
Le football national est en deuil suite au décès tragique du capitaine du MC Saïda, en l'occurrence, Loukar Sofiane, samedi au cours d'un match.
Le joueur a été victime d'un arrêt cardiaque lors de la rencontre de son équipe face à l'ASM Oran au stade Habib-Bouakeul. Dans une première déclaration aux médias, le président de la Ligue de football amateur, Ali Malek, a fait état d'un traumatisme crânien. «Le joueur a eu un télescopage avec son gardien de but. Il a été soigné sur la touche avant de reprendre le jeu. Quelques minutes après, il s'est écroulé sur le terrain. Nous avons tout de suite vérifié son dossier médical. Le joueur ne souffrait d'aucune anomalie l'empêchant de pratiquer une activité physique de haut niveau». En effet, Loukar a eu un choc avec le portier du MCS à la 26e minute. Après avoir reçu des soins, il a repris le jeu avant de s'écrouler sur le terrain à la 35e minute. Cependant, les premières informations font plutôt état d'un arrêt cardiaque et non d'un traumatisme. Le joueur aurait fait un premier arrêt sur le terrain. N'ayant pas pu le réanimer, les staffs médicaux des deux teams ont décidé de son transfert à l'hôpital où le constat du décès a été établi. L'autopsie, prévue hier, devait apporter plus de précisions sur la cause du décès. Cependant, les images circulant sur les réseaux sociaux et reprises par certaines chaînes de télévisions ont choqué tout le monde. On a pu constater que les médecins, qui tentaient à l'ancienne de réanimer le joueur, ne disposaient pas de défibrillateur. Ce qui remet en question l'organisation de cette rencontre. En effet, l'article 15 des règlements relatifs à l'organisation des matchs du championnat de Ligue Une et Deux, version 2021-2022, dispose dans ses alinéa 1 et 2 que la présence d'un médecin, une ambulance médicalisée et un défibrillateur sont obligatoires pour la tenue des matchs. C'est au club hôte qui en a la responsabilité. L'arbitre est chargé de vérifier leur disponibilité. En l'absence du défibrillateur, l'arbitre n'aurait donc pas dû donner le coup d'envoi de cette confrontation. D'autant plus que l'ambulance présente sur les lieux est loin d'être médicalisée selon les normes. Par ailleurs, on s'interroge forcément sur la décision du staff médical du MC Saïda d’autoriser le joueur à revenir sur le terrain. Le médecin n'a-t-il pas détecté l'alerte en apportant les soins à
Loukar ? Cet incident dramatique nous rappelle le cas de l'Argentin Aguero avec le FC Barcelone. Sauf que le staff médical du club espagnol n'a pas autorisé le joueur à reprendre le jeu et l'a soumis à un examen approfondi, avant de découvrir qu'il souffrait d'une insuffisance cardiaque. Une anomalie qui n'a toutefois jamais été détectée durant sa longue carrière de footballeur de haut niveau. On se souvient aussi du choc de Bounedjah avec le gardien égyptien El Shenawy lors de la Coupe arabe. L'international algérien a été mis sur le banc, avant son transfert à l'hôpital après le match pour des examens poussés. Suivant le protocole FIFA, il a été contraint d'observer un repos de six jours avant de reprendre la compétition.
M. S. N.