Bordj Bou-Arréridj : Quand l’histoire est écrite par des plumes algériennes

De notre correspondant Fouad Daoud

La bibliothèque principale de Bordj Bou-Arréridj a abrité une importante table ronde historique consacrée à l’enregistrement du patrimoine historique par des plumes algériennes organisée par la direction des moudjahidine de la wilaya. Elle a été animée par des chercheurs des universités de Bordj Bou-Arréridj, Sétif et M’sila. Elle a pris comme modèle l’œuvre de l’historien Yahia Bouaziz, natif de la région, qui a laissé derrière lui une trentaine d’ouvrages, une centaine d’articles et un millier de conférences. Acteur de l’histoire, puisqu’il a été moudjahid, enseignant, universitaire et fondateur de l’association des historiens algériens, il a exercé également d’autres activités pour, à la fois, défendre la cause algérienne et présenter les événements qui l’ont marqué. Selon les chercheurs qui se sont relayés à la tribune, l’historien fait partie de la seconde génération de professionnels du secteur qui ont pris à cœur de relater les faits qui ont jalonné le pays et répondre aux mensonges colportés par les colonisateurs. Tout comme Belkacem Saadallah et bien d’autres chercheurs, cette génération diffère de la première qui s’est adonné à cet exercice à l’image de Mobarek El Mili, Abderrahmane Djilali et Ahmad Toufik Madani par le fait qu’elle ait fait des études en la matière. Cela lui a permis de produire des ouvrages méthodiques et documentés de grande valeur historique. L’œuvre de Yahia Bouaziz qui se distingue par sa quantité va de l’histoire locale à celle des anciennes époques indiquent les chercheurs. C’est ainsi que l’homme qui a écrit sur l’histoire générale de l’Algérie s’est intéressé à celle de son village natal Djaafra et d’Oran où il a vécu après l’indépendance et même de Tlemcen qui l’a impressionné par ses nombreux vestiges. La table ronde, qui a constitué un hommage pour l’historien mort il y a 15 ans, a permis de rendre hommage aux moudjahidine de la région qui ont pris la décision de rédiger leurs mémoires. Une quinzaine d’entre eux a fait cette expérience intéressante comme l’ont jugé les historiens présents qui ont salué également la contribution de la direction du secteur qui a enregistré des milliers d’heures de témoignages de leurs compagnons d’armes. Ces témoignages devront faciliter l’écriture de l’histoire et restituer la mémoire nationale ont-ils expliqué. A cette occasion les moudjahidine qui ont pris cette initiative et la famille de l’historien ont été honorés.

F. D.

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