
Chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines se trouve, depuis hier, à Singapour, pour une visite officielle, a indiqué un communiqué du MAE, relayé par l’APS. À cette occasion, Ahmed Attaf et son homologue singapourien, Vivian Balakrishnan, passeront en revue les voies et moyens de développer les relations de coopération et de partenariat, et de les rehausser à un niveau supérieur, en leur insufflant une nouvelle dynamique, notamment dans les domaines économiques et technologiques. D’autant que le Singapour est, depuis plusieurs années déjà, un pays qui compte, incontestablement un modèle de réussite, grâce notamment à une économique florissante, avec l’un des PIB par habitant les plus élevés au monde. Il s’agit clairement un centre financier international et un acteur majeur du commerce mondial, qui ne laisse pas indifférent. Raison pour laquelle l’Algérie aspire à en tirer profit, en s'inspirant de l'expérience de Singapour en matière de diversification économique et d'attraction des investissements étrangers, confirmant du reste l’option prise, ces dernières années, d’établir ou de renforcer sa coopération, en explorant de nouveaux marchés, aussi lointains soient-ils, mais néanmoins rentables. Et cette visite du chef de la diplomatie algérienne dans ce pays développé du Sud-Est de l’Asie s’inscrit justement dans cette lignée, même si l’on n’est pas à la première rencontre entre hauts responsables des deux pays. L’on se souvient, à ce sujet, de la visite en Algérie, en novembre 2023, du ministre auprès du cabinet du Premier ministre, vice-ministre des Affaires étrangères de Singapour, Mohamad Maliki Bin Osman, à l'occasion du 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, soit la première d'un haut responsable singapourien depuis 2006. S’en est suivie la tenue d’une séance de travail avec le SG du MAE, Lounes Magramane, qui avait a affiché ouvertement la volonté de l'Algérie de «jeter les bases» d'une coopération «solide» dans plusieurs domaines, tels que l'économie numérique, les secteurs financier et bancaire, les technologies de l'information et de la communication (TIC), les technologies de 5e génération, la gestion portuaire et aéroportuaire, et le secteur hydrique. L’intérêt de l’Algérie à l’égard de Singapour est, en tout cas, réciproque, dans la mesure où les dirigeants singapouriens assurent que l’Algérie constitue un partenaire «très important» dans la région d’Afrique et du Moyen-Orient, pour paraphraser l’ambassadeur de Singapour à Alger, tout en relevant l’intérêt de son pays à «approfondir» la coopération et les relations «privilégiées». D’ailleurs, c’est à juste titre que le vice-ministre des Affaires étrangères de Singapour avait indiqué que les relations qu’entretient la Singapour avec l’Algérie sont «les plus longues» avec un pays arabe, et soutenu qu’elles seront renforcées, à travers les visites des délégations officielles et les échanges entre les deux parties. Chose qui s’est concrétisée, ces derniers mois, avec l’intensification des échanges, à l’instar des rencontres tenues par l’ambassadeur singapourien avec plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre d'État, ministre de l'Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, en novembre dernier. Les deux parties avaient, à cet effet, exprimé leur satisfaction des relations commerciales «prospères» entre Sonatrach et les sociétés singapouriennes, notamment dans le domaine du GPL. Mohamed Arkab a présenté à Muhammad Alami Musa, les opportunités d'investissement «prometteuses» dans les domaines des hydrocarbures, de l'énergie solaire photovoltaïque et du développement de l'hydrogène vert en tant qu'énergie propre et durable. Le secteur de la Santé n’est pas en reste, puisque le ministre de tutelle, Abdelhak Saïhi, avait, lui aussi, abordé, avec le diplomate singapourien, la question de promouvoir la coopération en matière de prévention contre les pandémies, la formation dans le domaine médical et paramédical, et tout ce qui a trait à la gestion hospitalière, outre l'organisation de rencontres et de conférences scientifiques entre les deux parties qui ont convenu d’échanger les visites. Dans les secteurs de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, et la recherche scientifique, le gouvernement du Singapour offre un programme de formation «Singapore Coopération Programme (SCP)», consistant en des formations dispensées en langue anglaise au profit des enseignants algériens. Sur le plan politique, et en attendant l’ouverture de l’ambassade de Singapour à Alger, qui va, logiquement, booster les relations et la coopération entre les deux pays, l’on ne peut occulter le précieux soutien apporté par le Singapour à l'Algérie à l'élection de l'Algérie comme membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2024-2025. Mais aussi pour la prochaine adhésion de notre pays au Traité d'amitié et de coopération en Asie du Sud-Est, entérinée lors du 46e Sommet de l’ASEAN, qui s’est déroulé, fin mai dernier, dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur. L’Algérie souhaite, dans un autre registre, étendre cette belle embellie à d'autres questions, à travers le rapprochement des vues sur les questions d'intérêt commun, dont la cause palestinienne, la question du Sahara occidental, les questions climatiques, la lutte antiterroriste et le désarmement, comme l’avait souligné Magramane.
S. A. M.