
L’annonce de cette mesure, qui prendra effet à partir du mois prochain, fera le bonheur de pas moins de 620.000 chômeurs. Pour y prétendre, il faut être inscrit aux agences de l’emploi, depuis au moins six mois et être âgés entre 19 et 40 ans. Une tranche d’âge qui représente une très forte proportion de la société. Une virée dans les rues de la capitale nous a permis de constater les espoirs suscités par cette mesure qui constitue une bouffée d'oxygène pour beaucoup. Le montant de l'allocation, 13.000 DA par mois, est considéré comme une «aide importante», surtout pour les diplômés en difficulté. Anis, fraîchement licencié en génie électrique, affiche sa satisfaction. «Les mois de recherche d’emploi ont épuisé mes parents qui continuaient à me donner de l’argent de poche. Je salue cette mesure et j'espère bientôt trouver un poste de travail stable qui me permettra de trouver ma voie», se réjouit-il. Annoncée mardi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de son entrevue périodique avec la presse nationale, cette allocation est instituée sous forme de présalaire afin de préserver la dignité des jeunes diplômés. Rencontrés sur la célèbre avenue Larbi-Ben-M'hidi, dans l’hyper centre d’Alger, des jeunes ont exprimé leur satisfaction. «Comme partout dans le monde, il est difficile de nos jours de trouver un travail dans son domaine de formation. Cette allocation me permet personnellement d’envisager dans la quiétude mon projet d’avenir», dit Selma, diplômée en traduction. Sa copine Anais lui emboîte le pas. Spécialisée en traduction français-espagnol, elle dit trouver d’énormes difficultés à trouver du travail. «Cette allocation me permet d’acheter des livres et logiciels pour parfaire ma maîtrise», espère-t-elle. Des espoirs, il en fut largement. Surtout en ce contexte de crise économique qui plombe le présent et l’avenir des jeunes. «Avec l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, force est de dire que cette allocation de 13.000 DA n’est pas suffisante pour subvenir aux besoins du mois. Cela dit, c’est une bonne initiative qui redonne espoir aux jeunes chômeurs. Je reste confiant et j’aspire à un épanouissement économique pour contribuer au développement du pays», souligne Mehdi, diplômé en management. Couverture médicale, du baume au cœur Par ces temps durs de la pandémie qui harasse l’humanité, l’accès aux soins et aux médicaments est devenu problématique. Surtout pour les petites bourses et les bas salaires. L’ allocation chômage, instituée par la loi de finances 2022, est accompagnée par une couverture médicale qui permet aux bénéficiaires d'avoir les mêmes droits que les salariés. La crise sanitaire est passée par là, avec son contingent de victimes. «Mes deux enfants, chômeurs, n’avaient pas la couverture santé. Je peux vous dire que la facture des soins a énormément affecté le budget de la famille», souligne Nora, quinquagénaire, qui espère que cette allocation sera suivie de mesures pour la prise en charge et l’épanouissement des récents diplômés. La mesure a été largement relayée sur les réseaux sociaux. Les internautes algériens conjecturaient sur les conditions d’accès, les modalités et les engagements des bénéficiaires potentiels. Des sujets âprement débattus par les internautes depuis mardi soir. Les universitaires et diplômés des centres de formation professionnelle ont suivi et réagi à cette mesure, dans l’attente de se rapprocher des bureaux de l’ANEM pour avoir les détails. «L’annonce du président de la République de milliers de postes d’emploi me donne de l’espoir. Cela fait 17 mois que je me présente, tous les quinze jours, à l’ANEM, et je retourne bredouille. J’espère que cette mesure boostera les entrepreneurs pour embaucher les diplômés sans exiger des années d'expérience», a souhaité Neila, master en génie des procédés à l’USTHB.
Kader Bentounes
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Une plateforme numérique à partir du 25 février
Le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, Youcef Chorfa, a annoncé hier l’«ouverture, à partir du 25 février, d'une plateforme pour contacter les chômeurs inscrits au niveau de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM), dans le cadre de l'octroi de l'allocation chômage qui sera versée à partir du mois de mars prochain». Invité à la télévision algérienne, le ministre a fait savoir que «tous les jeunes inscrits auprès de l'ANEM seront contactés à partir du 25 février en cours, à travers une plateforme numérique qui leur permettra de constituer des dossiers pour bénéficier de cette allocation». Il a, également, précisé que «toute personne âgée entre 19 et 40 ans, diplômée ou sans diplôme, profitera de cette allocation, à condition qu'elle soit sans emploi», ajoutant que cette allocation «sera permanente jusqu'à ce que le bénéficiaire obtienne un emploi dans le secteur privé ou public». S'agissant des contrats de pré-emploi, le ministre a rappelé «l'existence, depuis deux ans, d'une décision portant leur insertion». Il s'agit, poursuit-il, d»e deux types de cette catégorie, à savoir les diplômés universitaires dont le revenu était de 15.000 DA et qui seront insérés dans leur poste à partir de cette année, et ceux qui percevaient 10.000 DA, dont le revenu a été augmenté à 13.000 DA sur décision du président de la République et qui seront titularisés dans leur poste». Concernant les bénéficiaires du filet social qui relevaient du secteur de la Solidarité, M. Chorfa a affirmé qu'ils «bénéficieront de contrats à durée indéterminée (CDI), en attendant leur insertion dans la Fonction publique avec un salaire supérieur à 13.000 DA et d'autres avantages».