
Il n'en fallait pas plus pour soulever les vagues d'indignation au sein de la grande famille de la JSK. En effet, la direction du club kabyle s'est une fois de plus attirée la foudre des supporteurs, à l'issue de la défaite, une de trop, des protégés du coach Amrani, à l'occasion du classico face au Mouloudia d'Alger (1-0). Visiblement dépassé et en perte de confiance, le président du conseil d'administration s'est défendu en évoquant la situation financière, pour le moins catastrophique, de son club, ainsi que la disparité constatée entre les différentes formations de la Ligue 1. «On n'arrête pas de dire que le problème de la JSK, c'est son administration. Pour ma part, je suis prêt à partir, si cela permettra de régler les choses.
Les gens se trompent. Le club est victime de la crise financière qu'on a héritée et du manque criant de moyens. Je profite de l'occasion pour lancer un appel aux autorités compétentes. À l'image d'autres clubs, la JSK, qui a souvent honoré le pays lors des compétitions internationales, a aussi le droit à une société nationale. Pourquoi certaines équipes de Ligue 1 en ont bénéficié et pas d'autres ? On est forcé de constater une forme d'injustice entre les différents acteurs du championnat national. Certains sont préférés à d'autres, sans raisons valables», a déclaré Yazid Yarichene, dont la démission pourrait intervenir dans les quelques jours à venir. Ainsi, après Abdelhakim Serrar (ESS), c'est un autre responsable de club qui vient cette semaine solliciter l'aide de l'État. Il s'agit des deux équipes algériennes les plus titrées aux échelles nationale et internationale. D'autres clubs, à l'exception bien sûr de ceux rachetés par des entreprises nationales, souffrent aussi de la même situation, à des degrés différents. De ce point de vue, et en l'absence de critères objectifs, il y a une grande part de vérité dans les propos de ces dirigeants. D'autant plus qu'il s'agit de société nationale. Cependant, il ne faut non plus ignorer le statut de ces clubs. Il s'agit bien de sociétés commerciales par actions. Légalement, les seuls responsables de la gestion des différentes SSPA demeurent leurs responsables respectifs. Ils sont tenus d'assumer les résultats de leur politique de gestion, qui, selon toute vraisemblance, est en totale inadéquation avec leurs moyens. Aussi, le code du commerce algérien, qui interdit toute forme de subvention à une SPA, dispose que les actionnaires sont responsables à hauteur de leurs parts dans la société. Or, dans la réalité, les seuls efforts fournis par ces derniers consistent à réclamer l'aide de l'État, tout en s'accrochant à leurs acquis.
D'ailleurs, Yazid Yarichene a très bien résumé la situation. «Le club est victime de ses actionnaires qui n'apportent rien financièrement parlant», avait-il souligné, dans une précédente conférence de presse. En attendant la révision en profondeur de la situation et les décisions politiques qui viennent avec, les clubs et le football national, de manière générale, continuent de souffrir.
M. S. N.