Bilan d’un mois de saison estivale : Réussir le pari des vacances sereines

La saison estivale 2025 va bientôt boucler son premier mois. Si la chaleur et le farniente sont au rendez-vous, les autorités le sont aussi, afin de réguler toutes les actions et les aspects liés à la gestion de cette saison particulière, à travers des dispositifs coordonnés et efficaces dans tous les secteurs concernés.

Qui dit saison estivale, dit automatiquement baignades. Avec un littoral de plus de 1.400 km, l’Algérie offre de multiples possibilités pour les amoureux de la mer, entre plages sablonneuses, plages de rochers, plages de galets, plages artificielles, criques, îles et îlots. Pour cette année, 461 plages sont autorisées à la baignade et bénéficient du dispositif de surveillance de la Protection civile, contre 447 l’an passé, avec, entre autres, 58 plages autorisées à Alger, 54 à Mostaganem et 50 à Tipasa. Pour assurer la protection des biens et des personnes dans les wilayas côtières, surtout que, vacances et chaleur aidant, des familles entières sortent et restent dehors jusqu’à des heures tardives, le Commandement de la Gendarmerie nationale a lancé le «Plan Dauphin», tandis que la Direction générale de la Sûreté nationale a mis en œuvre le «Plan Bleu», soit deux dispositifs sécuritaires complémentaires destinés à encadrer les activités estivales avec la sécurité indispensable à leur réussite. De son côté, la Direction générale de la Protection civile a mobilisé 11.531 pour assurer la surveillance dans plages contre les différents risques. Malheureusement, des décès par noyade sont à déplorer, du fait de baignades dans des plages non autorisées ou en dehors des horaires de surveillance ou encore de baignades dangereuses interdites (mer agitée). Ceux qui n’ont pas la possibilité d’aller à la mer ont une solution alternative : la piscine. Pratiquement toutes les wilayas d’Algérie, y compris les wilayas du littoral, possèdent au moins une piscine publique, sans compter les piscines privées, les piscines des hôtels et les parcs aquatiques, de plus en plus nombreux à travers le pays. Ces dernières années, des efforts sont déployés par l’État et les collectivités locales en particulier, pour qu’il y ait au moins une piscine publique dans chaque daïra, avec l’objectif qu’il y en ait au moins une dans chaque commune. Certaines piscines publiques restent ouvertes jusqu’à tard le soir, afin de satisfaire une demande croissante, surtout en période de canicule. 

Une flotte aérienne de 28 appareils pour lutter contre les feux de forêt

En parlant de canicule, il est utile d’évoquer la mise en œuvre du plan de prévention et de lutte contre les feux de forêt. Tirant les leçons des étés passés, les autorités ont mis sur pied un plan coordonné, impliquant différents départements ministériels et services concernés (Intérieur, Défense nationale, Agriculture, Santé, Environnement, Conservation des forêts, Protection civile… , qui a été mis en application, à titre préventif, avant même le lancement de la saison estivale. Un dispositif de veille a été mis en place, en impliquant les collectivités locales et les particuliers, avec également utilisation de drones et de caméras de surveillance. Par ailleurs, et en plus de 704 fourgons d’incendie et engins d’intervention, des moyens aériens sont mobilisés : 6 hélicoptères d’intervention MI-26 et 2 avions amphibie Be-200 de l’Armée nationale populaire (ANP), 6 hélicoptères d’évacuation AW139 et 2 avions de prospection et de reconnaissance Zlin du Groupement aérien de la Protection civile (GAPC) et 12 monomoteurs bombardiers d’eau AT-802 loués par la compagnie Tassili Travail Aérien, soit 28 appareils en tout. Il s’agit de la flotte aérienne la plus étoffée jamais constituée en Algérie pour la lutte contre les feux de forêt. À ce jour, de rares départs de feux de forêt ou d’incendie touchant des champs agricoles ont été signalés, en particulier les jours de très fortes chaleurs, tous vite maîtrisés, grâce à l’efficacité du plan mis en place, ce qui fait que les dégâts ont été très limités.

Sus à la nourriture avariée et aux augmentations intempestives !

On ne peut parler des chaleurs estivales sans évoquer les risques d’intoxication alimentaire. Cette année, le contrôle des conditions de stockage et de conservation des aliments a été particulièrement renforcé dans toutes les wilayas. Des «descentes» impromptues de contrôleurs, parfois accompagnés de forces de l’ordre, se sont multipliées dans des commerces et lieux de restauration, mettant à nu des violations flagrantes des règles sanitaires, avec, notamment, la découverte de nourriture avariée, constats, photos et procès-verbaux à l’appui. Une mesure importante a d’ailleurs été prise au niveau national : l’interdiction d’une pratique apparue ces dernières années consistant à envelopper des quarts ou des moitiés de pastèque avec du film alimentaire (pellicule en matière plastique). En effet, alors que cette pratique a pour objectif, d’une part, de permettre au client de voir la couleur et la qualité de la pastèque, et, d’autre part, de vendre des parts réduites à ceux qui ne sont pas intéressés par l’achat d’une pastèque entière, elle présente un gros risque sanitaire, car le film alimentaire, au contact du soleil, dégage de fines particules chimiques nuisibles sur la surface adhérente, d’où le risque d’intoxication alimentaire ou, pire, d’ingestion de substances cancérigènes. Dans un cadre plus général, un décret interministériel, fixant les conditions particulières d’hygiène et de salubrité applicables dans les établissements de restauration, vient d’être publié dans le dernier numéro du Journal officiel, signe que l’État est décidé à protéger le consommateur contre les risques de nuisance alimentaire. En sus de contrôler l’hygiène alimentaire, l’État veille également au respect des prix des produits de large consommation. Alors que la saison estivale connaît, traditionnellement, une augmentation de la consommation des eaux minérales et de source du fait des fortes chaleurs, certains producteurs et, surtout, de nombreux grossistes en profitent, pour augmenter les prix de certaines marques, alors même que les coûts de production n’ont pas connu de hausse. Le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a justement donné des instructions, pour mettre un terme à ces augmentations intempestives, ainsi qu’à celles concernant la viande rouge, le café, les pommes et les bananes.

Colonies de vacances et «pèlerinage» au bled

La saison estivale, c’est aussi les mémorables excursions et colonies de vacances pour les enfants. Cette année, les conditions et critères d’encadrement des enfants vacanciers ont été durcis pour ne pas revivre le drame de l’année dernière, lorsque cinq enfants venus en excursion d’Aïn Boussif (Médéa) se sont noyés à la plage des Sablettes, victimes d’un encadrement défaillant. Par ailleurs, une belle tradition est perpétuée cette année, avec l’organisation de colonies de vacances sur le littoral en faveur d’enfants du grand Sud algérien, tous contents de découvrir les joies et délices de la mer. Une nouvelle tradition s’installe petit à petit : la venue, en Algérie, d’enfants issus de l’émigration pour se ressourcer dans le pays de leurs ancêtres. Cette année encore, ils sont plus d’un millier à être regroupés un peu partout, plus particulièrement sur la côte, pour (re)découvrir l’Algérie et ne jamais en être déracinés. Au vu du succès croissant de l’opération, ils seront probablement plus nombreux l’été prochain. Si des enfants issus de l’émigration viennent en Algérie, que dire alors des adultes ! Suivant un rituel presque séculaire, des centaines de milliers d’Algériens et de binationaux installés à l’étranger (parler de million(s) ne serait pas non plus exagéré) effectuent ou vont effectuer leur «pèlerinage» annuel au bled, qui pour rendre visite à sa famille, qui pour se ressourcer, qui pour se replonger dans des souvenirs et qui pour tout simplement découvrir la terre de ses aïeux. Les plus hautes autorités du pays, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en premier lieu, accordent une importance particulière à la qualité de l’accueil de la diaspora algérienne. Lors du Conseil des ministres du 15 juin dernier, soit à une semaine du lancement officiel de la saison estivale, le président de la République avait insisté sur l’importance de prendre toutes les mesures et dispositions adéquates, pour assurer une meilleure prise en charge et fournir des prestations utiles aux membres de la communauté nationale porteurs de passeports algériens dans les ports et les aéroports tout au long de l’été, et ce en adoptant toutes les facilités possibles pour simplifier leur entrée au pays. Un ensemble d’actions coordonnées sont ainsi menées, en cette saison estivale, pour encadrer et sécuriser les activités spécifiques à cette saison, tout en protégeant le citoyen contre ses effets néfastes. On n’en est qu’au tiers de cette période particulière, et la persévérance doit être de mise. Comme quoi, les citoyens sont en vacances, mais l’État ne l’est pas. Il reste néanmoins, aux entreprises, organismes et autorités concernées, à améliorer davantage la distribution de l’eau potable, en coordination avec les collectivités locales, surtout que l’État n’a pas lésiné sur les moyens dans la construction de stations de dessalement de l’eau de mer, la retenue des eaux pluviales et le forage de puits artésiens.

F. A.

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