Pour sa première expérience dans le championnat professionnel, le MC El Bayadh a fait mieux que beaucoup de grosses cylindrées de l'élite. En effet, en dépit du manque de moyens, le nouveau promu a brillamment terminé la saison au pied du podium grâce, notamment, aux sacrifices des différents staffs et des joueurs. Néanmoins, à peine le rideau baissé sur un exercice pour le moins long et éprouvant, le président du Mouloudia et son bureau ont décidé de rendre le tablier.
Ils ne souhaitent pas poursuivre leur mission dans l'état actuel des choses et cautionner ainsi une situation de précarité qui va, selon eux, forcément conduire l'équipe aux purgatoires la saison prochaine. «Ce n'est pas pour faire du populisme où pour mettre la pression sur quiconque, c'est plutôt une décision responsable mûrement réfléchie. Avec les membres du bureau, nous avons décidé de présenter notre démission. Pour ne pas déstabiliser l'équipe, nous avons attendu la fin de la saison pour nous retirer des affaires du club. La situation financière du MC El Bayadh ne nous permet pas de poursuivre notre travail à la tête du club. Nous préférons ainsi nous retirer pour laisser la place à d'autres personnes qui ont peut-être les moyens de subvenir aux besoins de l'équipe», a indiqué Abdelkader Dahmani, en conférence de presse. «Dans l'état actuel des choses, le MC El Bayadh connaîtra le même sort la saison prochaine que le HB Chelguoum Laid et le RC Arba, relégués après seulement deux années en Ligue Une. Depuis 2016, nous avons œuvré pour placer l'équipe là où elle se trouve actuellement. Nous avons réalisé des accessions successives et donner de la joie à nos supporters. Nous ne voulons pas être à l'origine de la chute du club. Grâce aux sacrifices des dirigeants, qui pour rappel sont des bénévoles, et ceux des joueurs, nous avons réalisé un parcours honorable. Cependant, il sera impossible de rééditer cet exploit la saison prochaine en l'absence de moyens. Pour notre part, nous avons déboursé plus de quatre milliards de centimes de notre poche pour subvenir aux besoins de l'équipe et verser régulièrement des primes aux joueurs. Ces derniers, qui ont fait preuve de patience, comptent huit mois de salaires impayés. Bon nombre d'entre eux demandent à présent leurs libérations et menacent de recourir à la CRL pour réclamer leurs dus. Le club se retrouve ainsi dans la même situation qui a eu raison du RC Relizane, de l’USM Bel-Abbès, du WA Tlemcen où encore du CA Bordj Bou Arreridj», a poursuivi le président du MCEB, avant d'aborder le parcours de son équipe cette année. «Le Mouloudia d’El Bayadh a réalisé un parcours remarquable pour une première expérience dans le championnat professionnel, en plus d’une saison difficile. L'équipe a terminé quatrième, derrière des clubs qui ont des sociétés nationales à leur tête. C'est un exploit au regard des moyens dont disposent certaines formulations par rapport à d'autres. Contrairement à nous, ces clubs ne souffrent pas de problèmes financiers. Ils sont à jour en ce qui concerne les salaires des joueurs et des différents staffs. Depuis le mois de septembre dernier, on ne cesse de nous rassurer en nous faisant part de la création d'un fonds destinés à aider financièrement les clubs. La saison est terminée; on n'a rien vu encore», aconclu le premier responsable du MC El Bayadh.
M. S. N.