
Le port du costume traditionnel durant les fêtes religieuses est un rituel ancestral ancré chez l’homme ouargli, en dépit d’une forte concurrence sur le marché local de produits étrangers d’origines maghrébine ou orientale. Comme chaque année, après la deuxième quinzaine de Ramadhan, les artères abritant les magasins d’habit traditionnel, de jour comme de nuit, sont bondées de clients en quête d’habits traditionnels neufs pour la célébration de la fête de l’Aïd El-Fitr.
Les commerçants mettent à la disposition des clients plusieurs choix de costumes traditionnels dits «aâbaya» ou «gandoura saharienne», en plus d’autres variétés, à leur tête le qamis, la djellaba et le jabador. Interrogé par l’APS au niveau d’un magasin à Souk El-Hadjar (le marché traditionnel d’Ouargla), Abdallah, accompagné de ses enfants, a indiqué que la majorité des gens, vieux et jeunes, préfèrent porter l’habit traditionnel, qu’il soit local ou étranger, à l’occasion de la célébration des fêtes religieuses.
Pour Saïd, les gens marquent un grand retour vers l’habit traditionnel, notamment la typique gandoura algérienne appelée localement Aâbaya avec chèche ou Aamama, ainsi que l’habit «Taklidi» (traditionnel) ouargli caractérisé par son pantalon arabe plissé et son gilet classique, souvent de couleur unique crème ou gris clair.
«L’habit traditionnel est en train de reprendre graduellement sa place parmi les vêtements les plus demandés par les clients, après avoir été détrôné par les autres genres de costumes traditionnels, à l’instar du Qamis», a affirmé Mohamed Salim Saci, commerçant spécialisé dans la vente de vêtements traditionnels à Souk El-Hadjar.
A titre d’exemple, la gandoura algérienne, ce vêtement très populaire à travers le pays, notamment au Sud, est redevenue aujourd’hui à la mode, a-t-il dit.
Inter Le commerce de la Gandoura reprend des couleurs
Après une éclipse qui a duré plusieurs années, le commerce de la Gandoura saharienne, dont les tissus varient selon les saisons, a commencé ces dernières années à attirer les clients, non seulement les personnes âgées mais aussi les jeunes, poursuit-t-il.
M. Saci a également mis l’accent sur l’importance de développer l’industrie textile afin de promouvoir l’habit traditionnel algérien et contribuer à la préservation de l’identité nationale.
L’habit traditionnel dans toute sa diversité et toute sa richesse est considéré comme un élément essentiel du patrimoine culturel national, souligne Adel Benchâa, lui aussi commerçant à Souk El-Hadjar.
Pour renforcer la confiance des clients notamment les jeunes et faire face à cette concurrence toujours très vive, «il est indispensable de moderniser ce genre d’habit notamment en ce qui concerne la confection, la broderie et l’utilisation de bons tissus, sans altérer le cachet typique», a-t-il ajouté.
Des démarches sont entreprises par la Direction locale de la culture en vue de protéger et de sauvegarder l’ensemble des biens culturels, produits de manifestations sociales et de créations individuelles et collectives que recèle la région d’Oued-Mya, a précisé à l’APS Abdelhamid Ghariani, cadre au service du patrimoine au niveau de cette institution.
Il s’agit de créer une base de données dédiée notamment à l’enregistrement, la classification et la classification du patrimoine culturel matériel de la wilaya, explique-t-il.
Outre le costume traditionnel, y compris les coiffes et les turbans, le patrimoine (matériel et immatériel) d’Ouargla comprend d’autres spécificités, telles que les fêtes de mariage, les instruments de musique, les jeux traditionnels, la danse populaire, la poésie, les symboles et signes et les proverbes, a conclu M. Ghariani.