
Mokrane Aït Ouarabi
Par son discours sur l’état de la nation, qu’il a prononcé dimanche devant les deux chambres du Parlement réunies, le président de la République a démontré son fort attachement au principe de clarté et de sincérité dans la gestion des affaires publiques.
Une règle qu’il s’est imposé dès son arrivée à la tête de l’État, en décembre 2019, en tenant informé les Algériens de la situation du pays, de son présent et de son futur, à travers ses allocutions régulières, ses interventions télévisées et ses réponses directes aux préoccupations des citoyens. D’ailleurs, dès son investiture pour le premier mandat, il a établi une rencontre périodique avec les médias, lors de laquelle il répond, sans détour, à toutes les questions des représentants de la presse nationale. En se pliant à cet exercice institutionnel pour la deuxième fois consécutive depuis qu’il l’a instauré, en 2023, le Président cherche à consolider cette nouvelle approche de transparence et à renforcer les liens de communication qu’il a avec le peuple. Le choix de s’adresser aux élus du peuple, pour faire le point sur la situation politique, économique et sociale du pays, n’est pas fortuit.
C’est une démarche mûrement réfléchie qui reflète sa volonté de raffermir la confiance entre l’État et le peuple, en abordant les défis socio-économiques et politiques du pays de manière ouverte. Cette nouvelle tradition institutionnelle vise aussi, comme il a tenu à le préciser, à consacrer la bonne gouvernance, et à raviver et à renforcer le fait d’être au service de l’opinion publique, des citoyens et de la patrie. À travers les parlementaires qui incarnent le pouvoir législatif et qui portent les espoirs, mais aussi les préoccupations des citoyens, le chef de l’État s’est adressé au peuple, pour lui rendre compte de tout ce qu’il a accompli durant son précédent quinquennat, tout en présentant les perspectives pour les années à venir. Le Président Tebboune a dressé un bilan de ses actions et tracé les grandes lignes des projets à venir, tout en évoquant divers sujets d’intérêt national, sans démagogie ni langue de bois. Il a souligné les exploits et les avancées enregistrés dans de nombreux domaines, mais aussi les insuffisances qu’il faudra combler.
Un discours de vérité qui le rapproche davantage du citoyen dont il n’est, comme il aime à le répéter, que son humble «serviteur». «Nous sommes tous, du Président au plus simple fonctionnaire public, au service du citoyen », avait-il déclaré, lors de la réunion gouvernement-walis, il y a une semaine.
Une phrase qui traduit, on ne peut plus clair, sa perception de la responsabilité et son approche en matière de gestion des affaires publiques. Cet exercice institutionnel sert aussi, au chef de l’État, à mettre en avant les dangers qui guettent le pays, en soulignant l’impératif de resserrer les rangs et de renforcer le front intérieur. Ce discours devant le Parlement constitue également, pour le chef de l’État, une tribune, pour lancer des messages et clarifier certaines questions, positions et actions de l’Algérie au niveau international.
M. A. O.