadre d’une étude par le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (CENEAP)et un bureau d’études tunisien», dit-il.
Le Gouverneur de Djendouba : «Les projets d’une coopération fructueuse»
Samir Koukaa souligné que cette réunion s’inscrit dans le cadre de la mobilisation à travers des projets de développement pour l’amélioration du cadre de vie des habitants des régions frontalières. «Cela s’inscrit en droite ligne avec la volonté politique des dirigeants des deux pays. On œuvre à traduire la coopération fructueuse en projets de développement pour un intérêt socioéconomique».
Le Wali de Tébessa : «La Tunisie est un portail commercial vers le Moyen-Orient et l’Europe»
Saïd Khelil a fait savoir que la wilaya de Tébessa partage avec la Tunisie une frontière de 297 km de long, et 10 communes et 4 passages frontaliers dans les régions frontalières. «Les allocutions des ministres de l’Intérieur des deux pays constituent une feuille de route pour les walis des régions frontalières à travers un plan d’action commun. La Tunisie est considérée en tant que portail commercial vers le Moyen-Orient et l’Europe», soutient-il.
«Ne rougissez pas de vouloir la Lune. Il nous la faut !» Cette phrase trouve tout son sens dans les 265.000 km de fibre optique réalisés par l’Algérie, une distance qui se rapproche de celle qui nous sépare de la Lune.