Aït Messaoudène au premier Congrès arabe d’allergie et d’immunologie : «Il faut harmoniser la riposte»

Alger a accueilli, jeudi, le 1er Congrès arabe d’Allergie, d’Asthme et d’Immunologie. Placé sous le haut patronage du Premier ministre, cet événement illustre un tournant décisif dans la coopération sanitaire interarabe. Il a, en tous les cas, servi de tribune pour l’Académie algérienne et arabe d’allergie et d’immunologie, afin de dévoiler une stratégie ambitieuse visant à harmoniser la riposte sanitaire.

Dans son allocution d’ouverture, le ministre de la Santé a d’emblée situé les enjeux de cette rencontre. «Loin d’être un simple rassemblement protocolaire, ce Congrès se veut une réponse structurée à une urgence sanitaire mondial», a souligné le Pr Mohamed Esseddik Aït Messaoudène qui, s’appuyant sur des données probantes, a rappelé que les maladies allergiques constituent aujourd’hui la 4e maladie chronique la plus répandue au monde. «Les statistiques ne mentent pas. 30 à 40 % de la population mondiale souffre aujourd’hui d’une forme d’allergie. Selon les projections de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, ce chiffre pourrait atteindre les 50 %, à l’horizon 2050», a-t-il alerté.
Le ministre a également mis l’accent sur la gravité de l’asthme, responsable, selon lui, de centaines de milliers de décès annuels, frappant disproportionnellement les pays à revenu faible et intermédiaire.

«La présence remarquée du président de l’Organisation mondiale de l’allergie à cette rencontre témoigne de la reconnaissance internationale de la place grandissante de l’Algérie dans cette spécialité pointue», s’est-il félicité, avant de détailler les axes prioritaires de cette feuille de route, tout en insistant sur la nécessité de passer d’une approche nationale isolée à une synergie régionale.

Parmi les objectifs tracés, figurent l’unification des pratiques diagnostiques et thérapeutiques, la création d’un réseau arabe de centres de référence et, initiative majeure, le lancement d’un Registre arabe des maladies allergiques et immunitaires. Ce dernier outil est jugé indispensable pour disposer de données épidémiologiques fiables, socle de toute politique de prévention efficace. L’accent a également été mis sur l’équité d’accès aux soins. À ce propos, Ait Messaoudène plaide pour une facilitation de l’accès aux thérapies innovantes, notamment les traitements biologiques, pour les patients de la région.

Pour sa part, le président de l’Académie algérienne et de la nouvelle Académie arabe, le Pr Reda Djidjik, a insisté sur l’importance de la formation des jeunes praticiens, «véritable capital» pour l’avenir de la santé publique. Il a appelé de ses vœux la création de revues scientifiques indexées et la mise en place de programmes de spécialisation rigoureux, visant à établir une certification équivalente au «Board» américain. En clôture de la séance plénière, les intervenants ont salué l’engagement de l’Algérie qui, à travers l’accueil de ce premier Congrès, réaffirme sa volonté politique de promouvoir la médecine de précision.

M. M.

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