
Jusqu’ici, la FAF n’a pas obtenu la reprogrammation du match Algérie-Cameroun, éclaboussé par un scandale d’arbitrage qui a secoué, pendant des semaines, les arcanes du football africain et mondial. La requête introduite par la FAF sur la base d’un rapport d’un organisme indépendant qui mettait en lumière les nombreuses erreurs commises par l’arbitre gambien, Bakary Gassama, qui ont des conséquences directes sur le résultat du match, a fini d’une certaine manière par faire mouche. Certes, la FAF n’a pas obtenu de rejouer le match, mais elle a réussi au moins à provoquer un gros remaniement au sein de la commission des arbitres de la CAF. En effet, au lendemain de la visite de Patrice Motsepe, ci-devant président de la Confédération africaine de football (CAF), ce dernier a procédé, conformément à ses promesses de réformer l’arbitrage en Afrique, au limogeage du président de la commission des arbitres, Eddy Maillet qui était en poste depuis 2017, ainsi que son bras droit Issam Abdelfattah. En lieu et place, Motsepe a nommé l’Ivoirien Doué Noumandiez Désiré. Celui-ci incarne la révolution que veut mener le président de la CAF au sein de la commission des arbitres. Longtemps éclaboussée des scandales à répétition, celle-ci a souvent été désignée du doigt par le sélectionneur national, Djamel Belmadi. Il était d’ailleurs à l’avant-garde des militants pour la réforme de l’arbitrage africain. Si on est aujourd’hui loin du résultat escompté, il n’en demeure pas moins que ce remaniement traduit une volonté manifeste de la part du premier responsable du football africain de remettre de l’ordre dans ce secteur —il ne faut pas avoir peur des mots— gangrené par la corruption.
Achour Ait Ali