
Deuxième vice-président du COA sous l’ère Mustapha Berraf, ancien champion d’Afrique et médaillé olympique du saut en hauteur, Abderrahmane Hammad est candidat à la présidence du COA.
Il affirme que la mission ne lui fait pas du tout peur et qu’il est capable de l’assumer, malgré les langues qui se délient à son sujet, prétextant qu’il n’a pas l’étoffe pour postuler à un tel poste et qu’il soit quelqu’un de nature timide. A ceux-là, il rétorque : «Cela fait sept ans que je suis membre du bureau exécutif au comité olympique, de surcroit 2e vice-président et président de la commission des athlètes. J’ai acquis de l’expérience et je me sens tout à fait capable de prendre mes responsabilités, si les membres de l’AG m’accordent leur confiance. Quant à ceux qui prennent ma timidité et ma gentillesse pour de la faiblesse, qu’ils se détrompent ! Par les temps qui courent, apparemment c’est un tort d’être réservé ! Aussi, le fait de l’être ne veut pas dire qu’on se laissera marcher sur les pieds.
Loin de là pour ceux qui me connaissent ! Je suis capable d’assumer et de prendre des décisions, je le dis et je le répète. Dès qu’il y a un vote, certains s’agitent pour salir les gens du monde sportif et les dénigrer. C’est devenu apparemment inévitable et personne ne semble y échapper. Il faut que le respect mutuel et le bon sens soient de mise. Dans notre pays, il y a des lois et une justice. Il faut y recourir chaque fois que cela s’avère nécessaire afin d’assainir le milieu sportif».
A la question «qu’est-ce qui a motivé son dépôt de candidature pour l’élection d’un nouveau président à la tête du COA, Hammad répond : «A vrai dire, des membres de l’exécutif et de l’assemblée générale du comité olympique ainsi que des athlètes m’ont encouragé à présenter ma candidature, du fait que je sois déjà au COA depuis sept ans, avec en sus l’expérience acquise, notamment qu’il s’agira de terminer le mandat en cours qui sera clos dans une année environ. Soit, avec le déroulement des JO-2021. L’idée a commencé ainsi, puis elle a mûri. D’autres personnalités sportives m’ont exprimé par la suite leur souhait de me voir postuler au poste de président du COA. Après mûre réflexion, je me suis dit, pourquoi pas ? A chaque fois, en tant que sportif et athlète, nous disons que le sport doit revenir aux sportifs. Donc, je ne voulais surtout pas me dérober maintenant que la chance m’est donnée de pouvoir accéder à un poste de responsabilité important. Non pas pour en profiter sur le plan personnel, mais uniquement pour servir le sport et mettre en pratique mes idées qui vont dans ce sens».
Craint-il une telle mission à ce niveau de responsabilité s’il est élu ? Hammad, avec sa sagesse et sa gentillesse coutumière, souligne : «Toute responsabilité est difficile. Ce n’est pas une récréation. Il faut s’attendre à des difficultés auxquelles il faudra être capable d’apporter des solutions. Je suis quelqu’un qui croit que tout doit se faire dans la concertation. Il y a un bureau exécutif où tout sera discuté et débattu. Personne n’imposera ses idées ou sa loi. On fera tout ensemble même si c’est le président qui tranche au final. On fera même participer les athlètes qui sont les principaux acteurs dans les grandes décisions. Les présidents des fédérations auront, eux aussi, un avis qui sera pris en considération. Il faut instaurer la culture du débat, de la concertation et du respect des idées de chacun tant que les lois et la réglementation seront respectées. C’est ainsi que je vois les choses. C’est-à-dire avancer ensemble dans la bonne voie.» Pour ce qui est de ses objectifs s’il est élu samedi, Hammad dira : «J’accomplirai ma mission dans une totale transparence, loin de toute opacité et ambigüité. Tout sera clair comme de l’eau de roche dans ma gestion. La loi et la réglementation seront appliquées dans toute leur rigueur. Personne ne sera lésé. Je suis du genre à ne rien cacher dans les actions que le COA entreprendra.
L’argent sera géré dans la transparence. Chaque fédération bénéficiera de sa quote part et en fera usage dans l’intérêt de sa discipline. Je ferai en sorte d’appeler tout le monde à la sagesse et au bon sens. Il faut arrêter de se taper dessus pour des intérêts occultes. Il ne faut plus que les intérêts personnels se répercutent négativement sur le sport et sur les différentes instances sportives nationales. Au lieu de retrousser les manches et de se mettre sérieusement au travail pour développer le sport algérien, aider les athlètes de l’élite à rehausser leur niveau pour ramener des titres à l’Algérie, certains passent leur temps à se tirer dessus pour des intérêts étroits et inavoués. Il faut que la grande famille du sport se réconcilie et il faut aussi que le sport revienne aux vrais sportifs et aux vrais gestionnaires. Aussi, les moyens doivent aller et bénéficier aux athlètes et à personne d’autre.»
Enfin, lorsqu’on l’a interrogé sur ce qui est rapporté dans les réseaux sociaux et certains médias, comme quoi il est le candidat du MJS pour le poste de président du COA, Abderrahmane Hammad réplique : «C’est une insulte aux membres de l’AG. Un président de fédération ou un ancien athlète attend-il de recevoir des instructions venants d’en haut pour voter sur X ou Y ? Certains veulent diminuer de mon statut et de ma valeur. Je rappelle que je ne suis pas parachuté dans le monde du sport. Je suis plusieurs fois champion d’Afrique et médaillé olympique. Chacun prépare son vote; cela va de soi pour réunir le maximum de partisans avec une stratégie. Rien de plus normal. J’ai avec moi les membres du bureau exécutif, des champions olympiques et des membres de l’AG. Je reste serein et je resterai fair-play. On respectera le vote et le choix des membres de l’AG, quelle que soit l’issue du vote. C’est cela la démocratie. Je ne suis pas le candidat du MJS, seul le vote décidera du vainqueur.»
Mohamed-Amine Azzouz