Amendement de la constitution, Slimane Chenine : «Une étape importante du processus de réforme globale»

Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine, a indiqué jeudi que l’approbation du projet d’amendement de la Constitution par 66,80% des voix, lors du référendum du 1er novembre, était une «étape importante» du processus de réforme globale adopté par le président de la République, selon un communiqué de la chambre basse du Parlement.

L’approbation du projet d’amendement de la Constitution par 66,80% des voix, lors du référendum du 1er novembre, est une étape importante du processus de réforme globale adopté par le président de la République, laquelle étape sera suivie de mesures tout aussi importantes en termes d'adaptation des institutions et de restructuration du système législatif, a estimé M. Chenine, qui présidait une réunion du bureau de l’APN. Il a, en ce sens, évoqué les importantes attributions conférées au Parlement, au titre de l’amendement constitutionnel en matière de législation et de contrôle de l’action gouvernementale. Après s'être félicité de cette nouvelle étape, le bureau de l’APN a appelé à engager des réformes en profondeur pour regagner la confiance des citoyens et lutter contre l'abstention électorale.
À l’entame de la réunion, le président de l’APN est revenu sur l’importance de la célébration de l’anniversaire du 1er Novembre, pour mettre en avant la référence, les constantes et les valeurs nationales pour lesquelles se sont sacrifiés les chouhada afin de libérer le pays et de construire un État national moderne.
Le bureau de l’APN a ensuite examiné les points à l’ordre du jour de sa réunion, dont l’établissement du calendrier des séances plénières qui reprendront du 10 au 17 novembre.
La séance plénière, prévue mardi 10 novembre, sera consacrée à la présentation et au débat du projet de loi de finances (PLF) pour l’exercice 2021. Celle prévue mercredi 11 novembre sera consacrée à la poursuite du débat et à la réponse du ministre des Finances.
La plénière de jeudi 12 novembre sera, quant à elle, consacrée à la présentation et au débat du projet de loi relative à la prévention et à la lutte contre les crimes d’enlèvement. La séance de mardi 17 novembre sera dédiée au vote sur les deux projets de loi.

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Ammar Khababa, expert juridique
«Le scrutin a été transparent et impartial»

L'avocat et expert juridique, Ammar Khababa, considère que le référendum populaire sur le projet d’amendement de la Constitution, approuvé par le peuple, est, «pour la première fois depuis les élections de 1991», transparent et impartial, et soutient que la nouvelle Loi fondamentale du pays est «légitime», en dépit du faible taux de participation.
«Les résultats du scrutin ont prouvé que le pouvoir actuel est déterminé à rompre avec les pratiques du passé, comme en témoignent d’ailleurs les chiffres qui, malgré leur déclin, reflètent une nouvelle phase de transparence dans l’organisation des opérations électorales», a-t-il déclaré à El Moudjahid.
Il rappelle, à ce sujet, que rien dans la loi n’exige un seuil de participation, et souligne que c'est la première fois que nous assistons à de véritables élections sans qu’il y ait fraude sur les chiffres, en attendant, bien entendu, la validation définitive du Conseil constitutionnel. En ce qui concerne la baisse du taux de participation, l’expert impute cela à plusieurs facteurs, dont la situation sanitaire due à l'épidémie du Coronavirus, et donc la peur de rejoindre les bureaux de vote, l'absence du président de la République qui a affecté le processus référendaire, sans parler, a-t-il poursuivi, de l’abstention qui reste l'un des héritages du régime précédent lequel cherchait de diverses manières à vider la vie politique.
«Cela a créé une sorte de méfiance entre le pouvoir et le peuple», a-t-il déploré. L’abstention observée dimanche dans les bureaux de vote est motivée aussi, selon lui, par l'indifférence et le manque d'intérêt de certains citoyens, d'autant plus que les élections précédentes étaient souvent tranchées d’avance, même s’il reconnaît que pour d’autres, il s’agit d’une position politique.
L’avocat se dit, par ailleurs, convaincu que le pouvoir actuel veut rétablir la confiance avec le peuple et le sensibiliser quant à l'importance de participer à la vie politique, tout en garantissant la transparence des chiffres et en éliminant les pratiques de fraude. «C’est ce qui a été fait, lors de ce référendum sur l'amendement constitutionnel», se félicite-t-il.
Concernant la date d'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, il affirme que cela se fera une fois que le Conseil constitutionnel aura confirmé les résultats dans un délai maximum de dix jours, qui seront annoncés par l’ANIE et publiés au Journal officiel. «On s’attend à ce que des changements radicaux soient apportés aux lois, à commencer par la loi électorale qui sera le point de départ pour l'annonce d'élections législatives et locales anticipées, lesquelles pourraient être organisées au cours du premier trimestre de 2021».
Salima Ettouahria

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Lyes Merabet, président du SNPSP
«Analyser les causes de l’abstention»

Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le docteur Lyes Merabet, estime que la mobilisation autour du projet de révision constitutionnelle n’a pas été au rendez-vous, ce qui justifie, selon lui, le faible taux de participation au référendum du 1er novembre.
Contacté, il précise que ses propos n’engagent que sa personne suite à la décision prise par le SNPSP de laisser toute la latitude aux cadres syndicaux et aux adhérents d’agir librement, en tant que citoyen, pas au nom du syndicat. «Nous avons tenu à prendre cette décision pour préserver notre organisation», a-t-il précisé. Lyes Merabet appelle à examiner, loin de toute considération politique, les raisons de l’abstention et s’interroge si suffisamment d’efforts étaient accomplis pour mobiliser les citoyens et les intéresser aux débats sur le projet constitutionnel.
«Il fallait plus de temps pour discuter le projet de révision de la Constitution. On est dans une situation et une conjoncture difficiles compliquées par la situation sanitaire», tient-il à rappeler, affirmant qu’il aurait été judicieux d’organiser le référendum au début de l’année prochaine. «Cela aurait pu donner beaucoup plus de temps, pour réfléchir et discuter et faire un travail de sensibilisation avec la majorité des intervenants et des partenaires politiques, ainsi que de la société civile dans un espace qui rassemble tous les acteurs concernés sur un projet consensuel», plaide-t-il.
«Si la mobilisation n’a pas été au rendez-vous, c’est parce qu’elle a été pilotée et accompagnée par des partis politiques et de représentants de la société civile, d’associations et d’organisations nationales manquant de crédibilité et n’ayant pas de représentativité pour traduire les aspirations politiques de la population avec cet objectif de mobiliser au maximum les citoyens autour de la constitution. Il faudrait discuter de manière consensuelle lorsqu’on parle de la Constitution, pour mobiliser les Algériens. Malheureusement, on a pas su le faire, on n’a pas pris assez de temps pour expliquer aux citoyens le contenu du projet pour ouvrir un débat qui peut aller dans des sens contradictoires qui font avancer vers le consensus où chacun fait part de sa position et avance ses arguments qui appuient son opinion».
Le président du SNPSP aurait préféré voir les citoyens participer en masse à ce référendum, du moment qu’il concerne une question vitale et essentielle pour l’avenir de l’Algérie. «Il s’agit de mettre en place une nouvelle constitution qui accompagne une révolution pacifique qu’a menée le Hirak», fait-il remarquer, en souhaitant que cette expérience «servira de levier pour revoir la relation entre les gouvernants et les gouvernés».
«Le débat peut être relancé avec des acteurs qui ont une certaine crédibilité et une représentativité pour le changement pacifique dans le but de construire une Algérie nouvelle, avec des idées innovatrices et des projets de société fiables», conclut-il.
Kamélia Hadjib

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Mouvement El-Bina
Le référendum a restitué son droit au peuple

Le mouvement El-Bina s’est félicité, mercredi dans un communiqué, des résultats du référendum constitutionnel à travers lequel «le peuple algérien a recouvré son droit en tant que source de légitimité des textes et des institutions». Soulignant que la nouvelle Constitution se voulait «une étape dans le processus des réformes après l’élection présidentielle qui a préservé les institutions de la République», le mouvement El-Bina a salué également «la transparence et la régularité» dans le déroulement du référendum «loin de la fraude», lit-on dans le communiqué.
Il a appelé les composantes de la scène nationale à «tirer une leçon du référendum et concrétiser la vraie citoyenneté pour barrer la route au marchandage politique au nom du peuple».
Pour El-Bina, il est impératif d’ouvrir «un large débat sur une nouvelle loi portant régime électoral, qui permette d’établir des institutions qui représentent la légitimité populaire, ainsi qu'une nouvelle loi sur les partis qui élargisse la participation partisane dans la base de la gouvernance», ajoute la même source.
Par ailleurs, le parti a mis l’accent sur la nécessité «de consolider le front interne pour contrer les risques sécuritaires et économiques qui menacent le pays, et ce en parachevant le renouvellement des institutions de la République et l’édification d’une base de gouvernance représentative devant faire face à l’enjeu du développement et aux harcèlements étrangers».
«La voie vers l’Algérie nouvelle aura encore besoin de davantage de sacrifices, de solidarité nationale, d’unité de la décision et de préservation de la souveraineté nationale», conclut la même source.

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FFS
Pour une solution politique «démocratique et consensuelle»

L'Algérie a besoin d'une solution politique «démocratique et consensuelle» qui devra déboucher sur «un pacte politique national regroupant l'ensemble des forces vives de la nation», a indiqué, hier à Alger, le Premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche.
Il a ajouté, lors d'une conférence de presse tenue au siège de la fédération du parti d'Alger, que «la raison exige l'ouverture, sans tarder, d'une dynamique politique pour transformer le Hirak du 22 février 2019 en projet politique» devant permettre «la construction d'un processus politique qui préserve l'unité nationale et consacre la souveraineté populaire». M. Aouchiche a indiqué que le FFS avait exprimé sa «disponibilité à s'engager aux côtés des forces nationales et patriotiques» pour «une issue politique qui réhabilite l'État national et consacre la démocratie».
Il a estimé, à ce propos, que «seul un véritable dialogue inclusif avec l'ensemble des forces et personnalités politiques, dans un climat apaisé, d'ouverture politique et médiatique, est à même de permettre au pays de sortir» de cette situation.

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