Le deuxième Forum d’affaires algéro-biélorusse, tenu hier, a été marqué par la signature de cinq contrats, ainsi que par la création d’un conseil d’affaires conjoint, destiné à structurer et à intensifier la coopération économique entre les deux pays.
Lors de l’ouverture du Forum d’affaires algéro-biélorusse, organisé au siège de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), et en présence du président du CREA, Kamel Moula, la ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, Amel Abdellatif, a réaffirmé «l’engagement de l’Algérie à renforcer ses liens économiques avec la République de Biélorussie», tout en saluant «l’évolution positive des relations bilatérales» et «l’essor des partenariats sectoriels entre les deux pays». «Depuis l’établissement des relations diplomatiques, la coopération algéro-biélorusse a connu un développement graduel, accéléré, ces dernières années, par des visites de haut niveau, l’activation d’instances de consultation politique et la tenue de la première session de la commission mixte à Minsk, en avril 2025», a souligné la ministre. Précisant que la «mise en place de groupes d’amitié parlementaire et l’élargissement des canaux de coopération sectorielle témoignent d’une dynamique consolidée». Sur le plan institutionnel, «trois accords de coopération ont été signés, dix autres projets sont prêts et neuf sont en cours de négociation, pour finalisation, lors de la prochaine session en 2026», a-t-elle certifié.
La ministre a souligné les réformes économiques profondes entreprises par l’Algérie, sous la direction du Président Tebboune, indiquant que ces mesures, combinées à la stabilité politique, ont permis de «renforcer la confiance des investisseurs et de multiplier les projets dans divers secteurs, tout en consolidant la place de l’Algérie comme destination attractive pour l’investissement régional». Elle ajoute, dans ce cadre, que l'Algérie bénéficie d’une main-d’œuvre qualifiée, jeune et bien formée, ainsi que d’une abondance de ressources naturelles et de coûts de production compétitifs. L’Algérie entend également diversifier ses partenariats économiques et tirer parti de son positionnement géographique stratégique entre l’Europe et l’Afrique, pour devenir un hub économique régional. S’agissant des échanges commerciaux, Mme Abdellatif a indiqué qu’ils ont atteint 34,54 millions de dollars, au cours des neuf premiers mois de 2025. Un niveau qu’elle estime insuffisant, au regard du potentiel existant. Elle a, à ce titre, appelé à intensifier les partenariats dans les secteurs stratégiques, notamment l’industrie, l’agriculture, la mécanique, la pharmacie, le numérique et d’autres domaines à forte valeur ajoutée.
Dans ce sillage, des rencontres B2B ont eu lieu, en marge du forum, afin de concrétiser des projets réels et durables entre les acteurs économiques des deux pays. La ministre a réaffirmé la disposition de l’Algérie à «accompagner toutes les initiatives d’investissement par des incitations fiscales et douanières, la facilitation des démarches administratives et la mise à disposition d’infrastructures industrielles». Elle a conclu, en souhaitant le succès du forum et l’émergence de partenariats stratégiques. Pour sa part, Artur Karpovitch, ministre de l’Organisation de la concurrence et du commerce de la République de Biélorussie, a «salué» cet événement «historique», soulignant l’importance de cette rencontre pour le «renforcement des relations bilatérales».
Précisant que ce deuxième Forum économique algéro-biélorusse, marqué par la visite officielle du Président biélorusse Alexander Grigorievich Lukashenko en Algérie, ouvre une «nouvelle page dans l’histoire de nos relations et offre de larges perspectives pour une coopération fructueuse entre nos pays». Il a précisé que le forum visait à «créer une plateforme solide, pour renforcer les échanges commerciaux», faisant suite au premier forum organisé en 2018. Il a également mis l’accent sur la «mise en œuvre des actions prévues dans la feuille de route de coopération 2026-2027, dont la signature est programmée, lors de la phase finale de la visite présidentielle».
Les entreprises algériennes sont invitées à participer activement aux événements et Salons professionnels organisés en Biélorussie, tels que le Salon international des machines industrielles (avril 2026) et le Salon agricole international Bela Agro (juin 2026), a t-il ajouté. Enfin, M. Karpovitch a exprimé sa confiance dans le «succès des négociations B2B», menées lors du forum, qui permettront d’identifier de nouvelles opportunités de partenariat et de consolider les relations économiques entre l’Algérie et la Biélorussie.
S. B.
----------------------------------------------------
Le président de la CACI, Tayeb Chebab : «engagés à renforcer les échanges»
Le président de la CACI a affirmé que la rencontre «constitue un rendez-vous important, qui traduit, sur le terrain, des projets concrets et des partenariats porteurs d’un bénéfice mutuel». Il a ajouté que «les pays en développement, dans un contexte de croissance, ont un besoin urgent de mettre en œuvre des réformes structurelles et de renforcer leur intégration économique internationale, afin d’établir des partenariats et un commerce stable, capables de faire face aux grands défis, notamment en matière d’autosuffisance et de sécurité alimentaire, un objectif auquel l’Algérie attache une importance particulière». Tout en reconnaissant que le volume des échanges commerciaux «reste en deçà des capacités et des opportunités disponibles», il a affirmé que la CACI «réitère son engagement total à accompagner toutes les initiatives visant à renforcer ces échanges».
S. B.
----------------------------------------------------
Mikhael Miatlikov, président de la Chambre du commerce biélorusse : «de nouvelles opportunités s’ouvrent»
Mikhael Miatlikov a remercié «les opérateurs algériens, qui sont venus à la rencontre de leurs homologues biélorusses», soulignant que «les échanges et discussions entre les entreprises des deux pays seront, sans aucun doute, bénéfiques et ouvriront la voie à de nouvelles opportunités de coopération».
S. B.
----------------------------------------------------
Cinq accords et mémorandums signés
Le projet d’une unité de fabrication de bus prévoit la création de près de 612 emplois directs, avec un investissement total estimé à près de 4,7 milliards de dinars.
Cinq accords dans le domaine commercial et industriel ont été signés, hier à Alger, entre des sociétés et organismes algériens et biélorusses, dans le cadre des travaux du Forum économique bilatéral. Le premier accord concerne
Le premier concerne la signature d’un accord de coopération entre la Confédération algérienne du patronat CAP et la Bourse biélorusse mondiale des biens, Belarusian Universal Commodity Exchange, (BUCE).
En effet, la direction de la CAP et le Chairman de BUCE ont officialisé cet accord, en préparation depuis plus de trois mois, destiné à renforcer les relations commerciales et économiques entre l’Algérie et la Biélorussie.
Tahar Bouzid, président de la CAP, a exposé les principales dispositions de l’accord, soulignant qu’il porte sur le "développement du commerce de gros des matières premières, l’identification de groupes à fort potentiel pour rejoindre les plateformes électroniques de la BUCE, ainsi que l’adoption d’instruments de négociation boursière adaptés".
Le deuxième accord est relatif à un protocole de partenariat entre la Société algérienne de Fabrication de Véhicules utilitaires et industriels (SFVUI), affiliée au groupe Ferrovial, et l'entreprise biélorusse Maz Minsk Automobile Plant-MAZ, pour renforcer la coopération dans le domaine de la fabrication de véhicules.
Ce partenariat permettra la création d'une unité de production dédiée aux autobus, au niveau du site d'Oued El-Berdi, dans la wilaya de Bouira, selon les explications fournies. Ce projet s'inscrit dans le cadre des efforts visant à renouveler le parc national des véhicules, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, la nouvelle unité devant produire près de mille bus par an de différentes tailles et avec différents équipements, pour répondre aux besoins du marché national. Ce projet prévoit la création de près de 612 emplois directs, avec un investissement total estimé à près de 4,7 milliards de dinars, selon M. Ardjoun, qui a souligné que le choix du site d'Oued El-Berdi s'inscrit dans une vision plus large, ambitionnant de consolider le tissu industriel local et booster le développement économique de la région.
Un mémorandum d'entente a également été signé entre la société algérienne publique économique des constructions métalliques SNC METAL et l'entreprise biélorusse AMKODOR, en sus d'un autre mémorandum d'entente entre l’entreprise des tracteurs agricoles (ETRAG) et l'entreprise biélorusse Bobruiskagromach, pour soutenir la coopération industrielle et l'échange d'expertises et de technologies entre les deux parties. Il a été également procédé à la signature d'un accord entre la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), et son homologue biélorusse, pour la création d'un Conseil d'affaires conjoint.
Un accord entre SFVUI de Ferrovial et l'entreprise biélorusse Maz Minsk Automobile Plant-MAZ prévoit la production de 1.000 bus annuellement, pour répondre aux besoins du marché national.
S. B.
----------------------------------------------------
Pour renforcer la coopération économique : un conseil d’affaires conjoint sera créé
En marge du Forum d’affaires algéro-biélorusse, le président de la CACI, Tayeb Chebab, et son homologue biélorusse, Mikhael Miatlikov, ont signé un mémorandum d’entente portant sur la création d’un conseil d’affaires conjoint. Ce nouvel espace de coopération rassemblera les opérateurs économiques des deux pays, dans l’objectif de «dynamiser les échanges, faciliter les partenariats et renforcer la présence des entreprises algériennes et biélorusses sur leurs marchés respectifs».
Ce mécanisme constitue une étape stratégique dans le renforcement des relations économiques bilatérales, en offrant un cadre structuré, pour identifier de nouvelles opportunités d’investissement et accompagner le développement de projets industriels et commerciaux. Dans ce contexte, quatre contrats et mémorandums d’entente ont également été signés en marge du forum.
S. B.
